DECRYPTAGE : Bruno Genesio, un manager plus qu’un entraîneur
Publié le 13 mai 2023 à 15h11 parAu coeur d’une fin de saison très compliquée pour son équipe, Bruno Genesio se refuse à bouleverser son management, sa façon de faire. Une réaffirmation de sa méthode, pour un entraîneur qui tend à s’inscrire dans la durée.
Bruno Genesio est-il trop gentil ? À écouter et lire certains supporters, l’équipe du Stade rennais, battue une douzième fois cette saison le week-end dernier à Nice, mériterait un coup de fouet, un coup de gueule, ou un bon coup de pied dans la fourmilière, c’est selon. Chacun se fera son avis quant à ce qui pourrait ou non inverser la tendance d’une équipe qui se liquéfie à la moindre difficulté. Il n’en demeure que Bruno Genesio, lui, n’entend pas changer de façon de faire à 4 matchs de la fin de saison.
« Chacun a son fonctionnement. » pose le technicien. « Ce que je peux vous dire c’est que évidemment, en public je défendrai toujours tous les gens avec qui je travaille. Mes joueurs, mon staff, contre vents et marées s’il faut. En interne j’essaye d’être constructif et non pas trop gentil comme je l’entends en ce moment, car c’est tellement simple de dire ça. »
L’entraîneur rappelle ensuite ses principes de coaching, ou plutôt de management. « Pour moi, pour les managers il y a une valeur très importante, c’est l’empathie et non pas la sympathie. C’est ma façon de fonctionner, ça ne veut pas dire que parfois je ne suis pas dur avec mes joueurs en interne sur des séances vidéos, des entrainements. Je ne pense pas que faire le père fouettard tout le temps, chaque jour, ce soit très bénéfique et permette de faire avancer les choses. C’est ma façon de manager. »
Un détail d’importance
C’est là un détail qui a toute son importance, et qui est loin d’être anodin à ce stade de la saison. Selon ses mots, Bruno Genesio se définit comme un manager, et non un entraîneur. Le technicien ne nous a pas habitué à des anglicismes depuis son arrivée, et une semaine après les révélations de L’Equipe, l’utilisation du terme « manager » ne passe pas inaperçu. À vrai dire, c’est d’ailleurs ce qui caractérise déjà Bruno Genesio.
S’il peut parfois renvoyer au stéréotype de l’entraineur de la vieille école, notamment en ce qui concerne ses rapports à la data d’analyse de performances et autres XG, il est un aspect de sa méthode qui est bel et bien moderne, son rapport aux joueurs. Arthur Theate en est l’exemple récent. Tout comme Jeanuël Belocian avant lui, le défenseur a reçu le soutien de son coach, qui ne veut pas « incriminer un joueur ou un autre lorsqu’il fait une bévue défensive ou qu’il rate une occasion, un tir ou un penalty. Ce serait trop facile et simpliste de ma part de le faire. Il le sait, c’est un grand garçon, il sait qu’il a fait une erreur. On est avec lui, derrière lui, ce n’est pas lui qui est responsable de la défaite à Nice. » tranche Genesio. De l’empathie, comme avec Désiré Doué récemment.
Un exemple cette semaine avec le surprenant basculement de Romain Salin avec le groupe réserve, une décision prise « en accord » avec le gardien de but selon Bruno Genesio en conférence de presse.
En attendant plus de prérogatives
La gestion de son effectif, c’est pour Bruno Genesio sa prérogative d’entraîneur, en attendant davantage. « C’est ma façon de manager. » plantait-il vendredi. Celle-ci devrait le mener à plus de pouvoir et d’influence dès cet été, notamment dans les choix de recrutement. S’il botte en touche sur le sujet, ses prises de paroles successives en conférence de presse ces derniers mois plaident en ce sens, la dernière aussi.
« Pour avoir du caractère, il faut avoir de la maturité, de l’expérience. » résumait-il vendredi. C’est sur ce point que le renforcement de l’effectif estival sera tourné, avec plus de patrons au sein du collectif qui devrait être moins jeune que cette saison. C’est en tout cas une ligne directrice qui se dessine, impulsée par Genesio. Plus de joueurs d’expérience donc, mais toujours une même façon de faire pour Bruno Genesio, et une positive attitude en public, encore confirmée vendredi.
