Une histoire de barrages (1re partie)
Publié le 27 décembre 2012 à 10h45 parC'était le bon vieux temps, diront les nostalgiques. Un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Spécialiste des fins de saisons haletantes, le Stade rennais a dû batailler à huit reprises lors des différentes épreuves des barrages entre 1953 et 1993. Soit pour accéder à la D1, soit pour s'y maintenir. Stade Rennais Online vous propose ainsi de revivre quatre décennies de rencontres à couteaux tirés. Une rétrospective en deux parties.
Préambule : Jusqu’en 1970, le seizième du championnat de D1 défie habituellement le troisième de D2, dans le cadre des barrages qui se disputent lors de matches aller-retour. Une place au sein de l’élite hexagonale est ainsi en jeu. Les barrages entre clubs de seconde division ont vu le jour à l’orée de l’exercice 1972-1973. Le championnat de D2 est réorganisé à l’époque en deux groupes de dix-huit clubs, au lieu de trois groupes les saisons précédentes [1]. Le vainqueur de cette double-confrontation entre seconds de D2 est ensuite opposé au 18ème de D1, toujours lors de matches aller-retour.
1952-1953
À l’orée de l’exercice 1952-1953, le Stade rennais voit ses arcanes évoluer considérablement durant l’intersaison. En effet, l’emblématique entraîneur François Pleyer, en place depuis 1945, est ainsi remercié au profit de Salvador Artigas. De la même manière, le président Marcel Delisle quitte ses fonctions, et est remplacé par Monsieur Florio. C’est dans ces conditions particulières, que le Stade rennais démarre une treizième saison en D1, également amputé par les départs de l’inénarrable Jean Prouff et de son meilleur buteur, Jean Grumellon. Malgré un bon parcours à domicile, le SRUC peine surtout à l’extérieur où il ne remporte qu’une seule victoire.
Seizièmes de division 1, les joueurs du Stade rennais doivent disputer l’épreuve des barrages afin d’assurer leur maintien parmi l’élite. Ils sont ainsi opposés au RC Strasbourg, troisième de D2, qui a été relégué à l’échelon inférieur un an plus tôt. Sous la houlette de son entraîneur-joueur Pépi Humpal, le club alsacien a rapidement repris des couleurs, se pointant en embuscade derrière Toulouse et Monaco. Durant la saison, le RCS a même établi un record d’affluence dans son nouveau stade, puisque 26.740 supporters s’y sont massés lors de la rencontre « choc » opposant Strasbourg à Toulouse.
Au match aller, l’avant-centre strasbourgeois Roger Quenolle anéantit les espoirs bretons, en inscrivant un triplé. Strasbourg l’emporte quatre buts à zéro, et assure quasiment son accession en D1. Buteur à dix-sept reprises durant la saison régulière de D2, Roger Quenolle a fait beaucoup de mal aux Rennais. L’avantage alsacien est confirmé lors de la seconde manche, en dépit du but anecdotique de Justo Nuevo (1-3). Rennes retrouve la D2. Les deux équipes se rencontreront quelques années plus tard, pour une terrible revanche.
Barrages D1/D2, match aller : SRUC 0 - 4 Strasbourg (31 mai 1953 à Lens)
- Équipe rennaise : Pinat - Nuevo, Eguidazu, Lemaître - Artigas, Le Dren, Abautret, Vaast - Besse, Le Gall, Vialleron.
Barrages D1/D2, match retour : SRUC 1 - 3 Strasbourg (7 juin 1953 à Saint-Ouen)
- Équipe rennaise : Pinat - Poulain, Eguidazu, Lemaître, Nuevo - Cueff, Le Dren, Abautret, Vaast - Le Gall, Vialleron.
Stade rennais, saison 1952-1953
1954-1955
Sixième de D2 la saison précédente, le SRUC n’entend pas faire de vieux os dans l’antichambre de l’élite. Malheureusement, les protégés de Salvador Artigas échouent dans leur quête d’un accessit direct. Malgré les performances de son triumvirat offensif, composé de José Caeiro (30 buts), d’Henri Baillot (17 buts) et de Jean Grumellon (12 buts), le Stade rennais se contente de la troisième place, derrière Sedan et le Red Star. À l’époque, le président Girard souhaite créer une équipe professionnelle à forte connotation bretonne. L’équipe titulaire est d’ailleurs composée de neuf joueurs bretons, dont huit qui n’ont pas connu d’autres clubs.
