Savoir défendre, c’est bien. Savoir défendre en produisant du jeu, c’est mieux.

« Comme je m’y attendais, ce fut un match fermé ». Pas le premier ni le dernier pour le Stade Rennais, M. Dréossi. Quand il s’agit de prendre des responsabilités offensives, les “Rouge et Noir” sont à la peine. Pas étonnant que Rennes ait pu faire chuter Lyon ou dominer Nantes à domicile et s’imposer deux fois à l’extérieur à Bordeaux et Monaco. Des équipes qui n’ont pas fermé le jeu et qui ont offert des espaces pour jouer.

Ce match face à Nancy vient s’inscrire dans la lignée de ceux contre Monaco, Le Mans et Troyes. A chaque fois, il a fallu pour les Rennais remonter un score en leur défaveur. Autrement dit : déstabiliser une équipe repliée sur son but voulant conserver son avantage. Mission très difficile.

Hier soir, le jeu rennais s’est résumé à de longs ballons pour Moreira. Comme souvent, l’ancien Toulousain a dû se coltiner deux marmules sur son dos. Et quand il s’imposait dans les airs, personne n’était à la retombée du ballon. Ce jeu stéréotypé : une aubaine pour les défenses.

Après l’ouverture du score pittoresque de Nancy, Rennes a (re)trouvé un semblant de jeu. Une amélioration qui coïncide avec les entrées de Marveaux et Danzé. L’un a apporté de la mobilité au jeu, de la percussion. L’autre a offert des solutions sur son côté droit, avec de belles combinaisons à la clé. « Notre niveau de jeu s’est élevé quand on a encaissé ce but » a constaté le jeune milieu, toujours invaincu chez les professionnels.

Paradoxalement, Rennes commence à produire du jeu en fin de match, au moment où les équipes menées décident généralement de “mettre le ballon dans le paquet”. On peut encore penser qu’un jour, les joueurs de Pierre Dréossi seront capables de ne plus balancer et de jouer pendant quatre-vingt dix minutes. Des solutions ?

Olivier Thomert vient d’arriver, attendons de voir après quelques matches ce dont il est capable dans le couloir. En revanche, Sorlin, très bon la saison passée dans l’axe, n’est plus le même sur un côté où il provoque peu. La question de la titularisation d’un Marveaux peut se poser. De même que celle d’Utaka milieu droit. Certes, ce n’est pas un grand défenseur. Mais à quoi bon savoir défendre quand on affronte une équipe limitée (numériquement) offensivement ?

Cela étant, vouloir s’assurer une bonne assise défensive peut se comprendre. Même à domicile, même contre la quinzième attaque. Joueur pouvant donc apporter offensivement tout en sachant défendre, se manifester auprès de M. Dréossi.

Dans quinze jours, Sedan rend visite à Rennes. Une nouvelle stérilité offensive face à la moins bonne défense de Ligue 1 serait très malvenue...