Benjamin Bourigeaud : « J’avais envie de continuer à écrire l’histoire avec ce club »

Est-ce que la rentrée s’est bien passée ?

Super bien, le petit s’est adapté très rapidement (rires).

Peux-tu nous raconter cette prolongation de contrat jusqu’en 2026 ?

Comme je l’ai dit, une envie (de partir, ndlr) oui, une obligation non. Je n’étais pas dans la certitude de vouloir quitter absolument le club. Ce sont des réflexion que j’aurais dû avoir si j’avais eu des opportunités meilleures à celle de mon club actuel. Après réflexion, et plusieurs refus de ma part, j’ai tout de suite discuté, échangé avec le club pour une possible prolongation, car j’avais aussi envie de continuer à écrire l’histoire avec ce club, comme je le fais depuis 2017 maintenant. C’est pour moi une grande fierté de me projeter encore plus dans ce club là, continuer à progresser, et que le club progresse comme on le fait depuis un certain temps maintenant.

À quel moment tu as compris que tu allais rester à Rennes ?

Ça fait déjà plusieurs semaines que je me suis mis en accord avec le club. Il y a eu des échanges, des négocations, mais ça fait déjà plusieurs semaines que dans ma tête je suis très clair. Forcément il y a eu un peu de frustration quand même, je ne vais pas vous mentir. Mais aujourd’hui, je suis très heureux de poursuivre l’aventure avec le Stade rennais.

Avoir cette image d’étendard du club, est-ce une pression ou une fierté ?

Je prends ça comme de la fierté. Après toutes années vécues, toutes ces émotions, forcément quand tu signes un nouveau contrat avec le club dans lequel tu grandis, tu repenses aux émotions que tu as pu avoir au long de cette période là, et tu espères qu’il y en aura d’autres. Moi aujourd’hui je suis principalement focus sur ce que j’ai à faire et non pas ce que j’ai fait. Le plus important pour moi c’est ce qu’il va se passer derrière, et pas avant.

Cette prolongation change encore davantage ton rôle de cadre ?

Je pense que le rôle est un peu identique. Pour moi c’est une fierté de voir que le club me fait confiance, et de voir l’amour des supporters contents de voir que je prolonge. J’ai envie de leur dire merci car c’est aussi grâce à eux que je suis là aujourd’hui. Il y a forcément le club, ma famille et c’est toujours important d’être dans un club où je suis aimé. Ma famille s’y sent bien, moi je m’y sens bien, alors continuons l’aventure.

As-tu été surpris ou déçu par les approches que tu as eu ?

Surpris, oui et non. Ça veut dire aussi que je dois faire plus peut-être. En soi ce n’est pas forcément une déception. C’est le football, c’est comme ça. Moi en tout cas je le prends plutôt bien, car en plus de ça je reste dans un club où je suis aimé, et c’est toujours important de continuer l’aventure dans un club où on peut être fier. Moi aujourd’hui je le suis

Tu connais un début de saison difficile…

Le démarrage un peu poussif ce n’est pas dû à la frustration car la frustration je l’ai déjà avalé depuis un certain temps. Mais je suis un joueur diesel si on peut appeler ça. Il faut que le moteur chauffe. Ça commence à chauffer, et j’espère qu’il sera bouillant très rapidement.

Quelle est ton ambition cette saison avec le Stade rennais ?

Qualifier le club encore une fois pour une coupe d’Europe. Ce sont les objectifs du club, et les objectifs du club sont les miens. Essayer de faire mieux encore. On ne connait pas nos limites, donc continuer à progresser et amener le club où il doit être.

Après une telle saison dernière niveau stats, on a envie de faire autant ou plus ?

Forcément plus. Après si j’arrive à faire autant je serai quand même content. Mine de rien, être décisif autant de fois la saison dernière, même moi je ne m’y attendais pas du tout. J’ai pris beaucoup de plaisir à le faire en tout cas et si je fais autant c’est que sur le terrain ça se passe bien et qu’on prend toujours autant de plaisir à jouer au foot. Autant ou plus, c’est la même chose pour moi.

Vous aurez l’équipe la plus jeune de Ligue 1. Quel sera ton rôle dans le vestiaire ?

