Kévin Lefaix, le fait marquant
Publié le 5 février 2012 à 14h27 parKévin Lefaix, l'attaquant d'Orléans (National), fait partie de cette race tant recherchée des buteurs. Plus qu'un métier, marquer est devenu une obsession pour celui qui, passé par les équipes jeunes et amateur du Stade Rennais, jouait encore en Promotion d'honneur (huitième division régionale) il y a dix ans. Ce mardi, il jouera pour une place en quarts de finale de la Coupe de France à Quevilly. Les temps changent.
Il ne vit que pour ça, ou presque. Le but, une forme rectangulaire mesurant 7,32 mètres de large et 2,44 mètres de haut. Des dimensions devenues l’obsession de Kévin Lefaix, un des attaquants les plus prolifiques de National, si l’on en juge ses performances chiffrées depuis trois ans à Orléans Loiret Football : trente-cinq buts en cinquante-neuf matchs, soit une moyenne de 0,59 but par match. Des statistiques à faire pâlir pléthore de ses confrères, et qui peuvent donner quelques idées aux cellules de recrutement, à la recherche d’un profil comme le sien. Une denrée rare dans ce milieu. « Quand on regarde mon parcours atypique et mes ratios [1], si je suis recruteur, je me prends, s’amuse t-il. Après, je ne peux pas l’expliquer. Je sais juste, d’après quelques échos que j’ai eus, que certains clubs souhaitaient voir ce que je ferai sur du long terme. » Mais à bientôt trente ans, ses buts défilent aussi vite que ses années, un point qui ne l’inquiète pas outre mesure. « Tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie, philosophe Kévin Lefaix. J’espère toujours y parvenir (devenir professionnel, ndlr). Si j’ai bien une force, c’est celle de ne jamais rien lâcher. »
La persévérance, un trait de sa personnalité qui lui a singulièrement permis de rebondir durant sa carrière de joueur, débutée à l’US Janzé. Celle-ci prend ensuite une dimension plus importante lorsqu’il rejoint les équipes jeunes du Stade Rennais en 1996, un peu en retrait néanmoins de l’élite de la formation rennaise. « J’ai tout de même progressé à Rennes, j’ai rencontré également beaucoup de personnes qui se donnaient pour nous, comme Bernard Lebreton. Je garde d’excellents souvenirs de Rennes, parce que j’ai connu des joueurs comme Gaël Danic, Étienne Didot et Sébastien Puygrenier, se rappelle Kévin Lefaix, qui remportera la Coupe de Bretagne avec les moins de quinze ans. En jouant dans les réserves, je n’ai pas eu la chance d’avoir une formation plus poussée que les autres, alors qu’au niveau du jeu et du potentiel, je pense que j’aurais pu parvenir à percer. Mais c’est aussi une question de chance. » De la chance certes, mais également une question de confiance, un aspect protecteur qui peut parfois faire pencher la balance du bon côté. « Peut-être aurait-il fallu en effet que quelqu’un me fasse confiance à un moment donné. Maintenant, physiquement, j’étais moins prêt que d’autres. J’ai pourtant fait ce qu’il fallait selon moi. »
Au lieu de rester au Stade Rennais, où il aurait transité entre la Division d’honneur et le niveau district (lorsqu’il y avait une quatrième équipe seniors au Stade Rennais, ndlr), Kévin Lefaix choisit de tourner la page stadiste en 2000, mais ne quitte pas Rennes puisqu’il signe une licence amateur au CPB Bréquigny, autre club de l’agglomération, alors en Promotion d’honneur. Un gâchis au regard de son potentiel, mais les prémices d’une saison dantesque où il enfilera les buts comme des perles. « Avec les coupes, j’en ai mis cinquante-quatre dans la saison. Je ne les comptabilisais même plus, quelqu’un le faisait pour moi car je m’y retrouvais plus », confesse t-il avec humour. Puis contre toute attente, ce fils d’un ancien buteur régional émérite décide de prendre de la distance avec le football, une décision réfléchie avant que les fourmis dans les jambes ne lui fassent retrouver raison. « Je voulais voir autre chose, vu que je n’avais pas réussi à percer dans le football. Je voulais commencer à travailler, j’ai donc mis le ballon de côté en m’entraînant de mon côté, sans compétition. Mais je me suis vite rendu compte que ça me manquait un peu. C’est à ce moment-là que Rennes est revenu me chercher pour jouer en Division d’honneur. »
