Kévin Beauverger : « On pense tous à aller au Stade de France »
Publié le 4 janvier 2012 à 19h54 parCoupe Gambardella, Stade Rennais - Sablé-sur-Sarthe, dimanche à 14h30. Capitaine et latéral gauche des U19 du Stade Rennais, Kévin Beauverger retrouve ses sensations depuis son retour début novembre, après une année 2011 marquée par plusieurs pépins physiques. Enfin débarrassé de ses blessures, l'ancien joueur de l'OC Montauban-de-Bretagne ne fixe aucune limite au collectif rennais en Gambardella. Entretien.
Stade Rennais Online : Après une saison 2011 noircie par de nombreuses blessures, 2012 arrive à point nommé pour toi. Que retiens-tu de cette période, où tu as longuement été écarté des terrains de football à cause d’une pubalgie, survenue le 4 décembre 2010 au Mans avec les U19 ?
Kévin Beauverger : « J’ai beaucoup appris sur le plan humain, ça m’a montré qu’il y avait des choses plus grave dans la vie que de ne pas jouer au football. Après, je me suis aussi reconcentré sur moi-même en ayant la volonté de revenir à mon niveau. J’en ai aussi profité pour changer mon hygiène de vie et travailler dans des domaines bien spécifiques, comme sur le mental. Je me suis toujours dit durant ma convalescence que j’allais revenir beaucoup plus fort que je ne l’étais. »
SRO : As-tu douté, ayant traîné ta pubalgie pendant un long moment ?
K.B. : « Oui, du fait qu’on ait jamais réussi à me donner une date de retour. J’avoue que j’ai quand même eu un peu peur, sachant que j’ai repoussé plusieurs fois mon retour sur les terrains. Je ne voulais pas non plus aller trop vite et rechuter par la suite. »
SRO : En plus, dans le même temps, Laurent Huard commençait à t’incorporer dans le groupe des espoirs (NDLR : deux titularisations en 2010-2011) sans oublier que tu arrivais dans une année charnière avec l’expiration de ta convention. Cette blessure arrivait au mauvais moment pour toi.
K.B. : « Oui, j’avais aussi peur que cette blessure influe sur le jugement du club pour la prochaine étape (NDLR : obtention d’un contrat stagiaire de deux ans). »
SRO : Ce qui n’a pas été le cas finalement ?
K.B. : « Le staff m’avait aussi rassuré à un moment, en me disant qu’il ne me jugerait pas sur ça, mais plutôt sur mon début de saison et ce que j’ai fait par le passé. »
SRO : Depuis ton retour à la compétition en U19, Régis Le Bris a décidé de faire de toi un des éléments cadres de cette équipe en te décernant notamment le brassard de capitaine. Cela ne doit pas te laisser insensible ?
K.B. : « C’est un signe fort quand même, je le vois comme une remise en confiance pour me montrer qu’il (Régis Le Bris), et le club, comptent sur moi et qu’ils sont là pour m’aider à retrouver mes sensations. J’ai un rôle d’ancien, entre guillemets, avec les 1994. »
SRO : Tu estimes avoir des qualités de leadership ?
K.B. : « Au contraire de certains joueurs, je ne peux pas être un leader technique. Cependant, je pense que je le suis mentalement et dans la combativité, en donnant le meilleur pendant quatre-vingt dix minutes. Dans ces domaines, j’espère vraiment donner l’exemple. »
SRO : Comment ça se passe dans les équipes jeunes ? Le capitaine a-t-il un rôle d’intermédiaire avec l’entraîneur principal ?
K.B. : « Oui, un petit peu. Régis Le Bris me sollicite souvent lors des causeries pour avoir mon point de vue sur l’intérieur du groupe afin d’avoir des éléments de réponse sur des choses qu’il ne peut pas forcément voir. Je peux aussi servir de relai pour certains joueurs, afin de faire passer des messages au coach. »
SRO : Tu estimes aujourd’hui être à 100 % de tes moyens ?
K.B. : « J’en parlais avec Laurent Huard récemment, il me disait que je jouais encore un peu avec retenue, que j’avais encore quelques freins. Il m’a dit de me lâcher un peu plus en cette deuxième partie de saison. C’est vrai que j’avais encore un peu d’appréhension il n’y a pas longtemps, mais j’ai enchaîné les matchs avant la trêve hivernale. Là, je dois aller de l’avant. »
SRO : Quel regard portes-tu sur le début de la saison des U19. On a l’impression que cette équipe est un peu sur courant alternatif. Est-ce aussi ton avis ?
K.B. : « L’équipe change aussi beaucoup avec les blessés et les descentes des joueurs qui jouent également avec les espoirs. Sur le niveau de jeu, en revanche, je trouve que c’est satisfaisant. Après, il y a eu des matchs où les scores ne reflétaient pas la physionomie de la rencontre. »
« Il faut oublier le passé et toujours se remettre en question »
SRO : Début de la coupe Gambardella, ce dimanche. Quelles seront vos aspirations pour cette cuvée 2011-2012 ?
