Une sélection avec... Adrien Hunou

Dimanche

« Je suis arrivé à l’hôtel à 19h00. On nous a délivré nos chambres. Une demi-heure après, on avait tous rendez-vous pour le repas, ce qui m’a permis de faire connaissance avec de nombreux joueurs. J’en connaissais quelques uns, à l’image de Marc-Aurèle Caillard (gardien de Monaco, ndlr), Maxime Cailly (latéral gauche de Fribourg, ndlr), Wesley Jobello (attaquant de Marseille, ndlr) contre qui j’ai joué étant jeune et Hadi Sacko (milieu de Bordeaux, ndlr). Cela a un petit peu facilité mon intégration, même si je suis aussi allé vers les autres. Dans l’ensemble, on a parlé de tout et de rien en partageant nos vécus dans nos clubs respectifs.
J’avoue que j’avais quand même un peu d’appréhension, mais j’ai été bien accueilli, bien conseillé. Raphaël Calvet (défenseur d’Auxerre, ndlr), le capitaine, est venu me parler, me rassurer. Je suis vraiment tombé dans un bon groupe. »

Lundi

« C’est le grand départ, prévu à 10h00, pour prendre la direction de la capitale grecque, Athènes. Arrivé à bon port, nous avons fait escale afin de prendre un autre avion vers Héraklion, ville dans laquelle nous sommes restés un bon moment, à cause de la météo. Une journée sans importance, dans le sens où nous sommes arrivés vers 21h30, heure locale, à notre point de destination.
Pour les chambres, c’est le staff technique de l’équipe de France qui a désigné les compositions. Je me suis retrouvé avec Hadi Sacko, quelqu’un que je connaissais car, dans le passé, on a joué l’un contre l’autre. Donc, ça s’est bien passé.
Francis Smerecki nous a plus parlé collectivement qu’individuellement. Comme il nous l’a dit, c’est dur de faire des entretiens individuels en quelques jours. Mais le contact est bien passé, il nous a beaucoup encouragés. Je trouve qu’il nous a vraiment mis dans de bonnes conditions pour que tout se passe bien et que l’on ne se prenne pas la tête. »

Mardi

« Réveil en douceur pour prendre le petit déjeuner en commun à 9h00. Ensuite, le staff nous a remis à chacun nos équipements de l’équipe de France. On a eu un sac, une tenue d’entraînement, un survêtement et deux pulls de sortie, un polo, des crampons, une paire de claquettes et de running. Ce fut une grande fierté de recevoir cet équipement. Avant le repas du midi, nous sommes allés faire une promenade au bord de la mer.
Dans l’après-midi, juste après la sieste, nous sommes allés faire la reconnaissance du stade dans lequel nous allions jouer contre l’équipe nationale grecque. Déjà, on a pu s’apercevoir des conditions difficiles avec notamment le vent et la pluie. Plus tard, première causerie de l’entraîneur (Francis Smerecki, ndlr) au cours de laquelle j’apprends que je serai titulaire dès le premier match. J’avoue que j’étais vraiment satisfait car je me disais que j’allais débuter un match avec l’équipe de France et que j’allais porter ce maillot. Le plus beau moment, ce fut sans doute la Marseillaise. C’était un bon moment !
Le seul regret de cette journée fut cette défaite (2-3), puisque l’on a maitrisé les choses en première période. On a raté trop d’occasions. Je pense que les changements (six au total, ndlr) nous ont un peu pénalisés. D’un point de vue personnel, je suis heureux d’avoir marqué pour ma première sélection en équipe de France. Et d’une belle manière en plus : je pique bien le ballon devant le gardien grec. Je me suis bien senti dans ce match. Au niveau de mon positionnement, j’ai évolué en relayeur en première période dans un milieu à trois. Puis je suis passé seul devant la défense en deuxième mi-temps parce qu’il y a eu un blessé (Larry Azouni, ndlr). C’est vrai que ce n’est pas commun pour moi, même si j’ai déjà évolué à ce poste à Rennes. Le coach m’a demandé si je pouvais tenir ce rôle, j’ai dit oui. Mais j’étais plus à l’aise en première mi-temps quand même. Dans l’ensemble, je reste cependant déçu de ce deuxième acte sur le plan collectif, car j’estime que l’on était capable de faire mieux. Le soir, je suis passé par les kinés pour me faire masser. »

Mercredi

« Rebelote avec le petit déjeuner à 9h00 en compagnie de toute la délégation de l’équipe de France. Par la suite, on a pris la direction de l’entraînement avec un footing, quelques "toros" et une petite opposition au programme. À la fin de celui-ci, de nombreux jeunes sont venus à notre encontre et on s’est prêté au jeu des autographes. C’était sympa !
Après la sieste habituelle, on nous a concocté une visite en Crète, une ville avec de beaux paysages. »

Jeudi

« Dès le matin, on a eu droit à une réunion collective avec le coach avec une séance vidéo par rapport à notre premier match contre la Grèce. L’après-midi, comme mardi, j’apprends avec fierté que je serai une nouvelle fois titulaire au milieu de terrain. Deux sélections en deux matchs, je ne pouvais pas rêver mieux.
Comme au match aller, je me suis retrouvé au côté de Kévin Rodriguez (joueur de Toulouse, ndlr), un milieu de terrain avec lequel j’avais eu une bonne complémentarité sur le terrain. On s’entend plutôt bien. On prend notre revanche en l’emportant (2-0), une victoire méritée, selon moi, au regard de notre domination et des opportunités que l’on a eues dans ce match. J’étais un peu fatigué vers la fin de match car je faisais partie des rares joueurs qui ont été titularisés sur les deux matchs. On était tous heureux d’avoir gagné ce match. En plus, en récompense, on nous a offert deux jeux de maillot. Ce qui nous fera un joli souvenir dans quelques années. Il faut savoir que si on perd en sélection, on n’a pas le droit au maillot. Mais là, ils nous ont donné les deux car, d’après ce que je sais, une nouvelle collection devrait sortir prochainement. Cela fait plaisir !
Le soir, on a eu quartier libre aux alentours de notre hébergement. On a pu profiter un petit peu de notre séjour. »

Vendredi

« C’est le jour du départ. On reprend la direction de Paris, puis de mon pain quotidien, le Stade Rennais. Le bilan de la semaine ? Je sais que le staff de l’équipe de France a été content de nous, surtout de notre réaction lors du deuxième match. Collectivement, ce fut une grande fierté de représenter la France, mon pays, pendant quelques jours. J’étais très content. C’est là que l’on s’aperçoit de la différence entre le football national et international. J’ai bien senti une différence dans les duels, dans l’intensité où il faut être à fond sans se relâcher, au risque de payer cash nos erreurs, comme ce fut le cas au match aller. C’est un autre monde !
Cette semaine, ce sont les vacances, mais on reste quand même au centre de formation. On s’entraine normalement, on fait la sieste en tentant de bien récupérer. Niveau études ? Je prépare un bac économique et social, je suis en terminale. Donc le baccalauréat en juin. Pour l’instant, j’arrive bien à gérer le football et les études. On verra bien. »