En dépit d’une saison à quatorze buts, ce deuxième opus au Stade Rennais (2002-2004) sera dans la lignée du précédent, c’est-à-dire sans réussite, avec des blessures à répétition l’empêchant d’être au top niveau sur le long terme. Direction ensuite l’US Saint-Malo, un refuge plutôt attrayant à la base, mais pour qui la première impression s’effritera au fil des mois. Peu utilisé, Kévin Lefaix ronge son frein, sortant de sa tanière pour marquer un but décisif contre Quimper (1-1, 4-2 aux tirs au but), lors d’un septième tour de Coupe de France en novembre 2004. Le match d’après, il n’est même pas convoqué dans le groupe de l’équipe première, laissé à la disposition de la réserve en Division supérieure régionale. L’une des nombreuses gouttes qui feront déborder un vase déjà bien rempli. « Cela ne s’est pas très bien passé dans l’ensemble. J’ai dû jouer un match de CFA2 en tout et pour tout avec l’US Saint-Malo… », résume t-il sans s’attarder sur cet épisode.
Quand Lefaix s’éveillera, les buts trembleront...
À ce moment-là, personne ne se presse au portillon pour le récupérer. Finalement, l’AS Vitré (CFA) le sonde. Kévin Lefaix ne réfléchit pas longtemps, et se rapproche de la ville de son enfance. Sans le savoir, c’est à Vitré que tout commence, qu’il devient un artificier de poids. Cet envol prend effet durant la saison 2008-2009, une période durant laquelle rien ne lui fait obstacle, tant il marche sur l’eau. « Cette saison-là, c’est vrai que j’étais en pleine réussite. L’envie et la volonté étaient là, sans oublier que le collectif marchait très bien. » Et pour cause, les Sang et Or font les gros titres en éliminant trois clubs de National (Libourne, Bayonne, Créteil) en Coupe de France, obtenant du coup leur entrée en huitième de finale, un exploit sans précédent pour le club historique de Vitré. « On a vécu une épopée hallucinante. Malheureusement, on finit à Sedan, chez une Ligue 2, un mercredi soir, dans un match non médiatisé. Sur les huit matchs, sept seront télévisés, sauf le notre. C’était vraiment la « lose ». »
Un jugement qu’il révise quelques semaines plus tard lorsqu’il reçoit un coup de fil de... Landry Chauvin, entraîneur de Sedan, qu’il avait rencontré en Coupe de France. « J’ai été à deux doigts de le rejoindre dans les Ardennes au cours de l’été 2009. Cela s’est joué sur un joueur en prêt (Samir Eyemen Henaini qui était prêté à Arles-Avignon en National, ndlr) : s’il revenait, je n’avais pas la place, s’il partait je signais. Il est finalement revenu… » Malgré l’appel du pied, dans le même temps, de Pacy-sur-Eure, club de National, il signe un contrat fédéral en faveur d’Orléans (CFA). Kévin Lefaix explique son choix. « Je me suis porté sur le projet. Le but était de monter en National avec Orléans, une mission accomplie dès la première année ». Un objectif rempli en grande partie grâce à ses seize buts en... vingt-deux matchs. Depuis, Kévin Lefaix et la partie haute du classement des buteurs de National ne se quittent plus, l’un n’allant pas sans l’autre. Le FC Nantes, une nouvelle fois par l’intermédiaire de... Landry Chauvin, le contacte en juin dernier. Un peu gêné, Kévin Lefaix confirme. « Oui, tout à fait ! On s’est parlé au téléphone. Mais il y avait des attaquants en place, et un recrutement était aussi en route... » Ça n’ira finalement pas plus loin, pour celui qui avait connu la même mésaventure avec Vannes l’année d’avant, alors qu’un contrat professionnel de deux ans l’attendait cette fois-ci au pied du sapin. « Cependant, Orléans n’a pas voulu me libérer. Sur le coup, ça m’a fait mal car c’était vraiment du concret. Stéphane Le Mignan, l’entraîneur vannetais, me suivait depuis longtemps. »
