Stade rennais - Clermont / Genesio : « Je ne changerai pas ma façon de jouer »

Nouvelle défaite face au Shakhtar : Quand vous êtes dans des périodes très difficiles, il y a deux solutions. Soit on s’appitoie sur notre sort, soit on cherche solutions. Nous notre travail c’est de chercher des solutions. C’est un peu long pour les trouver pour l’instant, mais ça va venir. Je pense qu’on a certainement besoin de retrouver de la confiance, et pour ça il faut gagner des matchs, ce qui ne nous est pas arrivé depuis quelques temps. Tactiquement, contrairement à vous, j’ai trouvé une amélioration sur le match du Shakhtar. Je pense qu’on est sur le bon chemin. Globalement dans l’animation défensive, sur le pressing qu’on n’a pas toujours très bien fait mais qu’on a fait majoritairement bien. On a récupéré beaucoup de ballons assez haut sur le terrain. On a revu le match plusieurs fois. Donc déjà dans la manière dont on a été organisés pour récupérer le ballon, même si on s’est fait prendre dans notre dos. Et je trouve aussi qu’on a retrouvé un peu plus de jeu en première intention offensivement avec de bonnes positons. On a manqué de percussion, d’agressivité, pour être plus dangereux. C’est pour l’instant ce qui nous manque. Après ça peut paraitre un discours utopique ou trop positif, mais c’est mon analyse.

Discours après match : Il y a un discours « positif » sur ce qu’on analyse de bien, mais ça ne veut pas dire qu’on ne pointe pas ce qui ne va pas. Encaisser deux buts comme on les encaisse en coupe d’Europe face au Shakhtar, ce n’est pas acceptable. Les joueurs le savent. Je ne suis pas un bisounours, je ne suis pas non plus complètement devenu fou. Il y a des choses qui ne fonctionnent pas, qu’on doit régler, et qui ne sont pas admissibles à ce niveau. C’est sûr. Mais je dis aussi que dans ce match, il y a des choses rassurantes. C’est difficile à dire quand on perd, mais qui me donnent un goût d’espoir.

5 défaites en 6 matchs : Une fois qu’on a dit que ce n’est pas acceptable, vous vous êtes là pour pointer les problèmes, moi je suis là pour les solutionner, ou en tout cas essayer de les solutionner. C’est la différence entre vous et moi et c’est normal, chacun fait son travail. Moi j’ai une analyse globale différente, mais qui reste aussi très lucide par rapport à la situation. Entre décembre et février l’année dernière, on a fait exactement la même série, 7 défaites sur 11 matchs. Ça ne nous a pas empêché derrière d’enchainer. Ce n’est pas une excuse ou quelque chose qui me plait, je ne me satisfait pas de ça, les joueurs le savent. J’ai un discours en interne qui est aussi positif, et aussi répréhensif avec les joueurs sur ce qui ne va pas. Mais moi mon job c’est de trouver les solutions.

Manque d’équilibre : Je ne dis pas que le match est parfait. Je pense que vous avez peut-être mal interprété ce que j’ai dit. Je ne dis pas que c’est un match référence, mais simplement que dans la période dans laquelle on est, une période difficile que traversent plein d’autres clubs, en France ou l’étranger, il y a des motifs d’espoir. Sur certains postes, sur certains choix que j’ai fait, sur un état d’esprit. Parce que je vous rappelle quand même qu’on est menés 2-0 en coupe d’Europe à la mi-temps, qu’on aurait pu s’effondrer comme à Toulouse, et qu’on est revenus à 2-1. Et qu’on aurait même pu peut-être arracher quelque chose. Il y a ça, et j’ai trouvé aussi une charnière satisfaisante, avec garçon qui a 18 ans et l’autre qui revient de blessure. Il y a une position de Bourige qui a été très satisfaisante. Il y a Jérémy Doku qui vient d’enchainer deux très bons matchs en étant décisif. On peut aussi trouvé des motifs de satisfaction quand on a envie de les trouver. Et évidemment qu’on peut aussi trouver plein d’autres motifs où on n’est pas satisfaits. Et je ne le suis pas. Sur l’aspect défensif, les longs ballons, la profondeur qu’on gère très mal parce qu’on est mal placés ou pas assez concentrés, évidemment que je ne suis pas satisfait. Mais je ne changerai pas ma façon de jouer, ça c’est clair. Tant que je serai ici, si on veut voir une autre équipe jouer, il faudra changer d’entraîneur. Moi je continuera à jouer dans le projet que j’ai mené depuis que je suis arrivé ici.

