PORTRAIT : Jérémy Jacquet, aux portes du monde pro

Les spectateurs de la Piverdière étaient unanimes ou presque samedi. Face au Racing Club de France (1-1), un joueur a survolé la rencontre côté rennais, Jérémy Jacquet. Positionné axe gauche d’une charnière à trois pour que ses deux comparses soient plus à l’aise, le droitier, habituel axial droit, a livré une prestation de très bon niveau, comme souvent cette saison.

Débarrassé des blessures

Titulaire avec la N2 qu’il découvre cette saison, Jacquet peut enfin exprimer son potentiel avec le Stade rennais où il est arrivé en 2019, en provenance de Joinville. Originaire de la région parisienne, son adaptation en Bretagne a été compliquée par une longue blessure au genou, puis plusieurs autres soucis physiques désormais derrière lui. Après avoir été arrêté pendant plus d’un an, revoilà Jacquet.

« Ça a été un véritable frein à sa progression. » acquiesce Pierre-Emmanuel Bourdeau, coach de la réserve rennaise. « Malgré tout on sait que c’est un garçon à fort potentiel. Son corps le laisse un peu tranquille cette saison. Il arrive à enchainer les séances, les matchs. C’est un garçon que le championnat N2 a énormément fait avancer, notamment dans la maturité. Il manquait un peu de fiabilité, aujourd’hui il a une vraie âme défensive, il est capable d’être bon dans la relance. C’est un joueur complet, qui a encore une marge de progression très importante. »

Ce potentiel est symbolisé par un premier contrat professionnel signé le 20 septembre dernier, qui prendra effet en juillet prochain, courant donc jusqu’en juin 2026. Florian Maurice pointait alors à l’époque un défenseur central « grand, rapide », avec « de belles qualités de relance », devant « continuer en ce sens afin d’intégrer petit à petit le groupe pro » et « faire partie des jeunes que l’on va voir ces prochaines années. » Et de l’avis de tous, il est le plus proche des portes du groupe pro.

"Les vraies qualités du défenseur central moderne"

Cette saison, Jérémy Jacquet s’est peu entraîné avec le groupe professionnel toutefois, déjà bien garni en la matière (Omari, Rodon, Wooh, Theate, Belocian, G.Doué) mais une place lui sera faite la saison prochaine. C’est en tout cas le plan initial du club le concernant, et la suite logique de la progression d’un joueur à la « très belle évolution » selon Bourdeau. « On sent qu’il a le niveau et qu’il capable d’aller chercher encore plus de choses. »

Pour l’heure, si Jacquet tentera de décrocher le maintien avec la N2, il disputera dans quelques jours une demi-finale de coupe Gambardella à Clermont (lundi, 15h00). Figurant parmi les « leaders par le comportement » selon l’entraîneur des U19 Laurent Viaud, Jacquet l’est « par la parole » avec ce groupe de sa génération. En charnière, il forme quand cela est possible un duo prometteur avec Jeanuël Belocian, déjà lui chez les pros. Au tour précédent, les deux joueurs de 2005, titulaires ensemble en charnière en équipe de France U18, avaient brillé et dégagé de la sérénité, notamment au moment fatidique des tirs aux buts. Jacquet avait été le premier à s’élancer pour cette séance, le premier à marquer.

« C’est un leader technique de sa génération » pointe Pierre-Emmanuel Bourdeau. « Il doit être capable, avec ce qu’il dégage, d’apporter sa lecture du jeu, de communiquer, amener son expérience pour bonifier les autres autour de lui. » Une aura à travailler pour celui qui « a les vraies qualités du défenseur central moderne » selon son coach encore, « capable de prendre des initiatives, des fixations, d’impulser sur le plan offensif, et d’être extrêmement juste dans la lecture défensive. »

Comme Belocian notamment, il reste à Jacquet à corriger certains problèmes ponctuels de concentration, « ce qui fait la différence entre un jeune joueur et un joueur avec plus d’expérience, plus mature ». (Bourdeau) « Comme souvent sur ce genre de profil, c’est un garçon qui doit gagner en constance et en fiabilité sur la durée d’un match, notamment quand le niveau va s’élever, c’est là qu’on va l’attendre. »

À une époque où les joueurs arrivent de plus en plus tôt chez les pros, Jérémy Jacquet a devant lui une belle fin de saison qui se profile, garni de défis. Le premier se présente lundi à Clermont en Gambardella, où le SRFC tentera d’aller chercher un billet pour la finale au Stade de France le 29 avril. Le second jusqu’en juin pour accrocher le maintien en N2. Un beau programme pour celui qui pourra ensuite plus calmement fêter le 13 juillet prochain… ses 18 ans.