Évitant l’affrontement, Kévin Lefaix ne le regrette pas aujourd’hui, avec la forte exposition d’Orléans Loiret Football [2] en Coupe de France et avec un huitième de finale à Quevilly, qui se disputera mardi prochain. « Dans les têtes, nous sommes prêts à aller faire un coup à Quevilly, sachant que tout est possible. C’est vrai que quand tu arrives en huitième de finale, tu souhaites tomber contre une Ligue 1. Ce n’est pas le cas. Au final, c’est un mal pour un bien parce que l’on peut envisager un quart de finale. Mais j’ai toujours eu la poisse au tirage, je suis un peu le chat noir. » Une rencontre impliquant des retrouvailles avec Cédric Vanoukia, également de la génération 1982 du Stade Rennais. Les deux hommes se connaissent bien. « Quand je jouais à l’AS Vitré, lui était à La Vitréenne. J’espère qu’il ne sera pas à son meilleur niveau mardi. »
En cas de qualification, a t-il envisagé le tirage parfait, celui qui l’attend depuis toujours ? Comme devant le but, il ne tergiverse pas dans sa réponse. « De toute façon, je commence à être blasé des tirages au sort. J’ai souvent fait de bons parcours avec mes clubs, mais j’attends toujours ma Ligue 1. Le Stade Rennais au prochain tour ? Ah bah pourquoi pas. Ce sera en tout cas un joli clin d’œil. » Benoît Costil est prévenu.
Vos réactions (11 commentaires)
jim35320
5 février 2012 à 15h49Ayant jouer un peu avec lui et l’ayant cotoyer a janze , je vous affirme que c’est un super joueur qui est pétri de TALENT et qui mériterait connaitre le niveau PRO , c’est vraiment dommage que personne ne l’ai repere avant car il vaut largement nos attaquants de L1
Suivez sont parcours et vous allez voir que c’est un vrai BUTEUR
Dailleurs si tu lis je te passe le bonjour et te souhaite bon courage pour la coupe de FRANCE en espérant te voir jouer une L1 tchao jimmy lef...
Louis G
5 février 2012 à 17h29En lisant cet article , on s’aperçoit qu’un bon joueur peut « jouer » à pas de la chance !!...je pense que Kévin Lefaix aurait du se laisser guider par Landry Chauvin ; ce dernier aurait su le conseiller et le mettre dans les meilleures conditions pour réaliser un bon parcours chez les pros où il aurait pu s’éclater comme excellent buteur !!..
gullit
5 février 2012 à 17h33Peliiiiiiiiiiiiii ... lefaix tout simplement !!!
gatinedu79
6 février 2012 à 17h10j’ai eu l’occasion de le voir jouer pendant un an car je faisais la touche en moins de 17 avec l’us janze,et le moins que l’on puisse dire est qu’il netait pas,mais pas du tout le meilleur de l’equipe.il avait certse une frappe puissante et precise ,de la vitesse mais surtout un jeu tres stereotypé et une technique primaire.Regulierement remplacant ou remplacé,sa force a surement été sa volonté,et surtour une hygiene de vie irréprochable à l’heure ou ses copain s de promotion decouvraient avec beaucoup de difficultes les joies ?? du samedi soir.il a été aidé par un pere omniprésent sur les stade qui lui a toujours demandé beaucoup.Ceci n’enleve rien a son tres bon parcours mais la chance n’a rien à voir dans tout cela car je pense qu’il est vraimenr au maximum de ses possibilités
gatine79 , je ne voudrai pas etre 1 de tes connaissances , comment tu le casse
Pep’
6 février 2012 à 21h32Gatine, il était U15 et était surclassé en U17...
De plus, tu dois avoir de gros problèmes de vue, une incompétence criante dans le foot ou une jalousie mal contenue !!!
