DECRYPTAGE : Loft, mercato, coups de gueule… Le Stade rennais peut-il inverser la tendance ?

Publié le 18 janvier 2025 à 07h01 par Thomas Rassouli

En plein mois de janvier, le Stade rennais a décidé de prendre une décision forte, exposée à travers une prise de parole qui l’est tout autant. Mais cela peut-il vraiment changer quelque chose ?

17 journées, 17 points, et désormais plus que le championnat à jouer. Voilà la dure réalité du Stade rennais qui en l’espace d’un an a changé son triptyque président-directeur sportif-entraineur et bouleversé la moitié de son effectif l’été dernier. Ces choix sont en grande partie remis en cause aujourd’hui suite au départ d’Henrik Meister et de la mise au loft d’Albert Gronbaek et Glen Kamara. Trois recrues de Frederic Massara, lui aussi aujourd’hui remis en question.

Mais si le mercato estival est objectivement un gros loupé, la direction, après l’élimination honteuse à Troyes mercredi, a pris la parole par deux fois, et une décision forte. Premier épisode en zone mixte mercredi soir : Massara charge les joueurs« Dans l’attitude, sur le terrain, ce n’est pas ça le Stade rennais. On doit s’en rendre compte tous, et tout de suite. A commencer par les joueurs. Et je pense que maintenant, ils vont commencer à s’en rendre compte ». Un présage suivi d’un second épisode, jeudi.

Des paroles et des actes

Jusqu’ici médiatiquement absent, le président Arnaud Pouille prenait la parole dans Ouest-France pour là aussi secouer le cocotier. « Si les joueurs n’ont pas compris qu’il y a un état d’urgence, il faut qu’ils le comprennent vite. Cela veut dire être à l’heure, respecter les obligations du club. Il y a des droits, mais aussi pas mal de devoirs. Il faut vite rebrancher les fils et arrêter de croire que c’est le Club Med ! », s’agace le dirigeant qui rappelle que « dans tous les contrats, qui sont plutôt bien faits ici, il y a une prime d’éthique associée à leurs salaires, et l’éthique est rattachée au respect du club et du maillot ».

La mise au point est musclée, et ne s’arrête pas là. Elle est traduite en acte, avec la mise à l’écart de quatre joueurs : Kamara, Gronbaek, Gallon et Santamaria. « Au-delà du résultat, il y a des choses qui se voient à l’œil nu. Il suffit de regarder les retours (défensifs) des joueurs parfois. Ou quand le ballon est au milieu de trois joueurs, il ne faut surtout pas le prendre et le laisser aux copains… Ce sont quand même des révélateurs d’une certaine distance par rapport à ce que doit être le Stade Rennais ».

Un loft mis en place, et dénoncé dans la foulée par l’UNFP, syndicat des joueurs professionnels, réclamant sa fermeture en pointant des points réglementaires qui ne seraient pas respectés, et offrant une fois de plus cette saison un bad buzz au SRFC.

L’amour ou la peur

Voici donc le Stade rennais à mi-championnat, à un tournant important de son histoire récente. Presque six ans après sa coupe de France remportée, le club breton est redescendu de plusieurs étages pour ne plus incarner un concurrent européen, mais un club qui pourrait bien jouer le maintien jusqu’en fin de saison.

C’est probablement ce qui a poussé la direction à prendre une décision contestable et contestée, sorte de poing tapé sur la table. Près de 24h après que Diogo Meschine ait privilégié l’amour à apporter à ses joueurs pour les remettre sur de bons rails, la direction a choisi le coup de fouet. Mais cette équipe peut-elle réagir ? En a t-elle les capacités ?

« Le mercato, ça part déjà de l’intérieur : sur quels joueurs tu peux compter ? Ils existent. Des joueurs prometteurs ou de qualité ne se sont pas transformés en joueurs complètement mauvais, je n’y crois pas une seconde. Après, oui, il y a des corrections à apporter », argue Arnaud Pouille dans Ouest-France. Mais les 13-14 joueurs régulièrement utilisés par Jorge Sampaoli ont-ils tous bien le niveau qu’on leur prête ? Et si oui, peuvent-ils trois jours après une humiliation et la mise à l’écart de certains des leurs, se sublimer par la peur ?

