« Affaire Jérémy Hélan » : Rennes est confiant
Publié le 10 septembre 2009 à 17h16Depuis près de deux ans, Stade Rennais Online évoque la progression de Jérémy Hélan et les péripéties qui entourent sa vraie-fausse arrivée au Stade Rennais. Ce jeune latéral gauche de 17 ans porte aujourd’hui les couleurs de Manchester City alors qu’il s’était engagé avec Rennes. Depuis l’éclosion de « l’affaire Kakuta » et la lourde sanction infligée à Chelsea par la FIFA, le Stade Rennais a toutes les raisons de croire à une issue positive dans cette bataille juridique. Le point sur ce dossier.
Hélan sèche la rentrée du centre de formation
Été 2008. Jérémy Hélan a terminé sa préformation à l’INF Clairefontaine. Trois ans plus tôt, l’équipe de Patrick Rampillon était parvenue à faire signer un accord au joueur né en 1992. Un accord engageant le joueur avec le Stade Rennais jusqu’en juin 2010.
Mais, renversement de situation, le joueur décide au printemps 2008 de succomber aux sirènes de Manchester United qui lui propose de rejoindre son académie de football. Protestations légitimes du Stade Rennais qui, brandissant l’accord signé, exprime son désaccord. Début août, pour la reprise au centre de formation, Jérémy Hélan - qui souhaite toujours rejoindre l’Angleterre - est absent. Son contrat à lui été homologué par la LFP, et son nom figure dans l’effectif rennais en qualité d’aspirant sur le site Internet de la Ligue.
De son côté, le joueur ne jure plus que par les Red Devils, club lui offrant « le meilleur plan de carrière », comme l’affirme alors sa mère.
Bientôt exclu de toute sélection nationale par la Direction Technique Nationale, Hélan se trouve alors au milieu d’une bataille juridique entre dirigeants rennais et mancuniens.
Début 2009, Jérémy Hélan n’est toujours pas Rennais. Le jeune latéral gauche a bien rejoint l’Angleterre, et il évolue bien à Manchester, oui mais à Manchester... City, dont il occupe le flanc gauche chez les moins de 18 ans. Un club beaucoup moins prestigieux, mais une manière toujours aussi illégale, pour un club européen avec un poids financier important, d’engager celui qui aurait du être un fleuron de la formation française. Difficile en effet pour un jeune joueur et ses parents de ne pas succomber à l’attraction financière d’un club de Premier League.
Depuis huit mois, et malgré une ou deux sorties dans la presse, le cas de Jérémy Hélan, symptomatique du pillage de la formation française par les mastodontes européens (et notamment britanniques), ne mobilisait pas l’attention médiatique, et le Stade Rennais semblait peiner à se faire donner raison.
Une jurisprudence « Kakuta » ?
Mais le 27 août dernier, la Chambre de résolution des litiges (CRL) de la FIFA a donné une issue inespérée à une affaire similaire opposant le Racing Club de Lens à Chelsea et au jeune Gaël Kakuta. « Le joueur a été condamné à verser une indemnité d’un montant de 780 000 euros, somme dont le club de Chelsea est conjointement et solidairement responsable, d’après un communiqué publié sur le site de la FIFA. Par ailleurs, des sanctions sportives ont été infligées au joueur et à Chelsea : une suspension de quatre mois pour les matches officiels a été prononcée à l’encontre de Kakuta. De son côté, Chelsea se voit interdit de transferts nationaux et internationaux sur les deux périodes de transferts entières et consécutives suivant la notification de la présente décision. Il est en outre condamné à verser à Lens une indemnité de formation d’un montant de 130 000 euros »
La FIFA a t-elle voulu donner l’exemple en infligeant ces très lourdes sanctions au club de Chelsea et à Gaël Kakuta ? Dans tous les cas, elle ouvre la voie à de nombreux clubs qui ont subi les mêmes abus. Le Havre s’est en effet manifesté par la voix de son directeur sportif, dénonçant les agissements du club de Manchester United à propos du jeune Paul Pogba. Le club italien de la Fiorentina, également opposé aux Red Devils pour le transfert du jeune défenseur Michele Fornasier, a pris contact avec la FIFA.
Manchester United a répliqué, notamment en menaçant le HAC de poursuites pour diffamation. Le club londonien a, quant à lui, fait appel de la décision de la FIFA devant le Tribunal Arbitral du Sport.
Dréossi : Rennes a un dossier « solide »
Côté Rennais, Pierre Dréossi semble très confiant. « C’est une très bonne décision, déclare t-il sur le site officiel du Stade Rennais à propos de l’affaire Kakuta. Cela nous rassure sur la volonté des instances internationales de protéger la formation. Nous attendons avec impatience les décisions qui seront prises par la FIFA dans le dossier nous opposant à Manchester City ».
Et le manager général des "Rouge et Noir" peut se montrer d’autant plus confiant qu’il affirmait mercredi à Ouest-France que le dossier monté par le Stade Rennais contre Manchester City était « encore plus solide que celui de Lens ».
« Après la sanction de la FIFA à l’encontre de Chelsea, j’espère qu’il en sera de même pour Manchester City. Kakuta avait seulement signé une option pour un futur contrat professionnel. Pour Hélan, il s’agissait vraiment d’un contrat professionnel, selon les termes de l’accord de pré-contrat, car il avait joué pour son pays. Manchester United a déclaré qu’il n’était pas possible de négocier avec nous mais pour City c’est désormais dangereux », développe le manager général du Stade Rennais auprès du quotidien britannique The Independant, tout en ajoutant qu’il ne devrait pas y avoir de décision prise par la FIFA « avant peut-être plusieurs années ».