Didot et Rennes sont de retour
Publié le 16 octobre 2006 à 02h56 parGrâce à un doublé de John Utaka et un but de Sylvain Marveaux contre un but de Mathis dans les dernières secondes, les Rennais se sont imposés 3-1 face à Auxerre et gagnent ainsi quatre places au classement.
« Les jeunes sont prêts, je l’avais dit. » Pierre Dréossi peut jouer les devins de service, il n’empêche que dans le onze de départ, ni Marveaux ni Sow, pressentis titulaires, ne démarraient la rencontre. C’est plutôt un “vieux de la vieille” de seulement 23 ans qui faisait son grand retour, plus de dix mois après son dernier match de Ligue 1. Didot était en effet titularisé au milieu au côté de Jeunechamp et Sorlin (on a connu plus novices !). En attaque, Moreira payait son mauvais match à Sedan et quittait son poste de titulaire dans le couloir droit. Monterrubio, Utaka et Hadji (de gauche à droite) étaient alignés d’entrée. En défense ? Sauf suspension ou blessure, on devrait revoir les quatre mêmes à chaque match : Bourillon et Mensah dans l’axe, Melchiot et Edman sur les côtés.
Utaka débloque la situation
Le début de match était très fermé. Les Rennais peinaient à faire la différence face à une équipe d’Auxerre très bien organisée et exerçant un gros pressing. Les deux formations s’en remettaient aux coups de pied arrêtés mais sans résultat. Il fallait attendre la 28ème minute pour voir la première occasion dans le jeu. Servi latéralement à une trentaine de mètres du but gardé par Cool, Étienne Didot ne se posait pas de questions et décochait une frappe puissante de peu à côté. Le match basculait. Les Rennais poussaient et les Auxerrois, qui perdaient peu-à-peu la possession du ballon, sortaient un peu moins qu’en début de match. Les corners étaient stadistes et sur l’un d’entre eux, tiré par Didot, Bourillon plaçait une tête sauvée par Radet sur sa ligne. Un premier sérieux avertissement pour les Auxerrois qui allaient finir par céder dans la foulée. Héritant d’un très bon ballon côté gauche, Monterrubio adressait un centre instantané qui filait devant le but mais que réussissait à reprendre en équilbre, John Utaka placé au second poteau. Son tir croisé était imparable. Rennes venait de faire le plus dur en marquant ce premier but. Mis en confiance par cette ouverture du score, les coéquipiers de Marveaux - entré à la place de Sorlin, blessé -, terminaient la première période sur les chapeaux de roue. Monterrubio, plus rigoureux défensivement et plus décisif aux avant-postes, mettait à contribution Cool qui s’employait pour sortir un tir puissant du capitaine rennais...qui remettait le couvert une minute plus tard. Son tir trop croisé était repris au second poteau par Marveaux qui signait son premier but en Ligue 1. Seule la mi-temps stoppait les Rennais dans leur élan. Sur ces quarante-cinq premières minutes, ils auront tiré sept fois au but contre une seule fois pour les Auxerrois et c’était dès la première minute. La pression rennaise exercée en fin de période était récompensée par deux buts.
Utaka signe le doublé et sort sous l’ovation du public
La seconde période reprenait comme s’était conclue la première, par des offensives rennaises. Auteur de nombreuses montées dans son couloir, Melchiot pénétrait dans la surface auxerroise et déclenchait une frappe qui trouvait le poteau. Trois minutes après, à la 55ème, Monterrubio décalait Marveaux qui perdait son face à face avec Cool. Deux grosses occasions en peu de temps, les Rennais étaient bien rentrés dans cette seconde période. En jambes à l’image d’un Didot infatigable ou d’un Marveaux inarrêtable, les “Rouge et Noir” assuraient défensivement. Pour Jean Fernandez, entraîneur d’Auxerre, son club « n’avait pas les moyens de marquer ce soir ». Faute d’avoir trouvé la faille dans la défense rennaise, les Auxerrois se contentaient de coups de pied arrêtés ou de frappes de loin. En face, les Rennais pouvaient compter sur le seul Marveaux pour tromper la défense adverse. Grâce à une conduite de balle exceptionnelle, le Vannetais éliminait les Mignot & Co mais son tir passait au-dessus. En voilà un joueur capable de faire la différence dans un match bloqué ! A l’instar d’Utaka, qui allait tripler la mise en inscrivant un doublé. Son crochet intérieur éliminait son défenseur et lui permettait de se retrouver face à Cool qu’il trompait d’un pointu. L’international nigérian méritait bien à sa sortie deux minutes plus tard les applaudissements des 20 610 spectateurs. Symbole d’une confiance retrouvée, Hadji osait et réussissait la roulette face à Radet. Un geste superbe mais qui sera suivi d’une frappe au-dessus. Dommage car l’enchaînement était parfait ! Auxerre parvenait toutefois à réduire le score...sur corner dans les derniers instants. Un but anecdotique car il faudra retenir avant tout les trois points mais aussi les trois buts et les quinze occasions rennaises (!). Rassurant quand on sait que Rennes était la dernière attaque de Ligue 1 avant hier soir.
Avec une défense qui, comme d’habitude donne l’impression de n’avoir rien à faire mais en vérité se rend le match facile, et une attaque plus percutante et décisive, Rennes peut raisonnablement espérer mieux qu’une quinzième place qu’elle occupe actuellement. Mais attention à la rechute. Une défaite face à Nice et la confiance engrangée ce soir partirait en fumée. Aux Rennais de confirmer.