Stade rennais - OM / Terrier : « Je ne veux pas me cacher derrière ma blessure »

Comment l’équipe s’est remise du nul concédé à Lille ?

Bien remis, malgré la frustration de prendre ce but, vu le contenu du match. On a bien préparé cette semaine, on a pu regarder un peu le match de Marseille hier pour préparer le match de dimanche. C’est une équipe qui est dans une bonne dynamique, qui a connu un changement de coach qui a amené beaucoup de fraicheur. C’est une équipe solide, qui aime bien presser, a changé de système aussi il me semble, et qui marque beaucoup de buts. Ça va être un beau match, il va falloir être emballant dès le début du match comme on a réussi à l’être contre Lille et Paris, mettre toutes les chances de notre côté.

Comment on crée les conditions pour aller chercher Marseille ?

Mettre beaucoup d’intensité. On a la chance d’être à domicile, d’avoir le public avec nous. Il faut qu’on réussisse à emballer le match et les emmener avec nous pour pouvoir mettre la pression dès le début.

Est-ce comparable à la réception de Milan dans l’intensité à mettre d’entrée ?

Non ce n’est pas la même compétition, mais on la prépare de la même manière. En terme d’intensité, c’est à ce genre de match qu’on s’attend. Il va falloir envoyer des courses dès le début du match, envoyer de bons signaux.

Ce match est-il un moment charnière ?

En tout cas, nous on prend match après match, on essaye de ne pas trop se focaliser sur le classement. Je pense que ça nous réussit plutôt bien en ce moment, de ne pas trop regarder derrière ni devant, se focaliser sur notre jeu à nous et on fera les comptes à la fin du match.

Jouer le top 6 va t-il se jouer sur ces confrontations directes ?

Oui et non, car on l’a vu contre Lorient, on a perdu des points. Tous les matchs sont importants, il n’y a pas de gros ni de petits matchs. Je ne pense pas qu’il faille qu’on se focalise sur l’adversaire.

Vous n’avez plus gagné depuis 3 matchs, comment situes-tu l’état d’esprit du groupe ?

Ce qu’il faut retenir c’est aussi le contenu des matchs. Je ne pense pas que beaucoup de personnes auraient parié sur nous avant Paris. Personne n’aurait parié qu’on mette deux buts à Lille qui n’avait pas pris beaucoup de buts à domicile depuis beaucoup de matchs.

« La concurrence est saine »

Sens-tu à titre personnel un contre-coup ?

Oui, après tous les joueurs connaissent des hauts et des bas, et pas forcément un joueur comme moi qui revient de blessure. C’est sûr que j’ai cette « excuse là », mais la réalité c’est que je ne veux pas me cacher derrière ma blessure. Je continue à essayer de m’engager un maximum à l’entrainement, pour pouvoir retrouver cette sensation de légèreté que j’ai pu avoir sur les mois précédents.

As-tu des sensations différentes durant ces périodes d’irrégularité inhérentes aux attaquants ?

Oui, là je vais dire que c’est plutôt lié à la blessure. Physiquement, il y a eu un mois de février très intense. Je n’avais pas connu cet enchainement de matchs depuis ma blessure. Je sens que j’ai laissé beaucoup d’énergie durant ma période d’enchainement. Le fait de retrouver un match par semaine me permet de pouvoir retravailler physiquement en off, avec les préparateurs physiques, et essayer de trouver ce qui peut me permettre de retrouver ce niveau physique que j’ai connu au mois de janvier par exemple.

Comment vis-tu la concurrence en attaque ? Amine Gouiri et Arnaud Kalimuendo ont fait de bons matchs, notamment à Lille.

Oui, Ludo (Blas) aussi a fait un bon match à Lille. La concurrence est saine, c’est très bien pour tout le groupe. Il n’y a pas qu’offensivement qu’il y a de la concurrence donc c’est parfait pour l’équilibre de l’équipe et c’est bien pour le coach d’avoir des choix à faire.

Au vu de ce niveau physique, ne préfères-tu pas jouer dans l’axe que sur un côté ?

