Auxerre - Stade rennais / Truffert : « J’ai beaucoup plus de repères dans un système à quatre »

Il y a eu la victoire face au Havre, mais des sifflets. Avez-vous malgré tout pris confiance cette semaine ?

La semaine s’est plutôt bien passée. Après une victoire les semaines d’entrainement sont toujours plus faciles. Par rapport aux sifflets, on le sait, on est conscient. On peut les comprendre, on sait qu’on doit faire beaucoup mieux. Maintenant, il ne faut pas qu’à cause de ça on perde confiance parce qu’on a fait un nul à l’extérieur à Brest, on vient de gagner (face au Havre), il faut garder cette dynamique et essayer de la faire perdurer.

Les sifflets et l’absence de clapping t’ont surpris ?

Je peux les comprendre, on n’est pas là pour se voiler la face, on sait qu’on doit faire beaucoup mieux dans ce qu’on propose. Je sais que le public nous soutient toujours mais il a sûrement voulu nous montrer son mécontentement, ce que je peux comprendre. Surpris, oui et non, mitigé.

Ressens-tu que vous ne produisez plus le spectacle vu ces dernières années ?

On sait être lucides. On se rend compte, on sait que le football qu’on propose en ce moment n’est peut-être pas celui qu’on a pu proposer ces dernières années. Il y a des périodes comme ça. En tout cas ce qui est sûr c’est qu’on travaille vraiment au quotidien pour essayer d’être le plus performant possible, continuer de gagner des matchs car malgré tout c’est le plus important. On est conscients qu’on doit faire beaucoup mieux.

Qu’est-ce qui fait que tu ne t’es pas épanoui dans le 3-4-3 qui semblait te correspondre ?

Je pense que c’est une question de repères. Beaucoup de gens le disent, c’est vrai que ça peut être un système qui correspond à mes qualités. Mais pour le coup c’est un système dans lequel je n’ai pas eu beaucoup la chance d’évoluer, même si en tant que professionnel on est obligés de s’adapter et que c’est forcément ce que j’ai essayé de faire au maximum. J’ai beaucoup plus de repères dans un système à quatre.

Qu’est-ce qui change pour toi ?

Dans un système à quatre, j’ai des positions beaucoup plus variées. Je peux être intérieur, parfois extérieur, et généralement j’ai quelqu’un au-dessus de moi, un excentré qui lui aussi peut plus varier ces positions. Et je pense que je me retrouve dans des situations que personnellement je préfère, plus face au jeu. Parfois quand on est à 5, je suis plus haut car le système veut ça, et je suis touché dans des zones où j’ai directement un joueur sur moi, et parfois plus dos au jeu. À quatre je pars de plus loin et je surprends plus. Mais je sais que je devais faire beaucoup mieux dans un système à 5, je ne suis pas en train de me chercher des excuses. Mais c’est sûr que je préfère jouer à 4.

Comment se passe ton association avec Jota ?

Pour le moment ça se passe bien. Il faut qu’on crée des automatismes, on essaye d’en créer au maximum à l’entrainement. Le fait qu’il descende assez bas me permet de monter et ce sont ces inversions de position qui peuvent surprendre. Au fil du match, et avec les entrainements, on va apprendre à se connaitre, connaitre nos préférences aussi, c’est comme ça qu’on créera des combinaisons.

Il y a aussi Mikayil Faye à ta droite en défense.

Ça se passe aussi plutôt bien, c’est un bon joueur. Défensivement, ce sont des notions différentes. À 4, on doit peut-être beaucoup plus coulisser quand le ballon est à l’opposé. En terme de couverture aussi on doit beaucoup plus courir vu qu’on a un joueur de moins sur la ligne défensive. Ce sont des repères différents.

Tu avais un bon de sortie cet été, tu es au club depuis 10 ans. As-tu toujours envie, ou peut-il y avoir de la lassitude ?

Non, de la lassitude jamais. Ça fait 10 ans que je suis ici, je suis formé ici, j’ai énormément d’attache pour ce club. Quoi qu’il arrive j’aurais toujours envie de me battre pour les couleurs du Stade rennais. Sur cet été, ça fait partie du foot, d’une carrière, du mercato. Ça s’est passé comme ça. Mais je ne veux vraiment pas que les gens doutent de mon envie pour ce club, ce maillot. Ça fait longtemps que je suis ici et je ne suis vraiment pas dans une lassitude. J’ai toujours envie de me donner autant, et quoi qu’il arrive je me donnerai à fond tout le temps, car je suis comme ça.

As-tu été déçu que les portes ne s’ouvrent pas complètement pour toi ?

Non, ça fait partie du foot, du mercato. Il y a des opportunités qui arrivent, d’autres qui ne viennent pas. J’ai essayé de me prendre la tête le moins possible et être le mieux mentalement. Dans le foot on sait que c’est important. Ça fait partie d’une carrière.

Penses-tu que ça explique ton début de saison compliqué ?

Je sais que j’ai été moins dans mes standards. J’en suis conscient. Est-ce que c’est à cause de ça, je ne pense pas, c’est un tout. On a eu un changement de système, beaucoup de nouveaux joueurs. Parfois vous savez, il y a des périodes comme ça où on est moins bien techniquement, physiquement, mentalement. Je fais le maximum pour être le plus performant possible, à chaque fois je me donne à fond. Il y a eu ce changement de système où je me sentais moins à l’aise. Maintenant qu’on est repassés à 4 comme ce week-end, je me suis senti bien plus à l’aise. Il n’y a pas de raison.

L’après-JO a t-il pu influer ?

Oui, peut-être qu’il y a eu un contrecoup, mais je ne suis pas là pour me chercher des excuses. Je suis conscient que je devais et que je dois faire beaucoup mieux. C’est ce que je vais essayer de faire.

Le changement de système est-il aussi le signal pour vous d’être plus ambitieux ?

Peut-être qu’on se sent plus à l’aise à 4 et qu’on aura plus de temps de possession, ce qui nous manquait sûrement à 5. Après ça ne dépend pas forcément du système mais de comment on l’anime. Peut-être qu’avec nos qualités on l’anime mieux à 4.