K.B. : « On pense tous à aller au Stade de France. On en parle tous entre nous. Maintenant, on sait qu’il ne faut brûler les étapes car il faudra gagner tous les matchs pour y parvenir. On sait que ce sera dur. Pour nous, les 1993, cela fait quatre, cinq ans que l’on joue tous ensemble. C’est notre dernière année pour faire quelque chose dans cette compétition. Je pense que l’on peut faire un bon parcours. »
SRO : Revenons un petit peu à toi. Tu évolues à un poste bien spécifique où peu de joueurs ayant fait leurs classes à Rennes ont obtenu un premier contrat pro (NDLR : ces quinze dernières années, seul Maxime Le Marchand a signé professionnel). De l’extérieur, on a l’impression que c’est un poste bien particulier.
K.B. : « Par rapport aux autres postes, les joueurs qui y sont cantonnés ont la voie libre, je trouve. J’ai aussi l’avantage d’être un pur gaucher, parce que l’on fait souvent jouer des droitiers à gauche. Pour le moment, je donne tout et on verra ce que ça donnera. Si je n’y parviens pas (à devenir professionnel), je veux juste ne pas avoir de regrets. Je sais que le club a fait un pari avec moi, j’espère saisir cette chance. »
SRO : Beaucoup de personnes estiment que tu as des qualités proches d’un ancien joueur de football français reconnu, champion du monde, Bixente Lizarazu. C’est une comparaison qui te gêne ou cela ne te fait ni chaud ni froid ?
K.B. : « Cela fait plutôt plaisir. En plus, les gens doivent faire le lien sur le plan morphologique puisqu’on ne doit pas être loin au niveau de la taille (NDLR : Kévin Beauverger mesure 1.72 m) et du poids. C’est bien de ressembler à quelqu’un, mais c’est bien aussi de se développer seul. »
SRO : Tu as une ou des références à ton poste, un joueur que tu aimes suivre ?
K.B. : « Il y a eu Benoît Trémoulinas, notamment il y a deux ans, c’est un joueur offensif. Là, en ce moment, c’est Dani Alves, même s’il évolue à droite. Je regarde aussi son coéquipier brésilien Adriano. Quand je les vois, je me détache du match et je regarde beaucoup les déplacements qu’ils font. »
SRO : Tu es à Rennes depuis les 14 ans Fédéraux. Comment juges-tu ta progression depuis 2007 ?
K.B. : « Quand je suis arrivé, c’était pour jouer milieu gauche (NDLR : étant jeune, il évoluait en numéro dix). Mais, après quelques matchs amicaux, Franck Haise (NDLR : entraîneur des U17) m’a remplacé un cran plus bas. J’ai fait depuis mon petit bonhomme de chemin en étant surclassé dans les catégories jeunes. Là, en ce moment, on arrive à une période plus dure où on doit encore prouver plein de choses tout en progressant. Il faut oublier le passé et toujours se remettre en question. »
SRO : Comment avais-tu été repéré par Rennes ?
K.B. : « Je devais en fait rentrer au sport études de Saint-Méen-le-Grand. Mais j’ai refusé car je souhaitais rester avec mes copains à Montauban-de-Bretagne. Ensuite, Franck Haise est venu me dire qu’il souhaitait que j’intègre les 14 ans Fédéraux (aujourd’hui les U15 Élite) du Stade Rennais. Vu qu’il n’y avait plus de place à Cleunay, je suis allé à... Saint-Méen-le-Grand. Là, j’ai accepté parce que c’était une belle opportunité et un beau challenge de rejoindre le Stade Rennais. Et puis, je côtoyais Daouda Gérard que j’avais croisé sur les terrains avec la TA Rennes, et Éliott Sorin. Donc, j’ai pris la température auprès d’eux sur le centre de Rennes, leurs réponses ont conforté mon choix. »
SRO : Pas de regret de ne pas avoir pu retrouver un de tes premiers clubs, Montauban, encore en lice pour les 64èmes de finale de la Coupe Gambardella ?
K.B. : « Ah, j’aurais bien aimé aller jouer là-bas avec mon club. Je continue à aller les voir jouer. Ils sont tombés face à Laval, à eux de refaire l’exploit. On se donne rendez-vous pour le prochain tour. »
SRO : Quels sont tes objectifs personnels cette saison, hormis la Coupe Gambardella ?
K.B. : « Continuer à travailler, progresser, pour retrouver le groupe espoirs de Laurent Huard en CFA2. J’ai l’ambition de devenir un titulaire dans cette équipe. Mais ce serait déjà bien de retrouver ce groupe, en cumulant les bonnes performances en U19 et DSR afin qu’ils sentent qu’ils peuvent compter sur moi quoi qu’il arrive. »
Vos réactions (1 commentaire)
Louis G
5 janvier 2012 à 11h07Kevin Beauverger , un futur Bixente Lizarazu au Stade Rennais : on signe tout de suite !!...