Des idées fixes

Depuis son arrivée, Jorge Sampaoli n’a lui eu de cesse de répéter qu’il n’avait pas les joueurs capables de faire la différence, ce qu’il a encore rappelé vendredi. « Les individualités au sein de ce collectif ne font pas de différences. On travaille sur le mercato, mais ce que je voudrais, c’est que ces joueurs pouvant être décisifs, comme Blas ou Gouiri, retrouvent la joie de jouer. On ne peut pas dépendre seulement de Kalimuendo ».

Mais comment attendre de joueurs comme Blas et Gouiri qu’ils fassent la différence, tout en répétant que cet effectif est démuni de joueurs de ce type ? N’est-ce pas là un cercle vicieux qui s’est installé ? « Un nouveau cycle va commencer demain avec le Stade rennais. Demain doit commencer la reconstruction du club. C’est un grand défi. J’espère que les joueurs vont dépasser leur fatigue, leur peur, car demain ils ont l’obligation de faire un grand match », s’est enthousiasmé le coach.

Croit-il vraiment à ce nouveau départ, à quinze jours de la fin d’un mercato de toutes les attentes ? Ce n’est que la mi-janvier, mais Rennes n’a jamais semblé si proche d’un très mauvais épisode de son histoire. Face à Brest vivant la meilleure période de la sienne, le visage montré par les joueurs rennais sera particulièrement scruté.

Vos réactions (23 commentaires)

  • Marcel Loncle

    18 janvier à 07h29

    Ce qu’il y a de pire dans cette lamentable affaire c’est le désintérêt croissant que manifestent les suiveurs du stade. D’amours déçues en illusions perdues, les supporters commencent à en avoir raz la casquette de ce club géré de manière artisanale qui ne veut rien gagner depuis 25 ans, où l’actionnaire appelle l’entraîneur quasiment tous les jours, où le seul bon dirigeant s’est fait virer sur la dénonciation de deux vieillards jaloux. Ils sont bien gentils les Bretons de continuer à cautionner cette mascarade. Pouille semble en avoir et peut être sortira t’il le club de l’ornière mais en quel cas sera t’il rapidement dessoudé par les tontons flingueurs..

  • R.Daltrey56

    18 janvier à 08h10

    Il faudrait que l’on m’explique en quoi Matusiwa est meilleur que Santamaria, que Gouiri, dixit « le joueur fantôme » est meilleur que Jota…
    Bref, on est mal barré !

  • FORZA

    18 janvier à 08h29

    Quels joueurs vont vouloir venir à Rennes maintenant avec tout ce cirque ? déjà avant on avait du mal à recruter alors là on va tomber sur des mercenaires

  • campesien35

    18 janvier à 08h33

    Rennes de Pinault descendant en ligue 2 pendant que le PFC d’Arnault monte en ligue 1, quel symbole catastrophique ce serait pour Pinault. Impossible. ! Pinault père ne pourrait l’admettre.

  • Kh

    18 janvier à 08h40

    Qui a fait venir ces « tocards » ? Qui a fait venir ces « tocards » ? …. On peut réitérer à l’infini la question. Sinon des nuls, des incapables, des footix, qui n’ont pour point commun que leur orgueil. Létang a tout compris. On voit où en est Lille. Fermez le ban !

  • campesien35

    18 janvier à 08h46

    Descente en Ligue 2 de Rennes : à la Bourse du football, la déconfiture de l’action Pinault et l’éclatante valorisation de l’action Arnault. Tel serait le titre des journaux !!

  • JOCO

    18 janvier à 08h49

    Le mal est récurrent et ne date pas de cette année, l’investissement des joueurs est insuffisant, le recrutement estival est catastrophique, un seul point positif pour le club une bonne opération de trading pendant ce mercato estival.Il est temps de prendre les mesures ad hoc pour éviter une descente en L2

  • Rodighiéro 65

    18 janvier à 09h08

    Il faut vite prévenir l’UNFP qu’il n’y a pas de joueurs professionnels à Rennes ,comme quoi leurs revendications sont caduques et non avenues.