Pour de nouveau goûter aux joies de la première division, le SRUC doit disposer de Lille, étonnant seizième de D1. L’équipe nordiste a d’ailleurs remporté la Coupe de France quelques jours plus tôt, en dominant nettement les Girondins de Bordeaux en finale (5-2), grâce notamment à un but de Jean Vincent. La formation lilloise entraînée par André Cheuva s’impose au match aller à Reims, et ce sur la plus petite des marges (1-0). En dépit du but de l’entraîneur-joueur Salvador Artigas au retour, les Rennais doivent logiquement s’avouer vaincus (6-1).
Rennes échoue alors une seconde fois dans l’épreuve si particulière des barrages d’accession, et jouera donc une troisième année d’affilée en D2. Ces matches à couteaux tirés ne sont d’ailleurs pas du goût du président rennais de l’époque. En effet, Monsieur Henno rage : « Des matches pareils, c’est inhumain ! il vaudrait mieux que trois clubs descendent de première division et que trois remontent. Ces histoires-là feraient mourir des cardiaques ».
Barrages D1/D2, match aller : SRUC 0 - 1 Lille (6 juin 1955 à Reims)
- Équipe rennaise : Pinat - Le Boëdec, Billon, Toupel - Poulain, Cueff, Grumellon, Le Dren - Abautret, Bengtsson, Artigas.
Barrages D1/D2, match retour : SRUC 1 - 6 Lille (11 juin 1955 au Parc des Princes)
- Équipe rennaise : Pinat - Le Boëdec, Billon, Toupel - Poulain, Cueff, Abautret, Le Dren - Baillot, Grumellon, Artigas.
Lille, exercice 1954-1955
1956-1957
Logiquement remonté en D1, après avoir dominé le championnat de seconde division de la tête et des épaules. Le SRUC est dépendant de la terrible épreuve des barrages, douze mois plus tard seulement. Seizièmes de l’exercice 1956-1957, les hommes d’Henri Guérin retrouvent d’ailleurs une vieille connaissance : Lille. Auteur de 99 buts durant la phase régulière, l’équipe nordiste a de son côté échoué à la troisième place de D2, derrière Alès et Béziers. Dans la foulée de Guy Méano, meilleur buteur rennais en première division avec huit réalisations, le SRUC l’emporte lors de la première opposition sur le score de deux buts à zéro (Méano et Dombeck).
Le club breton est alors bien parti pour se maintenir en D1, enfin le croit-on. C’est sans compter sur la détermination de l’équipe lilloise qui gagne le second match par le même écart de buts (1-3), en dépit d’une nouvelle réalisation de Méano. Une belle est donc nécessaire pour départager les deux équipes. Battu sur le score de deux buts à un (réalisation de Mahi pour le SRUC), le Stade rennais manque finalement le coche pour la troisième fois dans cette épreuve. Le chassé-croisé entre les deux formations continue.
Barrages D1/D2, match aller : SRUC 2 - 0 Lille (2 juin 1957 à Reims)
- Équipe rennaise : Pinat - Poulain, Gaulon, Cueff - Imbernon, Pascual, Mahi, Cuissard - Méano, Legangnoux, Dombeck.
Barrages D1/D2, match retour : SRUC 1 - 3 Lille (8 juin 1957 au Parc des Princes)
- Équipe rennaise : Pinat - Pascual, Gaulon, Cueff - Imbernon, Le Dren, Mahi, Cuissard - Méano, Legangnoux, Dombeck.
Barrages D1/D2, belle : SRUC 1 - 2 Lille (17 juin 1957 au Parc des Princes)
- Équipe rennaise : Pinat - Poulain, Boutet, Cueff - Imbernon, Gaulon, Mahi, Cuissard - Méano, Legangnoux, Dombeck.