Discours dans le passé plus dur / changement de discours : Honnêtement non. J’essaye toujours d’être lucide et le plus juste possible, même si c’est toujours plus dur après un match, à chaud, de bien analyser. Parfois on revoir les matchs le lendemain et on se dit qu’on a été un peu trop satisfait, ou l’inverse. Ce que je vous ai dit, c’est vraiment ce que je pensais, mais ça ne veut pas dire que je suis satisfait. La différence est là. Ce n’est pas parce que je dis qu’il y a des motifs de satisfaction, d’espoir… Quand vous êtes dans une situation difficile comme celle-ci, on ne guérit pas du jour au lendemain. Il y a des étapes. On l’a déjà connu et déjà fait. Je trouve que dans ce match, évidemment qu’il y a encore plein de choses à corriger, sur l’aspect transition, gestion de profondeur, mais, il y a aussi par rapport aux derniers matchs, des motifs d’espoir. Et on n’est qu’à la mi-temps car c’est un match de coupe d’Europe.

Milieu Santamaria-Majer-Tait : Je n’ai pas envie de chercher d’excuses par rapport aux blessures car d’autres équipes ont des blessés. Évidemment j’aurais préféré avoir tous mes joueurs. Mais si je passe mon temps à m’apitoyer sur mon sort ou votre sort parce qu’on a eu des blessés, je n’avancerai pas. Et ça on fait dire ce qu’on veut. En 4-4-2, on a 56% de victoires avec 16 matchs, en 4-3-3 46% de victoires en 13 matchs. On peut toujours analyser, essayer d’interpréter, le système c’est une chose, mais c’est l’animation qui est importante. Et quand vous regardez les très grandes équipes, il n’y a quasiment plus de système. City contre Arsenal, c’était quoi le système ? Silva arrière gauche ? Dans quel système joue Marseille ? À 3 derrière mais Rongier ou Veretout se retrouvent parfois en défense centrale. C’est l’animation faite autour du choix des joueurs qui est importante. Oui il y a des repères, mais l’animation faite à l’intérieur de l’équipe est plus importante que le système en lui-même.

Manque de régularité de certains joueurs : Oui, ça c’est quelque chose de plus rationnel. Mais c’est encore une fois notre job de les remettre pour certains car ils reviennent de blessure, pour d’autres il y a eu la coupe du Monde, même si certains n’ont pas joué beaucoup. On voit bien qu’il y a des gars dans tous les clubs qui ont un peu plus de mal après cette coupe du Monde. Mais ça c’est notre travail. Je ne suis pas là pour me plaindre ou m’apitoyer sur les raisons qui peuvent expliquer, mais pour trouver des solutions.

Gouiri-Kalimuendo : Si je prends le match de Kali, évidemment que quand vous êtes avant-centre, on attend que vous vous créiez des occasions, que vous marquiez des buts. L’évaluation faite sur Kali m’a choqué. Parce que ce qu’on ne voit pas, c’est le nombre d’appels qu’il fait en profondeur, pour l’équipe, parfois pour lui, mais parfois pour libérer un espace. C’est le nombre d’efforts qu’il a fait pour parfois venir redéfendre sur la sentinelle et empêcher des relances. Tous ces efforts là que je vois aussi, à travers le match, l’analyse du match. Évidemment qu’on attend encore plus. Mais je ne peux pas laisser dire que le match de Kali est fantomatique comme je l’ai lu dans certains quotidiens. Ça, ça ne me convient pas. Parce que ce n’est pas ce que je pense de son match. Si c’était ce que je pensais, je le dirais, et à lui en premier.

Compo face au Shakhtar : Si je fais jouer Jeanuël, c’est que je vois des choses. Son match me convient parfaitement. Je ne vois pas où est le problème, s’il a 18 ans, si à partir du moment où je décide qu’il doit jouer… Le premier qui subit les critiques et les mauvais résultats c’est moi. Si je fais jouer un joueur ce n’est pas parce que je balance la coupe d’Europe, ou que je veux manquer de respect aux journalistes ou aux supporters, mais parce que je pense qu’en ce moment, c’était celui qu’il fallait faire jouer. Et je n’ai aucun regret sur le match qu’il a fait. Au contraire, je l’ai trouvé très bon. Et j’ai trouvé l’association Omari-Belocian très bonne. Les buts ne viennent pas de l’axe à ce que je sache. Revoyez le match.

Rotation contre Clermont : Je ne fais pas des choix pour piquer mes joueurs, je n’ai pas affaire à des écoliers de la maternelle, j’ai affaire à des gens adultes. Quand je fais un choix, des choix, c’est en fonction du match, de la forme. J’ai lu aussi que j’ai sortir Doku qui était très bon. Mais vous pensez vraiment que j’ai sorti Doku car il n’était pas bon ? Je l’ai sorti car il avait enchainé un 2e match 1h30, ce qui ne lui était pas arrivé depuis deux ans. Il y a aussi des éléments, des informations que vous ne pouvez pas avoir, qui font qu’il y a parfois des choix faits. C’est normal. Je ne le prends pas mal contrairement à ce que vous pouvez penser.

