DECRYPTAGE : l’humain, la clé de la méthode Genesio
Publié le 22 octobre 2022 à 10h44 parLe groupe vit bien n’est plus seulement un poncif lorsqu’on parle du Stade rennais. À travers une gestion de son groupe basée sur l’humain, Bruno Genesio fédère autour de lui les joueurs, qu’ils jouent ou non, à l’image du cas Lovro Majer.
« Humainement fantastique ». Les mots employés par Flavien Tait jeudi sur la chaîne L’Equipe pour décrire Bruno Genesio en disent long sur la perception de leur coach par les joueurs du Stade rennais. S’il est « rare de voir un joueur critiquer son entraîneur encore en place » rigole l’entraîneur, force est de constater que Genesio est apprécié de tous ses joueurs, avec qui il communique constamment. L’idylle serait-elle trop parfaite pour être vraie ? Peut-être, cependant que les micros soient ouverts ou non, les compliments sur le coach abondent, y compris chez ceux qui jouent moins que les autres.
« Ce groupe vit bien car il sait rendre tout le monde très important, même ceux qui jouent moins. » poursuit Tait, catalogué « leader technique » par son coach, à défaut d’être un leader par la parole. « Les rôles sont très bien répartis dans le groupe. » indique Genesio, et l’on a ainsi pu voir Flavien Tait récupérer le brassard de capitaine en l’absence d’Hamari Traoré et Benjamin Bourigeaud sur le terrain récemment. Le numéro 20 n’est pas seul sur qui son entraîneur compte. Le « conseil des sages » composé (par Genesio) de Traoré, Bourigeaud, Mandanda, Salin, Santamaria et Meling a pour but de relayer la parole auprès des plus jeunes, une technique déjà utilisée la saison passée, et qui porte toujours ses fruits, malgré les changements.
Tous concernés
Mandanda, Rodon, Theate, Gouiri, Kalimuendo et maintenant Xeka, tous sont arrivés cet été et ont pris place dans le onze-type de Genesio. Il est parfois difficile de se renseigner sur l’état d’esprit des joueurs avant recrutement confesse le coach, mais après plus de deux mois de compétition, il se satisfait d’un groupe fort, « composé de très très bons joueurs, mais aussi de très très bonnes personnes. » L’humain, toujours.
C’est bien sur ce point que Genesio insiste, et sur ce point que ses joueurs appuient généralement pour parler de lui. Genesio communique, et n’oublie personne, comme lors des traditionnels points sur le groupe en début de conférence de presse, pour lesquels les blessés longue durée (Warmed Omari et Baptiste Santamaria aujourd’hui, Jonas Martin hier) sont toujours cités au fil des mois. Chacun est important et le technicien le fait savoir de manière répétée, insistant sur l’importance de la rotation, et d’un groupe sur une saison longue. Quitte à faire preuve d’honnêteté publiquement.
Le cas Majer
Lovro Majer tend petit à petit à glisser sur le banc au fil de l’installation d’un 4-4-2 dans lequel Xeka et Flavien Tait incarnent pour le moment les titulaires. Un coup dur pour un joueur approché par un gros club espagnol cet été, et retenu par le Stade rennais. « C’est très difficile pour moi ce choix. » s’est épanché vendredi Genesio sur le sujet, avec une franchise inattendue. « J’en parle complètement librement car j’en parle aussi avec eux. Il y a des choix plus simples, plus évidents. Il y en a d’autres très difficiles car les joueurs sont très proches les uns des autres avec des qualités différentes. Lovro et Flavien sont deux très bons joueurs. L’utilisation du 4-4-2 ou du 4-3-3 fait qu’il y en a un des deux sur la touche. C’est certainement pour moi aujourd’hui la décision la plus difficile à prendre quand on joue comme ça. »
La décision est pourtant prise, et Majer concerné lors de ses entrées en jeu, pour le moment. « C’est important pour tous les joueurs (de débuter), mais je n’ai pas de problème si je débute ou si je rentre. Je suis prêt, je me sens bien. » confiait le joueur le 12 octobre, à Cracovie. Ce sera sans nul doute l’enjeu de la suite de la saison pour le staff, maintenir cet état d’esprit continu malgré le temps de jeu parfois moindre pour certains.
Un climat respectueux
Lovro Majer donc, mais aussi Kamaldeen Sulemana et Birger Meling se contentent d’une place de numéro 2 en cette première partie de saison. Tous recrutés la saison dernière, et largement utilisés en 2021-2022. Dogan Alemdar ne profite lui d’aucune rotation avec Steve Mandanda, tandis que Lorenz Assignon et Christopher Wooh ont assuré au moment de suppléer les suspendus la semaine passée. « Bien sûr qu’il y a parfois des joueurs mécontents, notamment ceux qui jouent moins. » concède Genesio. « Il peut parfois y avoir des désaccords, mais ça se passe toujours dans un climat respectueux, avec des joueurs qui travaillent, sont à l’écoute, et tous centrés sur l’objectif. Il faut continuer comme ça. »
Sur une série de 11 matchs sans défaite, Rennes a su garder sa qualité et son fond de jeu malgré la rotation face à ses adversaires pour monter en puissance, prendre les points et assurer la qualification en coupe d’Europe en octobre. Au moment d’aborder un dernier bloc avant la coupe du monde, Bruno Genesio peut se satisfaire d’avoir « de la qualité, de la quantité, des joueurs qui ne lâchent pas même ceux qui jouent un peu moins. » « Tant qu’on aura ça, on sera difficile à bouger. » prédit le fédérateur coach. Pourvu que ça dure.
Vos réactions (3 commentaires)
CondateFan
22 octobre 2022 à 11h14Maradona ? Bien sûr que non. Il s’agit ici de Bruno rarement de dos Genesio:l’humain de dieu !
Sam vénère
22 octobre 2022 à 15h44Quand les résultats sont là, c’est toujours plus facile….c est surtout en cas de difficultés, qu’il faudra tirer des conclusions du genre.
Lolo
22 octobre 2022 à 17h12Le tunover devrait plutôt concerner Gouiri et Kalimuendo ,et aligner Majer et Tait avec Xeka en milieu de terrain
Demander plutôt à Sulemana s’il est content de son temps de jeu ,vu la tête qu’il faisait contre Lyon ça m’étonnerait, même pas une minute de jeu
On voit bien que Genesio fait rentrer Abline par obligation 5 minutes de temps en temps ,il aurait mieux fallu le prêter une saison supplémentaires
Comment progresser sans jouer ?