Essayer d’amener les jeunes là où ils peuvent être car ils ont d’énormes qualités. Désiré Doué l’a montré ce week-end à nouveau, mais il y a beaucoup de jeunes qui poussent derrière et travaillent super bien à l’entraînement. C’est à nous de les mettre dans les meilleures conditions. J’ai été jeune et je sais ce qu’ont pu m’apporter les anciens du vestiaire. Aujourd’hui je suis considéré comme un ancien du vestiaire donc j’essayer d’apporter l’expérience acquise tout au long de ma carrière même si elle est quand même fraiche. Essayer de leur donner les meilleurs conseils possibles pour qu’ils puissent continuer à progresser sereinement et ne pas « se perdre ».

Quels conseils as-tu donné à Désiré Doué sur son but ?

Je pense qu’il a bien kiffé son moment, en plus il me semble que c’était l’anniversaire de sa maman, il ne pouvais pas rêver mieux. Je lui ai dit qu’il le méritait car il travaille dur. C’est quelqu’un de super bien éduqué, à l’écoute, même s’il aime un peu trop le ballon parfois (rires). On essaye justement de l’amener à cette progression car elle va lui servir pour la suite, et je pense qu’il en est conscient. Il a d’énormes qualités et il mérite ce qu’il lui est arrivé ce week-end de par son travail et sa simplicité.

Gaëtan Laborde est parti à Nice. Qu’est-ce que ça fait de perdre un pote dans le vestiaire ?

C’est vrai que c’est toujours décevant de perdre un ami, un joueur. On sait ce qu’il a apporté, ce qu’il aurait pu apporter mais c’est l’histoire du foot malheureusement. On ne peut pas s’éterniser là-dessus. Le football est fait comme ça, des joueurs arrivent, partent, des affinités se créent. Chaque année il y a un renouvellement. On ne peut pas trop s’attacher même si les affinités sont fortes. Dans le foot c’est compliqué d’avoir de vrais amis. C’est décevant sur le moment mais il faut vite avaler la pilllule et j e pense qu’il est content d’avoir signé à Nice aujourd’hui.

Aurais-tu aimé vivre une annonce comme celle de Seko Fofana à Lens ?

C’est vrai que c’était une très belle annonce et il le mérite aussi. Avoir la même je ne sais pas, mais j’ai été content de la mienne. Il y a mon fils dessus et pour moi c’est important. Ma famille fait partie de ma vie et fait partie du Stade rennais aujourd’hui.

C’est une prolongation longue durée. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Que je suis là et que je me projète dans l’avenir. J’ai confiance en ce projet et j’ai toujours eu confiance depuis le premier jour où je suis arrivée. On s’est qualifié pour une coupe d’Europe, on a gagné un titre. Chaque année on essaye de se qualifier pour une coupe d’Europe, les ambitions ont changé donc forcément les miennes sont égales à celles du club. S’inscrire dans la durée ça compte beaucoup pour moi.

As-tu eu un contact avec la famille Pinault ?

Je n’ai pas eu de contact direct avec la famille Pinault, mais beaucoup d’échanges avec Olivier Cloarec ou Florian Maurice, et pas mal de gens qui entourent le club. Avoir le soutien de la famille Pinault, ça a joué dans le fait de vouloir rester ici. Quand l’actionnaire veut que tu fasses partie de son équipe les années prochaines… Je n’aurais jamais imaginé ça auparavant. Cela prouve que mon travail est reconnu et c’est une fierté de voir qu’aujourd’hui Mr Pinault m’a fait confiance, et me fait encore confiance aujourd’hui.

Penses-tu à, l’équipe de France ?

J’ai reçu une pré-sélection en fin de saison dernière. Ça te donne d’être sélectionné. Ça fera partie de mon travail en club. C’est grâce aux performances collectives que j’ai eu cette pré-sélection. Il faudra faire mieux pour espérer mieux.

Tu te verrais où dans le schéma de Didier Deschamps ?

Je ne sais pas, mais une sélection en équipe de France c’est toujours quelque chose de particulier. Après c’est s’inscrire dans la durée mais je ne suis pas encore là. J’essaye d’être performant avec mon club.

Il ne faut pas être trop diesel pour aller à la coupe du monde…

C’est vrai, c’est pour ça que j’espère que le moteur va vite chauffer (rires).