Les états d’âme de Bruno Cheyrou

Publié le 16 octobre 2009 à 12h52

Malgré la forte concurrence au milieu de terrain, Bruno Cheyrou, 31 ans, a retrouvé un nouvel élan avec l'arrivée de Frédéric Antonetti, un entraîneur « sans a priori ». À l'opposé d'un Guy Lacombe qui lui avait presque ôté l'envie de jouer au foot.

« J’ai vécu un an et demi difficile. J’avais perdu l’amour de l’effort et de la justice dans le football. Nous faisons un beau métier mais il y avait des moments où c’était difficile de se lever le matin. » Pour Bruno Cheyrou, le passage de Guy Lacombe à la tête du Stade Rennais est un mauvais souvenir.

Dès l’arrivée de l’Aveyronnais en décembre 2007, la hiérarchie semble claire : Stéphane Mbia et Fabien Lemoine sont des titulaires indiscutables dans l’entre-jeu rouge et noir. Le style du gaucher et son allure de faux lent ne cadrent pas avec les grandes lignes du plan de jeu du coach à la moustache la plus célèbre de l’Ouest. « Le coach ne m’appréciait que modérément », glisse l’ancien capitaine rennais avec un sourire. Son coup de tête égalisateur à la dernière seconde du mémorable Rennes-Marseille (4-4) n’a pas suffi à en faire, pour l’ancien coach parisien, un leader des Rouge et noir.

« J’avais envie d’aller voir ailleurs »

Le numéro 14 complète : « J’ai quand même tiré mon épingle du jeu, j’ai fait mes matchs (23 en Ligue 1 la saison passée, NDLR). J’ai aussi grandement contribué à l’aventure de la Coupe de France même si elle s’est mal terminée. » En juin, le chapitre rennais est sur le point d’être refermé pour Bruno Cheyrou. « Après un an et demi comme ça, j’avais envie d’aller voir ailleurs », avoue-t-il. L’ancien Red de Liverpool a l’accord de la direction pour partir un an avant la fin de son contrat. Une piste le mène vers Monaco. Ricardo, alors entraîneur, cherche un milieu de terrain expérimenté. Mais l’ombre de Guy Lacombe, nommé cet été à l’ASM, se dresse sur son chemin vers la principauté. Le transfert capote à la dernière minute. Des pistes plus exotiques vers les Émirats n’aboutissent pas non plus.

Bruno Cheyrou reste à Rennes mais entre temps, « les dirigeants ont essayé d’anticiper », reconnaît-il sans animosité. Mbia est parti. Lemoine continue sa progression. Inamoto et Tettey débarquent en Bretagne. Les jeunes pousses M’Vila et Doumbia, venu de Châteauroux, frappent à la porte de l’équipe première. « Il est clair que c’est l’embouteillage au milieu de terrain », admet l’homme aux trois sélections en bleu.

Relancé par Antonetti

« De toute façon, dans les équipes qui jouent les cinq à sept premières places, il y a énormément de concurrence, il faut savoir l’accepter », explique-t-il tout en déclarant être « franchement très content d’être là ». Avec Frédéric Antonetti, les règles auraient changé. « Lui, il est là pour gagner et il s’en fout de savoir qui joue, qu’on ait 18 ou 35 ans. Il n’a pas d’a priori. » En début de saison, il est même titulaire contre Boulogne-sur-Mer (victoire 3-0). Puis, lors d’un choc à l’entraînement, il sort sur la civière. Cette « blessure bête et stupide » le contraint à regarder ses coéquipiers partir en trombe jusqu’à la double bulle contre Bordeaux et Auxerre. Profitant des nombreuses absences dans le secteur défensif, Bruno Cheyrou pourrait avoir sa chance samedi à Lille. Face au Losc, club dans lequel il s’est révélé au plus haut niveau il y a un peu moins de dix ans.

Par Nicolas Auffray - Le Mensuel de Rennes

Crédit photo : www.lemensuelderennes.fr