Ça dépend du système de jeu. Avant ma blessure, j’ai principalement joué à gauche, ce qui me permettait aussi d’avoir le jeu face à moi et d’être dans des situations qui me ressemblent plus je dirais. C’est sûr que devant ce n’est pas le même style de jeu, il y a beaucoup de ballons dos au jeu, ce qui n’est pas forcément ma principale qualité, après c’est un axe de progression pour moi. Je pense que que je peux évoluer sur tous les fronts de l’attaque donc je n’essaye pas de me trouver des excuses par rapport au poste. J’ai des bonnes sensations en étant entre les lignes, et quand on joue en 4-4-2 parfois l’attaquant est amené à être en faux 9, comme un 10 donc ça me plait aussi. Difficile comme question mais je n’ai pas de préférence entre jouer à gauche ou devant.

« Il ne faut pas qu’on parle d’objectif de classement »

En décembre, tu disais que ce n’était pas une honte de revoir les ambitions à la baisse. Penses-tu que ça a fait du bien au groupe de le dire, que cette ambition pesait peut-être ?

Je ne sais pas si ça a libéré certains joueurs, en tout cas c’était mon avis sur le moment précis. Ça nous a plutôt souri par la suite. Je pense qu’aujourd’hui il ne faut pas qu’on parle d’objectif de classement. Il faut qu’on continue à bien travailler les matchs comme on le fait tactiquement avec l’analyste vidéo. Faire des retours sur les matchs, c’est une grande partie du travail pour le week-end.

Entre vous, vous dites-vous que vous visez l’Europe ?

Franchement non.

Quand on joue à Rennes, on vise toujours l’Europe non ?

Ça fait 5 saisons de suite qu’on joue l’Europe, donc forcément c’est ce qui était annoncé en début de saison. Evidemment qu’on veut le meilleur pour le club. Le meilleur c’est d’être européen.

Comment qualifierais-tu la patte Julien Stéphan depuis son retour ?

À son arrivée, on avait un enchainement de matchs tous les 3 jours donc c’était compliqué de trouver la bonne formule. Il a essayé un système de jeu à 3 défenseurs, qui n’a pas été un échec, mais qui était compliqué je vais dire. Après, on a eu une période où on a pu travailler toute la semaine avec un match le week-end, on a senti que tactiquement ça nous a fait du bien. Là, c’est dans la continuité des choses ce qu’on fait en ce moment.

A t-il emmené une énergie supplémentaire qui vous a emmené ?

Oui c’est sûr, beaucoup de discussions avec les cadres, avec les jeunes joueurs. Je pense qu’on a un groupe qui a besoin de se sentir aimé. C’est comme ça que je le perçois.

Trois de tes coéquipiers font partie de la liste U23 précédent celle des Jeux Olympiques. Trois joueurs de plus de 23 ans pourront en faire partie. Est-ce une compétition qui t’intéresserait, ou bien l’Euro ?

C’est sûr que ce serait un honneur de représenter son pays pour ce genre de compétition. Moi à titre personnel, après une saison compliquée avec la blessure, ce n’est pas mon objectif principal de penser à ça. C’est de pouvoir finir une saison quasi pleine, sans encombre avec mon genou. Pour le moment, je touche du bois, mais tout se passe bien. C’est ça mon objectif principal, pour le reste ce sera du bonus.

Tu sens que physiquement, tu dois retrouver un second souffle ?

Oui, c’est le second souffle. Après, j’ai toujours des petites douleurs aux genoux, mais qui sont normales. Ça fait partie de la reprise, qui est longue. Physiquement, l’enchainement de matchs a été couteuse en énergie de mon côté. Je suis un joueur qui a besoin de répéter les efforts. C’est ce que j’ai besoin de retrouver.

Tu fais partie des joueurs populaires de l’équipe avec Benjamin Bourigeaud, qui fête ses 300 matchs. Pourquoi est-il si aimé selon toi ?

Parce qu’il reflette bien le slogan « Tout donner » du club. C’est un joueur qui donne beaucoup, qui est simple, un bon coéquipier. En terme de caractère, ça fait penser à pas mal de bretons, dans les valeurs qu’il rejette. Je pense que c’est aussi pour ça qu’il est apprécié, et bien évidemment pour toutes les qualités sportives qu’il a. 300 matchs, c’est un beau cap, franchement bravo à lui, il le mérite. J’espère qu’il y en aura beaucoup d’autres.

300 matchs au Stade rennais, toi aussi tu y penses ?

Je suis à plus de 100. 300, c’est quelque chose. Pourquoi pas, je me le souhaite !