  • marchandor

    18 janvier à 09h15

    En l’état actuel sans recrutement sérieux en défense ,au milieu et en attaque ( 3 -4 joueurs), c’est la descente assurée.
    Mais qui va venir jouer dans un club qui « vogue » comme un navire fantôme sans refaire l’historique de ces 24 derniers mois on a déjà tout dit.

  • Xavier

    18 janvier à 09h36

    Les « footix » souhaitant descendre la famille Pinault ...ne se cachent plus en ce moment ! Crachant leur venin sur une famille qui leur a donnée du spectacle et de l’ambiance. Ces « footix » ont certainement de la famille qui était très à l’aise en 1940 avec l’allemand.
    Je vous propose donc les « footix » , de commencer par étudier l’histoire de votre famille ...
    Vos textes sont tellement flagrants !

  • Patrick

    18 janvier à 09h38

    Avec ce fabuleux entraîneur au jeu et prises de risques reconnues (demandez aux Marseillais ) on va finir par arriver à cette compo :
    Samba
    Hateboer Wooh. Ostigard. Faye. Truffert
    Assignon. James. Matusiwa. Nagida
    Fofana

  • LeMalouin

    18 janvier à 09h51

    La conf de Sampaoli est assez hallucinante : il trouve que son équipe a fait une bonne deuxième mi-temps à Troyes (!) et espère juste que ses joueurs ne seront pas trop fatigués (vu l’intensité qu’ils ont mis c’est une blague !).
    Il faut selon faire venir : Dupraz, on a pu le choix ! Et prendre quelques jeunes qui je l’espère auront plus d’envie que les joueurs systématiquement mis par Sampaoli.

  • charlot

    18 janvier à 10h04

    Le salut du stade Rennais passe uniquement par le Mercato d hivers.
    Autant dire que ce n’est pas une mince affaire,
    La solution, faire comme dans les pays du Golfe pour ce Mercato, payer des sommes folles, transferts et salaires pour attirer des joueurs bons mais pas extraordinaires.
    Il faut être conscient qu ’on va pas se faire que des amis. Ex tu prends Gradit, tu discutes directement avec son agent et le joueur sans passer par la voie normale, tu lui dit qu’il sera deux fois mieux payer a Rennes qu’ à Lens. ; ; et tu attends que cela lui monte au cerveau et qu’il y ai un clash avec des dirigeant lensois. et tu continues avec d autres profils la même chose, Ect Ect...
    C est degueu... mais l’argent du proprietaire peut nous servir.
    Sinon , point de salut.

  • neo888

    18 janvier à 10h12

    Personnellement je n’aime pas la « franchise » en conférence de presse de Sampaoli. Elle est néfaste psychologiquement. À se demander s’il veut bien lui aussi faire remonter le club.
    Dire en conf que des joueurs qui apparemment ne sont pas dans le loft, donc ne vont pas partir d’ici la fin de cette saison, qu’ils sont nuls (même si c’est vrai dans certains cas), ce n’est qu’affaiblir le mental du groupe. Il doit leur donner de la confiance pour qu’ils se sentent à l’aise pour retrouver tout ou partie de leurs moyens. Les joueurs le savent déjà qu’ils ne sont pas à la hauteur. Tu sais que tu devras faire avec eux et tu les enfonces encore plus.
    La base avec le travail c’est la pédagogie. Tu peux avoir des facilité dans le travail, mais si tu n’as pas une bonne pédagogie, rien n’ira.

  • henrinzaghi

    18 janvier à 10h41

    Le commentaire de « Xavier » de 09h36 qui a étonnamment passé la modération... La famille Pinault utilise donc les mêmes ressources sur internet que la famille Kita, c’est très intéressant. Ce club empeste la défaite dans toutes ses composantes, c’est prodigieux.

  • campesien35

    18 janvier à 10h55

    L’équipe de Brest est decimée par les blessures ou par les soucis de santé de joueurs. L’equipe-type de Rennes contre une équipe de Brest très amoindrie qui doit jouer un match de la Ligue des Champions le 22 janvier contre le Chakhtior Donestk donc. Que croyez- vous qu’il arrivera ? En toute logique une victoire de Rennes. Allez Rennes et toute confiance dans la famille Pinault pour prendre les bonnes décisions dans l’intérêt du SRFC. D’autant ( voir plus haut) que le meilleur ennemi de F. Pinault, Arnault, montre le bout de son nez en Ligue-1 avec le PFC.

