Rennes ambitieux ?
Publié le 13 janvier 2009 à 12h56Consultant radio pour France Bleu Armorique depuis plusieurs années, ancien entraîneur du SCO d'Angers et ancien adjoint de Raymond Kéruzoré, Jean-Marc Mézenge nous livre en tant que témoin privilégié son point de vue sur les ambitions actuelles du Stade Rennais, à l'aube d'une fin de saison qui s'annonce palpitante.
Rennes peut-il le faire ?
Être champion ? Guy Lacombe l’évoque comme un rêve inaccessible mais
peut-être secret, car en football, il ne faut jamais dire jamais. Plus
sérieusement, le club se construit, pierre par pierre (sans jeu de mot en
rapport avec Dréossi), depuis l’avènement de M. François Pinault. Quand on peut s’appuyer sur un actionnaire dont l’énergie et l’ambition
ont construit ses rêves et sa fortune, on se doit d’en être digne.
Afficher clairement que Rennes peut être sur le podium n’est pas une
utopie de supporter.
Avec ses idées et convictions, l’entraîneur rennais, Guy Lacombe, qui
a eu 6 mois pour bien préparer sa saison, a instauré au forceps et
avec ténacité, des principes, de vie dans « le collectif », et de jeu. Au
fil des évènements et des matches, la dynamique s’est installée puis a
généré une série impressionnante de 17 matches sans défaite.
Troisième juste avant la trêve des confiseurs, le club breton est en
embuscade. Sans tambours ni trompettes, avec une stratégie évolutive en cours de match, une approche mentale particulière de la compétition et une communication aussi nuancée que dissemblable en interne qu’en
externe, Rennes s’est construit une réputation. L’œuvre de Guy Lacombe est d’expliquer, souvent par maladresse (« le football n’est
pas un spectacle »), mais avec tellement de passion que « le gagne petit
» reproché au coach breton n’est pas péjoratif dans une compétition
de Ligue 1, longue et difficile, où tout le monde peut battre tout le monde.
Qu’importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse !
Ombres au tableau, les éliminations en Coupe de la Ligue (contre le HAC
2-1 sur un penalty litigieux) et en Coupe de l’UEFA (avec beaucoup de
regrets devant Twente) vont rappeler aux Bretons qu’il faut mieux imposer ses forces que faire déjouer celles de l’adversaire. Malgré cela, fin 2008, Rennes a surpris, est devenu grand mais surtout a marqué les esprits. Craint par des adversaires qui vont maintenant se méfier de ce concurrent qui « cache bien son jeu », son parcours dans les deux
prochains mois risque d’être plus compliqué. Avec les rudesses de l’hiver, avec un terrain en herbe à domicile qui se pèle alors qu’un synthétique aurait valorisé la fluidité du jeu et son efficacité en finition, avec un environnement qui devient enfin exigent dans la constitution d’un palmarès, la tâche s’annonce délicate mais tellement excitante.
Pourquoi pas la Coupe de France et déjà contre Saint-Étienne ?
Si Rennes veut concrétiser son rêve : exit les discours frileux, exit la
sacralisation de l’adversaire, exit la gestion prudente d’un match dont
l’issue est aléatoire. La chance sourit aux audacieux et à ceux qui
affichent une ambition légitime, mesurée mais tellement réaliste. Le
club a du potentiel et ce, à tous les niveaux. Il ne reste plus qu’à
l’optimiser.
Dans une période de sinistrose ambiante, on se réchauffe comme on peut et nous sommes en période de vœux...
Bonne année 2009, bonne fin de saison aux Rouges et Noirs et surtout un titre !
Jean-Marc Mézenge
Ancien adjoint de Raymond Kéruzoré
Coach one to one
Consultant Radio France Bleu Armorique et Angers 7 TV