Des Rennais concentrés et appliqués empochent un point

Pierre Dréossi, ou le roi de la feinte. Avant d’affronter Reims, les cadres sont fatigués, au bord de la blessure et l’on se dit que l’entraîneur rennais va faire tourner. Que nenni. Avant de se déplacer à Lorient, la longue liste de joueurs absents et non des moindres (Faty, Melchiot, Sorlin, Mensah) laisse à penser que les derniers joueurs un tant soit peu expérimentés en Ligue 1 vont être titularisés. Nouveau contre-pied. « Cette titularisation était une surprise pour moi » avouait même Romain Danzé.

« Je n’étais en colère contre personne, j’ai juste voulu faire la meilleure équipe possible compte tenu de l’état de forme de chacun et des capacités des uns et des autres à gérer Lorient. » a expliqué Pierre Dréossi.
Ainsi, ils sont trois à avoir connu leur première titularisation en Ligue 1 à Lorient : Sow, Danzé et Borne. Pour le dernier cité, c’était tout simplement ses premières minutes avec l’équipe première en match officiel ! (pour le nom sur le maillot, on repassera, Dréossi ayant cette fois pris de cours les préposés au flocage).

La plus jeune équipe rennaise de la saison ne s’est pas montrée impressionnée. Très appliquée, concentrée sur son sujet, elle a su poser des problèmes aux Merlus. En première mi-temps, le pressing exercé par les Rennais, Briand en tête, a considérablement gêné la paire Marchal-Ciani, à la peine dans les relances. « Notre jeu était bloqué à la ligne médiane. Nous avions de grosses difficultés à remonter le ballon » analyse Christian Gourcuff, l’entraîneur morbihanais. Sans pour autant monopoliser le ballon, les “Rouge et Noir” se sont créé les meilleures occasions au cours des quarante-cinq premières minutes. Sans une efficacité fuyante et un Riou salvateur, Danzé, Sow ou Briand auraient pu ouvrir le score. Un but d’avance à la pause qui n’aurait pas été volé.

Au retour des vestiaires, les Lorientais ont accéléré leurs attaques à l’image d’un Le Pen toujours aussi dynamique. Le situations dangereuses pour les stadistes sont essentiellement venues du côté de l’ancien Rennais. Des offensives stériles, la faute à un Pouplin impeccable sur sa ligne ou dans ses sorties. Et à un peu de malchance, comme lors d’un cafouillage heureusement pour les Rennais sans conséquences. Sur cette seconde période, et pour reprendre les mots de Dréossi, les Rennais ont « connu une baisse d’endurance psychologique. Il y a eu de la fatigue et des pertes de concentration ».

Sur l’ensemble du match, le Stade rennais s’est procuré plus d’occasions franches que son adversaire qui toutefois, a dominé territorialement les Rennais. Un partage des points logique.

Comment se sont comportés les plus jeunes ?

Pourquoi s’entêter à faire descendre d’un cran un milieu (Mbia) quand on a un défenseur de formation sous la main ? Dans un match “à la Bourillon”, Guillaume Borne a fait son boulot sans prendre de risques et en lisant souvent bien le jeu. Seul bémol, deux erreurs qui auraient pu coûter cher : une mauvaise relance dans l’axe en première mi-temps, et une mauvaise appréciation de la trajectoire du ballon en seconde. Mais grâce à son retour, Bourillon a empêché les Lorientais de bénéficier de cette bourde. Quand un jeune vient en aide d’un très jeune...

Sow-Briand-Danzé : le trio aligné par Pierre Dréossi (plus Marveaux, un peu plus discret) a affiché quelques signes dignes d’intérêts. À commencer par la très bonne prestation de Danzé, intelligent dans ses déplacements et incisif sur ses débordements. À tous les postes mais particulièrement ceux offensifs, la confiance est très importante. C’est peut-être pourquoi Sow s’est montré plus provocateur qu’à son habitude, n’hésitant pas à percuter, profitant de sa belle accélération. Briand a lui tenté, frappé dans des positions difficiles. Complices, les jeunes rennais ont joué libérés.

L’avis de Bruno Cheyrou sur les jeunes : « Le coach a voulu gérer physiquement, et les jeunes ont apporté beaucoup d’envie, en première mi-temps. »

FC Lorient 0 - 0 Stade Rennais FC

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