Il n’a pas une technique primaire mais au contraire c’est un des joueurs les plus classes à voir joué en National !! La technique fait partie de ses points forts au même titre que son jeu aérien, sa vitesse, son sens du but et de l’élimination sans oublier une vision et une intelligence de jeu fine !!!
Il le prouvera au sceptique et jaloux de ton genre, car l’adversité lui donne encore plus de force !!
De plus, ceux qui le connaissent bien doivent bien se marrer sur tes commentaires à la « madame Irma » !!!
Maintenant, retourne faire la touche « chef de gare » !!!
gullit
7 février 2012 à 00h31Pep michel ? je pense que oui alors allons y ... lol
Gatine tu es sur que tu arrivais a le suivre le long de ta ligne ? plus serieusement quand est ce que tu as vu joué el pichichi pour la dernière fois ? Ce buteur est un joueur comme on aime, qui lache rien et qui vient de loin et ce chemin parcouru n’est rien par rapport a ce qui l’attend. Parcour atypique rime avec joueur atypique.Il va a 2000, il a du flair, une vista, un instinct de tueur devant les cages, c’est les chiffres qui le disent...,du droit,du gauche, de la tete, du nez ou du zguegue peu importe il faut que ca tremble, en plus il perd rarement la boule et il sait savourer ces moments de joie alors c’est pourquoi je kiff kevin car il lefaix si bien et il va en moucher plus d’un. Un autdidacte du football.
pti clein d’oeil de gullit à peli et ... quant a pep, on attend la réaction du mou !!! la triangle des belles burnes
Inhofab
7 février 2012 à 16h06Un mec en OR ! Ayant eu le plaisir de jouer deux ou trois fois avec lui, je peux vous dire qu’il est impressionnant de facilité !!! Il a le niveau ligue2 sans problème !! Une association Lebouc - Lefaix à Laval ca ferait des étincelles !!
mitchou
7 février 2012 à 22h54tout a fait d’accord avec gullit et pep...gatine,est-ce de la jalousie mal placée ou bien un manque de lucidité evidente...A mon avis,pour en arriver à ce niveau la,le talent doit etre obligatoirement de la partie,ou alors je ne m’y connais pas.Je ne suis pas une « pro » du foot mais je pense que dans ce milieu la persévérence,l’ambition et le savoir-faire payent...s’il évolue comme ca depuis quelques années c’est que sa maitrise du jeu et son compte-but n’y sont pas pour rien.Alors avant de faire des commentaires qui dénigrent son talent et avant de parler de sa famille (entre autre de son papa ;qui était je pense un elément de motivation) et de ce qu’il est devenu,essaye d’analyser sa carrière et son jeu actuel et peut -etre que la tu verras que le fait d’avoir été arbitre de touche ne t’as pas donné la bonne vision des choses.Pour résumer GATINE,regarde ou en est kevin et regarde toi a l’heure d’aujourd’hui...je ne pense pas que tu fais la touche en National...
gatinedu79
8 février 2012 à 11h40je ne decrie absolument pas le joueur qui fait une tres belle carriere ;je dis juste qu’en cadet il y avait meilleurs que lui,et qu’une carriere au foot se joue a tres peu de choses ;le meilleur élément des cadets de janze de son epoque a joué ensuite en DRH a chateaugiron car il n’avait sans doute pas la motivation de kevin lefaix ;
ludoG
12 février 2012 à 13h17Gatine, je sais pas quel joueur tu as vu mais c’était pas Kevin, il ne jouait plus a janzé en U17 et encore moins remplacant.J’étais un de ses meilleurs potes jusqu’a ce qu’il parte en centre de pré-formation.J’ai joué avec lui jusqu’en U13 et il a toujours été nettement au dessus du lot avec un sens du but incomparable, il ratait aucun face à face.Là ou il m’impressionnait le plus c’était dans la cour d’école, pour équilibrer les équipes on mettait au moins 10 mecs de plus dans l’équipe d’en face...mais ca suffisait pas si tu voulais gagner il fallait etre dans l’équipe à kev.