Les 1991 dans l’incertitude

Benjamin Basse

À l’inverse de ses coéquipiers Boyer et Qasmi, Benjamin Basse a débarqué à Rennes en 2010, un an plus tôt, en tant que stagiaire deuxième année après avoir tapé dans l’œil de Laurent Huard, lorsqu’il portait le maillot de Mantes-la-Jolie. Une première année sans pour lui, abonné à l’infirmerie, alors qu’il devait remplacer numériquement Larry Adeduji (aujourd’hui à Valenciennes, ndlr). Il est un latéral technique, porté vers l’avant, pouvant pourvoir les deux côtés sans que cela n’entame sa compétitivité.
Benjamin Basse, c’est également un physique, une grosse présence dans les duels et un tempérament positif. Mais que voulez-vous, c’est un garçon qui ne pourra pas être jugé sur l’autel de ses qualités au vu de la concurrence présente chez les latéraux, surtout à droite. Steven Moreira, issu de la génération 1994, arrive juste derrière, alors que Dimitri Foulquier devrait au fil des années devenir un titulaire en puissance au sein de l’équipe première. Les places sont chères, très chères.

Fabien Boyer

Comme la plupart des joueurs recrutés en post-formation, c’est une excellente trouvaille, qui est devenu un élément de base du onze des espoirs, passant devant Pape Malick Kandji dans la hiérarchie des défenseurs centraux au Stade Rennais. Défenseur rugueux, quasi imperturbable dans le domaine aérien (sur les coups de pied arrêtés, on observe depuis le début de la saison une relation privilégiée avec Quentin Rouger), il est également le seul défenseur central, si on omet un Chris Mavinga qui n’a pour l’instant jamais été utilisé en défense centrale, à pouvoir jouer exclusivement dans l’axe gauche de la défense.
En début de saison, à peine avait-il eu le temps de défaire ses premiers cartons que Frédéric Antonetti l’avait convié à intégrer le groupe professionnel pour le début de la préparation estivale, disputant même la première période d’un match amical contre Vannes, dans le Morbihan. Il n’est pas rare non plus de le voir rejoindre les entraînements de l’élite lorsque les défections sont nombreuses. La concurrence dans son secteur reste toutefois féroce. En cas de proposition d’un contrat professionnel, la part de risque ne sera pas élevée pour le Stade Rennais concernant un garçon avide de réussite après un parcours semé d’embûches.

Yassine Jebbour

L’avenir de l’international espoir marocain parait incertain et on ne voit pas comment Yassine Jebbour pourrait maintenant inverser la donne au Stade Rennais. Celui qui était pressenti comme le plus doué de cette génération n’est pas parvenu à s’installer durablement en Ligue 1, évoluant à un poste où les solutions ne manquent pas, et ne bénéficiant que d’une confiance limitée de Frédéric Antonetti à son égard. Cependant, le latéral droit rennais, souvent titularisé en CFA2, accumule les bonnes prestations avec la réserve. Et ce, sans faire ressentir de frustration.
Sa prolongation en mai dernier, jusqu’en juin 2014, présageait pourtant d’un possible plan de carrière à Rennes. Il n’en fut rien. Cantonné au groupe CFA2, il a la particularité, à l’instar d’Alexander Tettey, d’avoir plus joué en Ligue Europa qu’en Ligue 1. Dans l’idéal, un départ sous forme de prêt devrait s’imposer pour ce joueur, à moins qu’il ne décide finalement de voler de ses propres ailes pour lancer sa carrière professionnelle. Car pour le moment, elle stagne plus qu’elle n’avance.

