Déchantons sous la pluie

Si un pronostiqueur avait dit qu’à domicile, Rennes ne prendrait que trois points contre Le Mans, Troyes, Nancy et Sedan, personne ne l’aurait cru. Et pourtant, parfois très bon à l’extérieur, le Stade Rennais version 2006/2007 aligne les prestations indigentes Route de Lorient. Ce n’est pas un scoop. Mais des matches nuls arrachés dans les dernières minutes ou des victoires sans brio pouvaient éclipser momentanément le manque de créativité du jeu stadiste.

Face à Sedan, les « Rouge et Noir » sont tombés dans le piège de l’entonnoir. Même contre une équipe qui encaisse énormément de buts (quarante-quatre en vingt-cinq matches avant hier soir), forcer dans l’axe ne suffit pas. Pour passer sur les ailes, il aurait fallu... des ailiers, tout simplement. Actuellement, le Stade Rennais dispose de deux joueurs qui ont donné satisfaction à ces postes : Marveaux à gauche et Danzé à droite. L’un est blessé, l’autre a dû reculer...pour compenser l’absence d’un autre blessé (Melchiot). Hier soir, Daniel Moreira et Olivier Sorlin, chargés d’animer les ailes, n’ont pas démérité. Mais trop de fois les actions rennaises se sont embourbées dans la défense centrale rennaise, la faute à deux joueurs de côté sur la composition d’équipe mais pas vraiment dans le jeu, trop souvent attirés par l’axe (l’ancien Monégasque a d’ailleurs été replacé au centre du terrain en cours de match). Et ce n’est pas Danzé, un peu timoré dans ses montées, et Edman, que l’on sent à bout physiquement (que de duels perdus !) mais obligé de jouer pour faire le nombre, qui auront beaucoup apporté offensivement. Les absences conjuguées de Marveaux et Didot, deux joueurs capables de mettre du rythme à un match, n’ont rien fait pour arranger le mal récurrent des Rennais.

Une statistique qui résume le tout : en vingt-six matches, le Sedan de l’exceptionnel Belhadj n’a terminé qu’à quatre reprises une rencontre sans encaisser de buts. Quatre matches, dont les deux contre Rennes.
Si offensivement les Rennais n’ont jamais été des foudres de guerre, ils pouvaient au moins compter sur une défense hermétique. Encore fallait-il qu’elle soit au complet. Au complet pendant le match serait-on tenté de dire. Sedan a profité du passage à dix de leur adversaire pendant quelques (longues) minutes (le temps de recoudre Borne) pour avoir sa meilleure période du match. A la clé de ce bon temps de jeu, un but. Le foot, ça se joue à des détails ? A une main de Borne non sifflée...à une arcade de Borne soignée...

Outre la défaite qui finalement, au vu des autres résultats, ne donne des regrets plus qu’elle ne décroche le Stade Rennais, outre la faiblesse de l’animation offensive, refrain de cette saison, c’est surtout au niveau de la solidité défensive, l’habituel point fort des « Rouge et Noir » que l’on pourrait être inquiet. Sans Melchiot, Bourillon, Mensah, avec un Danzé moins à l’aise derrière, un Edman hors du coup, on peut se demander si l’arrière garde rennaise saura tenir le choc lors des deux prochains matches (deux déplacements à Auxerre et Nice). Mais cette équipe a réservé tellement de surprises que très fort sera celui qui saura pronostiquer avec justesse l’avenir de la bande à Dréossi.

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Stade Rennais 0 - 2 CS Sedan-Ardennes

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