Mauvaise performance en coupe d’Europe : On en reparlera jeudi soir car la performance européenne on la juge sur la qualification. Il me semble qu’il me reste deux mi-temps à jouer au minimum.

Attentes sur le duo Gouiri-Kalimuendo : C’est quelque chose qui doit faire progresser l’équipe. Quand vous jouez à deux attaquants, il faut qu’il y ait une relation, une complicité supérieure à celle que l’on a vu jeudi. Qu’il y ait plus d’échanges, de complémentarité dans les déplacements. Plus de présence devant le but, d’agressivité pour finir nos actions. Quand vous avez deux attaquants, vous devez vous procurer plus d’occasions vu le contexte du match où on a eu un peu plus le ballon qu’eux dans la partie haute. Ça oui, c’est quelque chose qui est perfectible dans notre jeu quand on joue avec deux attaquants.

Clermont : À l’aller on l’a payé cher. C’est une équipe qui continue de jouer même si elle est positionné un peu plus basse que l’année dernière. Avec des principes de jeu, d’un coach qui aime faire jouer son équipe. Je vois le match certainement comme certainement ceux qu’on vient de vivre : une possession en notre faveur avec une équipe qui va jouer tous les coups à fond. Ils ne se contentent pas de rester en bloc bas. Ils sont capables de sortir et l’ont fait à Lille notamment où ils ont fait un très bon match. Je m’attends à un match de très haut niveau comme tous les matchs de Ligue 1. Nous on est devant notre public, on attend beaucoup de leur soutien. Ils méritent qu’on leur donne aussi une revanche. On est conscient qu’on n’est pas dans une bonne passe, que ce n’est pas acceptable ce qu’on montre ces derniers temps, et que eux méritent beaucoup mieux aussi. Depuis le début de saison ils nous soutiennent à domicile comme à l’extérieur. On aura à coeur de leur montrer qu’on est aussi là pour redonner du plaisir.

Revanche après aller face à Clermont : Je pense que la revanche c’est plus par rapport à nous-mêmes en ce moment que par rapport aux adversaires. C’est surtout par rapport à nous qu’on se doit d’être plus exigeants, plus compétitifs, meilleurs dans beaucoup de domaines. J’ai la chance d’avoir un groupe qui ne subit pas, comme moi d’ailleurs, qui prend les choses en main. Le résultat n’est pas instantané pour l’instant. J’ai bon espoir qu’on retrouve ce qui a fait notre force il n’y a pas si longtemps.

Majer : Il a été à la coupe du Monde, et a été touché par une angine qui l’a bien mis à plat. Mais vous allez le voir demain. Je vous donne un premier indice. (…) On doit retrouver de la solidité défensive. Certainement qu’on fait moins d’efforts au marquage préventif, au pressing, contre-pressing, et c’est ça qu’on doit retrouver. Il faut retrouver de la confiance, de l’allant, et peut-être se libérer un peu plus.

Pas de chance : Il y a une situation que j’aime beaucoup. « Je crois beaucoup à la chance. Plus je travaille, plus elle me sourit. ». C’est de Thomas Jefferson si je me souviens bien. Ça résume. On n’a que ce qu’on mérite.

Ouvrir un entraînement au public pendant les vacances scolaires : C’est difficile car on a trois matchs dans la semaine. Le public est très important pour nous. C’est un public qui nous aide, nous pousse, qui est toujours très présent dans les bons comme les moins bons moments. C’est rare. Je pense qu’on leur a donné beaucoup de plaisir et on a envie de leur en donner de nouveau, même si ces derniers temps c’est plus difficile pour eux comme pour nous. Je sais qu’à domicile on joue à 12 très souvent, et ce sera important pour demain. On en aura besoin encore dans ces moments un peu plus compliqués.

Apport des psychologues : Ils sont venus la semaine dernière. Il y a eu des entretiens formels, informels. Eux sont une entité qui nous aide. Mais je crois que c’est nous le groupe, qui travaillons au jour le jour tous ensemble, les joueurs, tout le staff technique, médical, tous les gens qui travaillent autour de l’équipe, les intendants, les team manager, Flo, le président. C’est dans ces moments-là où on doit se resserrer, se dire les choses. On se les dit, et de manière parfois bienveillante, parfois moins bienveillante. Comme ça aussi vous saurez un peu plus ce qu’il se passe dans un club de bisounours, ce n’est pas le cas. Parfois il y a des explications un peu plus animées. C’est dans ces périodes qu’on voit les groupes, les hommes, la faculté d’être résilient, de résister à toutes les pression externes négatives pour nous être dans de bonnes dispositions pour redresser la barre. C’est comme ça qu’on s’en sortira.