Après deux ans et demi passés entre Ille et Vilaine, Kim Källström va bientôt quitter la Bretagne pour une autre confluence, celle du Rhône et de la Saône. L'occasion de saluer un joueur qui restera à jamais parmi les grands noms de l'histoire du Stade Rennais.
L’histoire de Kim Källström avec la France commence à l’automne 2002, en Coupe de l’UEFA. Avec son club de Djugaarden, le tout jeune milieu de terrain, déjà international, s’en va défier les Girondins de Bordeaux d’Élie Baup et de Pedro Miguel Pauleta, accompagné notamment d’Andreas Isaksson et de Johan Elmander. Cette année là, si le club suédois se fait finalement éliminer par les Bordelais, les honneurs et les titres sont tout de même au bout, avec un magnifique doublé coupe-championnat.
Le talent de Kim éclate au grand jour, et nombreux sont les clubs à se mettre sur les rangs pour le recrutement d’un tel espoir. L’affaire reste toutefois en sommeil, et Källström reste provisoirement au pays.
Été 2003. Après une malheureuse saison marquée par l’échec de Philippe Bergeroo, le redressement quasi-militaire imposé par Vahid Halilhodzic, mais aussi la victoire en Gambardella, c’est le Roumain Laszlo Bölöni qui est choisi pour conduire le Stade Rennais vers un objectif “simple” : le maintien dans la sérénité. Les débuts sont difficiles, la mayonnaise prend difficilement, et l’équipe patauge dans la deuxième partie de classement. L’entraîneur Roumain solidifie la défense de façon efficace, mais l’animation offensive se cherche quelque peu. Alexander Frei commence enfin à prendre ses marques, mais il manque un homme pour créer, pour distribuer, un chef d’orchestre en quelque sorte.
Arrive le “mercato” de janvier, et bientôt naît la rumeur de la venue d’un joueur considéré comme un futur très grand, un homme venu de Suède. Courtisé timidement par l’Ajax Amsterdam, le Paris Saint-Germain et les Girondins de Bordeaux, Kim Källström choisit le Stade Rennais pour s’aguerrir loin de la Suède, et débarque à la Piverdière auprès de ses nouveaux coéquipiers. Autant dire que pour les débuts du prodige en compétition, les regards sont plutôt curieux. Ces débuts se feront en Coupe de France, lors de trente-deuxièmes de finale disputés sur le terrain du SCO Angers. Si la qualification est laborieuse, la prestation du Suédois s’avère convaincante, même si les automatismes restent à trouver.
Symbole de cette intégration rapide, il ne faudra que trois matches à Källström pour ouvrir son compteur but, à l’occasion d’une formidable correction infligée au FC Sochaux (4-0). La fin de saison rennaise est lancée au sprint, et Källström y jouera un rôle majeur. Face à la métamorphose rennaise de cette deuxième moitié de saison 2003-2004, le hasard est absent. Une dynamique s’est installée, et Kim a joué le rôle du détonateur. Son physique, allié à une technique impeccable et un remarquable sens du jeu, fait déjà merveille. Le jeune homme est ambitieux également, et veut montrer à son pays qu’il peut s’imposer hors de Suède pour gagner sa place à l’Euro 2004.
Aux côtés du Suédois, le trio Monterrubio-Frei-Sorlin en profite, enquillant buts et passes décisives. Pour clore cette saison du renouveau, le Stade Rennais va faire une sortie en beauté : à Monaco tout d’abord, les “Rouge et noir” réalisent une performance de taille, s’imposant 4-1 face aux finalistes de la Ligue des Champions, avec un superbe doublé de Kim à la clé ; face à Montpellier enfin, malheureux condamnés à la Ligue 2, qui auront l’occasion de boire le calice jusqu’à la lie (4-0).
Kim Källström a gagné sa place pour le Portugal, et nombreux sont les pronostiqueurs qui en font leur favori pour le titre officieux de “révélation du tournoi”. Peu utilisé durant la compétition, Kim verra son équipe être éliminée en quarts de finale par les Pays-Bas à l’issue d’une séance de tirs au but. Non-titularisé mais entré en cours de match, il avait pourtant marqué le sien, mais ses coéquipiers Ibrahimovic et Mellberg n’eurent pas la même réussite.
La suite est encore dans toutes les mémoires. Un parcours de grande classe, une influence indéniable sur le jeu rennais, et quelques actions de génie, tel ce but marqué face à... l’Olympique Lyonnais, à la fin de l’été dernier, Route de Lorient. Reprise de volée pleine lucarne, rien d’autre à dire.
Ah si : Kim, tu nous manqueras, et sache que tous les supporters rennais te porteront longtemps, encore très longtemps, dans leur coeur. Bonne route à toi.
P.-S.*Hej då och tack : Au revoir et merci
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