OL - Stade rennais / Genesio : « Retrouver ces intentions de jeu et cette espèce de liberté mentale »
Publié le 7 avril 2023 à 18h39 parAvant un déplacement à Lyon dimanche, Bruno Genesio est passé en conférence de presse. Retranscription complète.
Groupe : Lorenz et Xeka sont toujours en réathlétisation. Adri et Martin Terrier sont eux aussi en soins. Pour le reste tout va bien. Xeka ? Il avait repris un peu avant, mais il a subi un petit contretemps avec une douleur au mollet. Sinon il est largement en avance. 4 mois étaient prévus et il a repris au bout de 2 mois et demi. C’était un petit contretemps, mais ça devrait rentrer dans l’ordre assez vite.
Lyon : Ils peuvent encore avoir un objectif, la 5e place. Je me méfie un peu de tout ce qu’on a pu entendre depuis le match de mercredi. Je connais le club, les joueurs qui composent cette équipe, ce sont des compétiteurs, je ne m’attends pas du tout un relâchement ou un abandon de leur part.
Sa 100e avec Rennes à Lyon : Décidément ma vie professionnelle est très liée à Lyon et Rennes. Je suis en grande partie parti de Lyon à cause d’un match perdu contre Rennes. Là c’est mon 100e match avec Rennes. Ce sont des signes assez marrants, un clin d’oeil. L’année dernière je suis retourné à Lyon avec beaucoup de plaisir, cette année ce sera la même chose, quelque soit le résultat. J’ai toujours beaucoup de plaisir à retrouver des gens avec qui j’ai travaillé, et j’ai bien fonctionné pendant 3 ans et demi.
Kop de Lyon qui boycottent : C’est dommage, je préfère toujours jouer avec du public et une ambiance autour du match. Maintenant ce n’est pas mon problème, c’est le leur. On sera peut-être de retour pendant la période de covid, ça nous rappellera certains matchs. C’est anecdotique pour nous.
Semaine après Lens : Le groupe a été réactif comme souvent après des périodes difficiles. Il a répondu à nos attentes. Comme très souvent on a échangé, travaillé. J’ai trouvé un groupe combatif et prêt à repartir pour les 9 derniers matchs qui nous attendent, et aller chercher cet objectif de début de saison qui nous a été fixé.
Rumeur de son départ : Quand on entraîneur on s’interroge toujours, toute la journée, on a toujours des interrogations. » confie ce vendredi le principal intéressé, en conférence de presse. « Est-ce qu’on a fait la bonne équipe ? Quel genre de système de jeu il faut mettre en place ? Avec quels joueurs ? Quel entraînement, quel contenu, quel management, avec qui il faut parler ? Ce sont toujours des interrogations. Moi je ne me sens pas du tout las. Evidemment qu’on ne traverse pas une saison avec des périodes fastes, il y a des moments plus difficiles. C’est aussi dans ces moments qu’il faut être costaud, et j’ai la chance d’avoir autour de moi des personnes qui m’aident dans ces périodes plus difficiles. Je me sens comme depuis mes débuts ici. Si pas de qualification en coupe d’Europe ? J’ai deux ans de contrat à la fin de la saison donc si on n’est pas européens, ce sera pour moi un échec personnel. On verra à ce moment-là, mais je crois que le club a très bien communiqué suite à l’info relayée par une radio. Je n’ai rien d’autre à ajouter que ce qui a été déjà dit dans le communiqué, à la fois pour ma situation personnelle sur une certaine forme de lassitude, ou par rapport au Stade rennais.
Longévité sur le banc rennais : Je pense que notre métier est de plus en plus précaire, et c’est la suite logique de ce qu’il se passe dans la vie de tous les jours. Tout va très vite, on consomme et on jette, à l’image de ce qu’il se passe sur les réseaux sociaux, car ce sont des messages souvent éphémères qu’on diffuse et qu’on oublie quasiment après avoir diffusé. Ici c’est un peu différent car beaucoup de choses sont stables. À commencer par l’actionnaire propriétaire du club, présent depuis plus de 20 ans et qui sera encore présent pour de longues années. C’est un club où il y a une certaine stabilité au niveau de la formation, du staff là depuis quelques années pour certains. Forcément notre métier est exposé à des résultats et des objectifs. Plus vous avez des résultats moyens avec des objectifs pas atteints, plus la place est difficile à garder. C’est ce qui explique le nombre de licenciements qu’on voit en France ou à l’étranger. (…) Il faut l’assumer et être prêt à ça quand on fait ce métier.
Confiance de l’actionnaire : Oui complètement, et de plus en plus même. C’est aussi un élément très important quand vous êtes entraîneur.
