Strasbourg - Stade rennais : Martin Terrier, l’éclaircie dans le brouillard

La déception est grande au lendemain d’une nouvelle défaite du SRFC. À Strasbourg, Rennes avait l’occasion de mettre son adversaire et concurrent à quelques longueurs, mais s’est au contraire fait rattraper au classement. Cela combiné à la victoire de Monaco face à Nice, le club breton a désormais deux clubs sur ses cotes, mais peut compter sur une bonne différence de buts. Et si le Stade rennais affiche un +34 des plus reluisants, c’est notamment grâce à une armada offensive ayant traumatisé quelques équipes de Ligue 1 cette saison. Metz est la dernière à en avoir fait les frais (6-1), et si Gaëtan Laborde connait un creux depuis le 6 mars, date de son dernier but, Martin Terrier marche sur l’eau.

Le constat est celui-ci : depuis le dernier but de Laborde, Terrier a marqué à chaque match du SRFC. En étant 6 fois décisif en 6 rencontres de championnat consécutives, le numéro 7 égale Jean Grumellon, comme le rappelle Rouge Mémoire, auteur de la même performance en 1949-1950. Terrier, c’est donc une première depuis 70 ans et la possibilité de définitivement s’offrir une page dans les livres d’histoire rouges et noirs, en marquant face à Lorient un septième but consécutif, ce qu’aucun joueur n’a jamais réalisé dans l’histoire du club.

Une première depuis 70 ans

Monument toujours, Terrier tutoie désormais Alexander Frei, seul joueur au 21ème siècle à avoir atteint la barre des 20 buts avec Rennes. Face à Strasbourg, Terrier n’a pas seulement démontré qu’il était en pleine réussite face au but. Sa frappe limpide du droit est un modèle du genre, mais au-delà de cette efficacité, l’attaquant brille aussi dans le jeu. Si Omari, Truffert et Tait ressortent bien le ballon sur son but, c’est lui-même qui décroche et donne un coup d’accélérateur au jeu, pour conclure une action collective à laquelle Martin et Traoré ont participé.

À la manière d’un Gaëtan Laborde cette saison, Martin Terrier brille non seulement devant la cage, mais également loin d’elle. Doté d’une première touche de balle incroyable, sa qualité de contrôle orienté lui fait gagner un mètre appréciable presque systématiquement. Replacé sur l’aile gauche dans un système différent du 4-3-3 plus statique dans lequel Julien Stéphan le faisait évoluer à son arrivée, l’attaquant qui préfère pourtant évoluer dans l’axe oeuvre aussi défensivement. Alors que certains se questionnent ce jeudi sur la condition physique actuelle des Rennais, Terrier a les cannes, hyperactif encore à la Meinau. Touché à la tête et remplacé ensuite, il ne devrait pas manquer la réception de Lorient dimanche. Face à aux Merlus puis à l’AS Saint-Etienne, Rennes doit engranger 6 points au Roazhon Park, et retrouver de la créativité à l’approche du but. Auteur d’un triplé à Geoffroy Guichard en décembre, Terrier a déjà Lorient dans le viseur.