« On reste encore là, bien calé pour se qualifier en coupe d’Europe, avec un nombre de points sensiblement le même que la saison dernière. » a encore répété le coach. « Tout n’est pas non plus tout aussi mauvais et vilain, et noir qu’on ne veut bien le faire penser. » Un père fouettard non, un manager protecteur, oui. Il s’agit de bien l’observer. De semaines en semaines, Bruno Genesio glisse vers un nouveau rôle qui se dessine peu à peu. Plus qu’un entraîneur, celui d’un manager.
Vos réactions (9 commentaires)
Lolo
13 mai 2023 à 13h01Et pourquoi à Paris ça marche pas ? Parce qu’il n’y a pas de règles, pas de discipline, les joueurs sortent la veille des matchs ,etc....
A Rennes Letang à mis un peu de règles, de discipline, résultat une coupe de France et un beau parcours en coupe d’Europe
depuis rien éliminé en 32eme en coupe de France
,la coupe d’Europe le coach met les remplaçants
Président, directeur sportif aux abonnés absents
Lolo
13 mai 2023 à 13h04Des mollassons sur un banc de touche ça marche jamais bien longtemps
supporter
13 mai 2023 à 15h48Question ? Didier Deschamp est-il un entraineur ou un manager ?
Tenir un vestiaire et gérer les égos n’est pas à la portée de n’importe quel bourrin inculte ou agité. Il n’y a pas de grands entraineurs sans un minimum de diplomatie et de psychologie. Ne pas oublier que Génésio a été nommé le meilleur entraineur de L1 par ses pairs. Il faut donc attendre pour le classement du meilleur manager !...
Dom
13 mai 2023 à 15h55Un looser sans autorité
CondateFan
13 mai 2023 à 16h13Bruno Genesio est-il trop gentil,s’interroge,peut-être un peu naïvement d’ailleurs, la première phrase de cet article.
Et pourtant n’est-ce pas là le rôle du coach, de l’entraîneur, du manager, appelons-le comme on voudra, que de n’être qu’une espèce de GO. Un gentil organisateur. Voilà, ni plus ni moins. Celui dont le job consiste à créer une bonne ambiance pour que les différents participants - le fameux groupe vit bien- réussissent à s’amuser sur un terrain ou, au moins, donner un peu de plaisir au public quelques fois.
Le Stade Rennais, entend-on parfois de la bouche de certains supporters, on dirait le club Med. Eh bah voilà, maintenant on sait pourquoi.
Mais n’allez pas croire qu’un changement de GO, choisit parmi les GM (gentil membre) tous formés et formatés à la même école de GO, puisse, avec des sketchs similaires, améliorer l’atmosphère des participants si ces derniers se font chier à jouer avec un ballon.
campesien35
13 mai 2023 à 18h25Les entraîneurs sont les techniciens au côté des managers. Lorsqu’on parle d’entraîneur (les joueurs parlent de coach ça fait plus moderne), on parle en réalité de manager qui impulse un style de jeu. Et qui règle les problèmes de vestiaire, gère les egos et la discipline , stimule les joueurs, crée l’esprit de groupe et définit (ou devrait) les moyens de parvenir aux objectifs demandés par le propriétaire. Quelque soit le rôle du manager, celui des joueurs est connu : être prêt physiquement et mentalement à gagner les matchs. Avec ses coéquipiers.
Lolo
13 mai 2023 à 18h59Entraîneur , manager,on peut ajouter baratineur
Selon ouest France Salin n’a jamais demandé à jouer avec la réserve ,c’est donc plutôt une Sanction ?
Décidément Genesio prend vraiment,les journalistes, les supporters pour des imbéciles
Comment peut on croire à ses réponses en conférence de presse
On peut protéger le groupe d’accord mais de la à mentir sans arrêt il y a un juste milieu
axeleden
13 mai 2023 à 19h11Tout ça c’est n’importe quoi. Entraîneur ou manager ? Les deux mon capitaine !
Celui qui est juste entraîneur est un adjoint. Certains entraîneurs comme Laurent Blanc ne sont que manageurs. Mais la plupart des coachs numéro un de ligue 1 font les deux, et c’est le cas de Genesio.
Cet article n’a aucun intérêt selon moi.
À part ça moi, ça va, merci !
yann
14 mai 2023 à 10h31Gloubiglouba journalistique ,