Premier but encaissé : C’est valable pour nous mais je crois qu’il y a 65-70% des équipes qui lorsqu’elles encaissent le premier but ne gagnent pas le match. Ce n’est pas inhérent au Stade rennais ou à moi-même. On sait que l’importance du premier but dans un match est capitale. Ce n’est pas seulement le Stade rennais qui n’a pas les facultés mentales pour inverser un score. Ça nous est déjà arrivé de le faire, peut-être pas suffisamment. Ce qui m’interroge un peu plus, c’est qu’on a gagné en solidité. On encaisse très peu de buts, mais aussi qu’on se crée beaucoup moins d’occasions. On a beaucoup moins de situations dangereuses dans les matchs. C’est surtout là-dessus que j’ai insisté cette semaine. Ça part déjà des intentions de jeu. Il faut qu’on arrive à retrouver, et ce n’est pas si vieux, ces intentions de jeu et cette espère de liberté mentale pour retrouver ces mouvements et ce jeu combiné qui fait qu’on a la possibilité de se créer des occasions et marquer des buts.
Récupérer des ballons haut : Oui, c’est très vrai. On a travaillé essentiellement sur ça cette semaine. J’ai vu des choses plutôt rassurantes. Maintenant à reproduire dimanche.
Manque de confiance ou animation offensive à installer : Il y a un peu des deux. C’est vrai qu’on a fait pas mal de changements, de système de jeu, d’associations de joueurs qui peuvent peut-être avoir perturbé les repères, l’équilibre qu’on avait. Je pense aussi qu’on a eu, avec la fragilisation et les résultats en dent de scie qu’on a depuis le mois de janvier, aussi au niveau mental la volonté d’être peut-être un peu plus recroquevillé, moins chercher nos adversaires, défendre beaucoup en avançant qu’auparavant et je pense que c’est un vrai problème d’état d’esprit, de volonté de le faire. Parfois on l’a fait pas tout le temps de manière super organisée mais on avait une telle énergie et une telle volonté de le faire ensemble qu’on récupérait quand même le ballon. Ce sont des choses qu’on doit retrouver.
Gouiri : Les joueurs dépendent toujours de l’animation et du jeu de l’équipe. Évidemment que quand le jeu offensif de l’équipe est moins fluide, les attaquants sont moins servis, moins dangereux, marquent moins. Parfois on les cible en disant « il est moins bien ». Je pense que tout est lié. On ne peut pas demander à nos attaquants d’être très performants si le jeu collectif avec ballon n’est pas performant. Si au bout de 3 passes, on perd le ballon. Si nos attaquants ne sont pas servis dans les bonnes zones ou au bon moment. C’est aussi difficile pour eux d’être performants. C’est un tout, des choses qu’on doit retrouver, qu’on a par moment dans un match ou bout de match, mais beaucoup moins dans la continuité aujourd’hui. C’est en ce sens qu’on a travaillé cette semaine et je pense sincèrement que c’est avant tout individuellement et collectivement un problème de confiance qu’on doit remettre dans notre équipe.
Tait, Majer et Santamaria sur le banc : Je les fais (les choix) car je fais toujours l’équipe qui me parait la plus adaptée pour gagner le match. S’il y a des joueurs qui sont sur le banc, c’est que j’estime qu’ils ne montrent pas tout ce qu’il faut pour être sur le terrain. Sinon c’est que je suis complètement maso, ou que je veux prendre ma retraite comme je l’ai lu mais ce n’est pas le cas. C’est que j’ai de bonnes raisons de le faire. Je ne connais pas un entraîneur qui se passe d’un joueur qui peut lui permettre de faire gagner des matchs.
Besoin d’impact et de maturité dans le groupe : Pour moi oui, ce sont deux axes de progression. Je l’ai déjà dit et on est d’accord avec Florian (Maurice) et le président sur ça. Ça, c’est à plus-moyen terme car aujourd’hui on a 9 matchs à gagner pour se qualifier pour la coupe d’Europe ce qui est très important pour le club, pour les joueurs, pour moi, pour le staff. On sait très bien qu’une saison avec la coupe d’Europe, c’est ce qui nous anime, nous motive. C’est là-dessus qu’on se concentre pour l’instant. Bien évidemment qu’il y a déjà des réflexions pour améliorer l’effectif de l’année prochaine, des profils de joueurs peut-être identifiés et différents de ce qu’on a. Je n’ai pas de regrets car sinon on vit avec ça et dans notre métier ça ne fera pas avancer les choses. Comme je le dis souvent, c’est comme les matchs. Une fois que le match est terminé, il faut l’analyser, en tirer les leçons. Avoir des regrets ça ne sert plus à grand chose. C’est ce qui va venir.