Frank Julienne

Prêté au Havre en début de saison, l’aventure havraise de Frank Julienne s’apparente à un mini fiasco. Envoyé en Ligue 2 pour se frotter au deuxième étage de l’élite française, le jeune attaquant du Stade Rennais n’a pas donné un autre élan à sa carrière, stagnant depuis quelques mois avec la réserve du Havre, en CFA. Loin forcément de ce qu’il envisageait au départ.
Présent dans le groupe de Cédric Daury en début de saison, il n’est jamais parvenu à chambouler la hiérarchie des attaquants définie par son entraîneur. Avant ses trois minutes jouées à Châteauroux vendredi dernier, il n’avait plus foulé une pelouse professionnelle depuis le 28 janvier dernier, date de la venue d’Arles-Avignon en Ligue 2. Son seul fait d’armes de la saison restera sans aucun doute une entrée en jeu, en Coupe de la Ligue, contre Marseille. Frédéric Antonetti l’ayant déjà jugé trop juste l’an dernier, on peut clairement se poser des questions sur l’avenir de Frank Julienne au Stade Rennais. Il ne lui restera plus qu’un an de contrat, en juin prochain, lorsque son prêt en Normandie sera achevé. Des qualités, Frank Julienne en a, mais il ne ressort pas grandi de sa première expérience professionnelle.

Yacine Qasmi

C’est l’homme de l’ombre par excellence ! Si on parle beaucoup d’Abdoulaye Sané, c’est aussi parce que l’international marocain libère une multitude d’espaces autour de son compère de l’attaque. Souvent positionné comme avant-centre avec trois joueurs derrière lui (le plus souvent Sané à droite, Diarra en électron libre derrière l’attaquant et Rouger voire Boukaka à gauche), il abat un travail de forcené, toujours avec cet esprit de conquête qui le caractérise si bien. C’est le type de joueur qui peut permettre à son équipe d’avoir une tenue haute du ballon sur le terrain, par sa propension à jouer dos au but. Malheureusement, ses statistiques ne viennent pas accréditer ses performances (quatre buts dont deux sur penalty).
Pour être sincère, l’arrivée en début de saison de celui qui a tout de même disputé un match de Coupe d’Europe avec le Paris Saint-Germain donnait lieu à quelques réserves. Mais il fait partie, comme Slimane Sissoko (lui aussi né en 1991, et dont le contrat professionnel a été résilié en septembre dernier) ou dernièrement de Jordan Cuvier en moins de 19 ans, de ces attaquants axiaux de grande taille que le Stade Rennais n’a pas l’habitude de former (tous les joueurs cités sont arrivés en cours de formation pour pallier un manque dans ce secteur, ndlr). Dans son registre, Yacine Qasmi peut aussi évoluer en position de neuf et demi, comme ce fut le cas dernièrement contre Locminé. Quel avenir s’offre à lui ? S’il n’est pas conservé par Rennes (il a signé en début de saison un contrat amateur d’un an, ndlr), il ne déméritera probablement pas dans un bon club de Ligue 2, avant de le retrouver peut-être un étage plus haut dans les prochaines années.

Quentin Rouger

Pour commencer, Quentin Rouger aurait mérité, de par ses deux dernières saisons en réserve et une bonne mentalité, d’avoir une chance avec les professionnels. Cadre de cette jeune équipe dans laquelle il est l’élément le plus utilisé par Laurent Huard, et depuis peu par Éric Guérit, le Mayennais ronge son frein en attendant l’appel des cieux. Souvent décrié pour son inconstance, son importance, depuis un an et demi dans le collectif rennais, n’est quant à elle pas une légende.
Joueur au bagage technique affirmé, à la vision du jeu développée, gaucher qui plus est, la situation de Quentin Rouger reste une énigme, et son avenir intrigue puisqu’il se retrouvera en fin de contrat en fin de saison, si l’option portant sur une prolongation de deux ans n’est pas levée d’ici quelques semaines. On se demande bien quel intérêt le club avait de le faire signer professionnel, lui refusant de surcroît la porte d’un prêt pour... ne pas lui donner une opportunité avec les grands. Quoi qu’il en soit, un profil comme le sien, polyvalent (il peut évoluer derrière un attaquant, sur les deux ailes ou en relayeur), redoutable par la variation de ses coups de pied arrêtés, ne court pas les rues. Quelques clubs professionnels pourraient flairer l’affaire, au cas où…