1979-1980
À l’aube de la saison 1979-1980, Pierre Garcia le nouvel entraîneur du SRFC, fixe comme objectif une place dans les trois premiers de D2. C’est chose faite à l’issue d’un championnat relevé, qui a tenu toutes ses promesses. Second derrière le FC Tours, le Stade rennais précède l’En Avant de Guingamp, grâce notamment au réalisme de son duo d’attaque Robert Llorens - Guy Nosibor, auteur de dix buts chacun au cours de la saison. Mais pour l’accession en D1, le SRFC doit encore passer par l’épreuve des barrages. Et ce pour la quatrième fois de son histoire.
Pour retrouver le gratin hexagonal, le SRFC est d’abord condamné à se débarrasser de l’Olympique Avignonnais. Une équipe qui a également terminée à la seconde place de D2 (groupe B), derrière les intouchables auxerrois de Guy Roux. Avant d’affronter le Stade rennais, l’OA a d’ailleurs aligné sept succès consécutifs en championnat et a donc fait le plein de confiance avant cette double-confrontation.
Le match aller se déroule à Rennes, devant une petite galerie (à peine 7000 spectateurs). Malgré de bonnes intentions, les protégés de Pierre Garcia n’arrivent pas à se dépêtrer de la solide formation vauclusienne. Les deux équipes se séparent ainsi sur un score nul et vierge (0-0). Au retour, les joueurs rennais s’inclinent sur la marque de trois buts à deux, malgré les réalisations de René Izquierdo et de Robert Llorens. La déception est logique. Le SRFC doit se résoudre à disputer une quatrième saison consécutive en D2.
Barrages D2, match aller : Stade rennais 0 - 0 Avignon (Samedi 24 mai 1980)
- Équipe rennaise : Vaast - Mastroianni (puis Bageot), Kerjean, Izquierdo, Berlin - Rampillon, Barraud, Llorens - Nosibor, N’Doye (puis Zlataric), Saliné.
Barrages D2, match retour : Avignon 3 - 2 Stade rennais (Mardi 27 mai 1980)
- Équipe rennaise : Vaast, Bageot (puis Mastroianni), Kerjean, Izquierdo, Berlin - Rampillon, Anafal - Llorens - Nosibor, N’Doye (puis Barraud), Saliné.
SRFC, 1979-1980
La suite prochainement sur Stade Rennais Online
Sources :
- Wikipedia
- « Le Stade rennais, fleuron du football breton » de Claude Loire, Ed. Apogée.
- forum footnostalgie
Sources photos :
- http://retrofoot.blogspot.fr
- forum footnostalgie
Vos réactions (6 commentaires)
klose35
27 décembre 2012 à 11h01moi c est les barrages a Rouen et un penalty au bout de la nuit dont je me souviens le mieux....travaillant de nuit a la gare je peux vous dire que tout le centre de tri a l epoque avait fini la nuit dans un etat disont, tres chaud....beaucoup de courrier n avait ete distribues que le surlendemain.....
Louis G
27 décembre 2012 à 13h26Je me souviens de la saison 1956-1957...à l’époque j’étais déjà supporter du Stade Rennais sans avoir mis les pieds au Stade de la Route de Lorient....il n’y avait pas de TV non plus mais des journaux et la radio ...je me souviens que le reporter parlait d’un certain "Mahl"qui jouait bien à Rennes !...y avait-il donc un nouveau joueur que j’ignorais ?...en fait il s’agissait de Mahi, un nouveau venu, dont je connaissais mieux le nom que le reporter en question !!...mais que je n’avais pas encore vu jouer et que je ne verrai jouer que 2 ans plus tard...
fada29
27 décembre 2012 à 20h28Je ne me souviens pas......mais en parlant de barrages,il faut faire barrage pour le départ de YANN,il vaut beaucoup plus que les propositions annoncées,sur ce bonne nuit à tous les supporters du stade RENNAIS,les grands,les petits,les bons,les méchants....enfin TOUS .ALLEZ les ROUGES et NOIRS !!!!!!!!!!
mururoa
28 décembre 2012 à 12h17Superbe travail, Nicolas. Tu ne peux savoir combien ton article me fait plaisir. Tu as fait un travail de journaliste pour un site qui devient chaque jour plus professionnel.
rien a voir !mais bonne info !gerard gohou(l2 turk)attaquant interresse le srfc
antifa
28 décembre 2012 à 22h31c est bien qu on ait un attaquant dans le viseur mais sachant que montano et mvila pourraient partir ce n’est pas suffisant !