Tait : Je ne dirai rien que ce n’est pas une sanction. Je ne suis pas là pour sanctionner mes joueurs de je ne sais quoi. Je ne vois pas ce que je pourrais reprocher à Flavien, j’ai affaire à des adultes, des gens responsables. Je ne suis aucunement dans la sanction, sauf s’il y a des règles que j’ai établies et qui ne sont pas négociables qui sont transgressées, ce qui n’est pas du tout le cas concernant Flav’. Il n’y a aucun autre sujet qu’un sujet sportif dans mes choix aujourd’hui. Des douleurs à la hanche le concernant ? Elles sont passées et c’est de mieux en mieux, voilà ce que je peux vous dire.
Ramadan : On met en place tout ce qui est possible au club pour qu’ils puissent respecter le jeûne. Je leur demande juste d’être à tous les rendez-vous collectifs le jour du match, d’être présent. Même s’ils ne rompent pas le jeûne le jour du match pour le déjeuner par exemple, je souhaite qu’ils soient avec l’équipe. Je n’oblige personne à rompre le jeûne. C’est une réflexion personnelle. Depuis que je suis dans le métier, ça se passe bien. Après chacun a ses règles et sa façon de voir les choses.
Moindres performances chez les joueurs pratiquant le jeûne : Le problème de tout ça c’est qu’on peut toujours se poser la question. Si un joueur est moins performant c’est parce qu’il n’a pas mangé et pas bu ? Mais d’autres joueurs qui ont mangé et bu et ne sont pas performants aussi. C’est difficile de l’évaluer. C’est sûr que le jour du match, surtout quand vous jouez à 21h00, ce n’est peut-être pas l’idéal pour avoir un niveau de performance. Encore une fois, c’est mental aussi. Depuis que je suis entraîneur, j’ai vu des joueurs jeûner le jour du match et être très bons le soir. Je crois que Karim (Benzema) jeûne le jour du match, je n’ai pas vu de grande différence. On a beaucoup d’échanges avec mes joueurs qui pratiquent le jeûne pendant le Ramadan, et je pense que ça fonctionne plutôt bien depuis qu’on est ici.
Rennes sorti du Top 5, électrochoc ? : Oui en terme d’objectif de fin de saison. Mais je pense qu’il faut surtout qu’on se concentre sur le match qui arrive, les uns après les autres, les 9 derniers. Peut-être d’ailleurs que c’est ce qui a pu nous porter préjudice de toujours se projeter sur le podium, la coupe d’Europe, nos concurrents directs. Je pense qu’on a peut-être un peu trop parlé de tout ça et qu’on a perdu ce qui a fait notre force, c’est-à-dire se concentrer sur le jeu et les moyens de parvenir à atteindre nos objectifs.
Position du chasseur plutôt que chassé : Je préfèrerais être à la place de Marseille, Lens ou Paris, on ne va pas se mentir. Je l’ai souvent dit, on a ce qu’on mérite en fin de saison. C’est à nous de tout faire pour mériter d’être européen en fin de saison. Il y a 9 matchs pour y parvenir, on doit les prendre les uns après les autres, avoir ces intentions de jeu qui font et sont notre force, puis on fera les comptes le 3 juin.
Revanchard s’il n’y a pas l’Europe : Ça je n’en sais rien, mais quand vous êtes entraîneur, que vous avez un effectif construit pour vous qualifier en coupe d’Europe, que c’est un objectif clairement défini par le propriétaire et le club, et que vous êtes compétiteurs, lorsque vous n’atteignez pas un objectif, évidemment que vous le prenez comme un échec. Après les échecs font aussi parfois partie des choses qui peuvent vous faire avancer, rebondir, prendre de bonnes décisions. Je ne me projette pas là-dessus.
Rumeurs sur son départ cette semaine : C’est le foot qui est comme ça. Ça me fait rire (sourires).
Vos réactions (1 commentaire)
Jo
7 avril 2023 à 21h15La saison passée dès que Santamaria, Tait et Majer étaient fatigués, on tombait de suite dans une spirale de résultats négatifs. Pour que Genesio décide de les mettre sur le banc au coup d’envoi du match face à Lens et pour parler d’un besoin de maturité et d’impact au prochain mercato, les choses ont le mérite d’être clair. Pour moi Xeka est plus fort que Santamaria. Avec lui, un milieu à deux suffisait et permettait de jouer en toute sécurité avec un attaquant supplémentaire. L’été prochain il est impératif de doubler son poste pour pouvoir viser plus haut.