  • CRICRI 71

    18 janvier à 11h07

    Au-delà de tous les commentaires qui se lâchent sur le staff et l’actionnaire en oubliant aveuglément nos 6 années de coupe d’Europe, il faudrait peut-être réaliser que les joueurs sont les premiers responsables de la situation.
    Grassement et pour ma part, trop payés pour taper dans un ballon (comme tous les joueurs de foot d’ailleurs) et sans parler tactique et schéma de jeu, ils doivent à minima faire le job, c’est à dire pendant 90 mn seulement par semaine (et non 35h...) courir, être présent dans les duels, dégager de la gnaque, ne rien lâcher et quelque soit le résultat, sortir du terrain sans regret comportemental.
    Pour le reste, comme dans toute entreprise, ce sont les rapports logiques dirigeants-salariés et des actions-réactions qui les concernent uniquement.
    En tant que vieux supporter, j’ai aussi mes convictions, mes idées ; si je n’adhère plus au jeu du moment, alors je reste chez moi, pas de galettes-saucisses...mais, camé Rouges et Noirs, j’écouterais quand même notre François Rauzy en direct...

  • supporter

    18 janvier à 11h07

    Inverser la tendance ?... Ce n’est pas quand on a fait dans son froc qu’il faut serrer des fesses pour inverser la tendance, c’est trop tard !
    A mon avis il vaudrait mieux penser à reconstruire avec un manager général comme l’était Arsène Wenger et supprimer tous les intermédiaires qui se tirent dans les pattes pour recruter suivant leurs intérets reciproques.

  • Le fort bloqué

    18 janvier à 11h27

    Si nous comptons sur Gouiri ou Blas, nous sommes mal. Je regardais Lille Nice hier soir et que de tristesse de voir mon équipe si loin de leur niveau. On avait tout à Rennes, Laborde, André, Diouf, Génésio qui fait des exploit en coupe d’Europe, Letang qui est un vrai président. Nous avons préféré miser sur des jeunes joueurs qui reste un an à Rennes et repartent. Je vois un petit espoir avec le nouveau président Pouille, mais combien de temps pour redresser la barre. Je pense que les Pinault doivent laisser le Président prendre les décisions, ce qui évitera de perdre du temps comme avec Stéphan

  • CondateFan

    18 janvier à 12h11

    Le mercato est loupé, oui, et dans les grandes largeurs par dessus le marché. Et c’est bien ça le problème. Au delà de l’identité des nouvelles recrues, faire venir douze nouveaux joueurs dans un effectif c’était voué à l’échec. Un tel chamboulement, dans n’importe quel club, ça ne marche jamais. Et même avec des garçons francophones et aguerris aux joutes de la Ligue 1 on aurait probablement été confronté aux mêmes difficultés. Le club voulait faire du « trading », il a donc fait du « trading », mais faut croire, au regard des résultats sportifs, que ce n’était pas du tout la bonne politique à adopter.
    Avec cette sempiternelle question qui ressurgit : y’ a-t-il un pilote dans l’avion SRFC ? Vraiment un club d’amateur comme dit l’autre.

  • Chateaubriand

    18 janvier à 12h36

    Tout à fait neo888, j’ai également du mal à comprendre les conférences de presse du coach qui toutes les semaines nous parle surtout des faiblesses plutôt que des qualités de son groupe.
    Dans ses propos, pas vraiment d’espoir et pourtant il pense que ce soir est le début d’un nouveau cycle !!!

  • Lulu Berlu

    18 janvier à 12h39

    Plus de pilote dans l’avion et plus de modérateur sur ce site ? Tout part en sucette décidément !!!!

  • Battjack

    18 janvier à 12h40

    Xavier,je suis plutôt à l’aise avec le français en 2025..
    La critique souvent justifié de la gestion incohérente du stade rennais par famille Pinault depuis deux ans est une réalité indiscutable,par contre tes élucubrations sur un moment douloureux de la dernière guerre me laisse pantois.
    Un footix dubitatif

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