La victoire en Coupe de France en 1965
Publié le 1er janvier 2005 à 11h26Après deux finales perdues en 1922 et 1935, le Stade Rennais remporte enfin sa première Coupe de France...
Le parcours
- 32èmes de finale : Rennes 2 - 1 Red Star
- Buts de Dubaële et Pellegrini
- 16èmes de finale : Rennes 4 - 3 Lens
- Buts de Prigent, Rodighiero (2) et Dubaële
- 8èmes de finale : Rennes 10 - 0 Saint-Quentin
- Buts de Loncle, Rodighiero (5) et Pellegrini (4)
- Quarts de finale : Rennes 5 - 2 Nice
- Buts de Prigent, Ascencio, Rodighiero, Dubaële et Pellegrini
- Demi-finale : Rennes 3 - 0 Saint-Etienne
- Buts de Dubaële et Pellegrini (2)
- Finale : Rennes 2 - 2 Sedan (après prolongations), match à rejouer car égalité
- Buts de Ascencio et Rodighiero
- Finale rejouée : Rennes 3 - 1 Sedan
- Buts de Rodighiero et Loncle
Les 11 de la finale
- Debout : Lamia, Boutet, Cardiet, Lavaud, Loncle et Brucato.
- Accroupis : Prigent, Ascencio, Rodighiero, Dubaële, Pellegrini.
La fiche de la finale
- Finale le 26/05/1965, à Paris (Parc des Princes)
- Arbitre : M. Kitabidjian Michel
- Stade Rennais UC 3 - 1 UA Sedan-Torcy
- Mi-temps : 0-1
- 0 - 1 (20’) : Herbet, pénalty (main involontaire de Brucato).
- 1 - 1 (47’) : Rodighiero, tir croisé, sur ouverture de Loncle.
- 2 - 1 (77’) : Loncle, reprise de volée, après un centre d’Ascensio rabattu de la tête par Pellegrini.
- 3 - 1 (88’) : Rodighiero, pénalty (fauchage de Dubaële).
Témoignages
- Yves Boutet (capitaine du SRUC lors de la finale) : « La Coupe de France de 1965 reste mon plus grand souvenir ; au Stade Rennais bien entendu. Ce fut vraiment le fait le plus marquant, car j’étais capitaine et c’est moi qui, le premier, a soulevé le trophée. Avant de gagner la première coupe de l’histoire du club, on avait quand même atteint à deux reprises les demi-finales. Cela ne se joua à pas grand-chose à chaque fois. »
- René Cédolin (seul joueur rennais à avoir remporté les deux coupes de France) : « C’était le premier grand titre de l’histoire du club et une véritable folie s’est emparée de la ville de Rennes. Les gens ont réagi de façon extraordinaire. Comment oublier l’arrivée en gare ? L’avenue Janvier était noire de monde et la place de la Mairie prise d’assaut par la foule... Nous avons apporté un tel bonheur à toute la Bretagne ! D’autant plus incroyable que notre retour sur Rennes ne s’était effectué que quatre jours après la victoire. La ferveur n’était pas retombé. »
- Georges Lamia (gardien rennais) : « Cette épreuve est l’apothéose dans la carrière d’un joueur, celle qui procure le plus de plaisir. Outre l’événement très fort, c’est surtout l’après victoire qui marque les esprits. A Rennes, c’était fabuleux et grandiose. Je n’ai jamais rien oublié de notre retour ni de la folie qui a gagné la ville pendant tout le mois qui a suivi. C’était l’euphorie et nous étions sur un nuage. Nous étions invités de tous les côtés, les cadeaux pleuvaient... [...] Cette finale à rejouer face à Sedan, c’était un moment excitant mais aussi très stressant. Lors de la première rencontre, nous étions menés 2-0. Autant dire que nos chances de victoire était minces à cet instant. J’ai vu la Coupe s’envoler car on revient rarement dans une finale avec un tel handicap. Mais, heureusement, l’équipe a eu une superbe réaction. Et puis lors du second match, nous avons explosé ! »
- Marcel Loncle (meneur de jeu rennais) : « On avait rejoué la finale le jeudi je crois et le dimanche, on avait un match de championnat à Strasbourg. On est ensuite revenu à Rennes le lundi avec le trophée, on a passé quelques jours sensationnels ensemble. On ne s’attendait pas à un tel accueil. Ce fut une arrivée triomphale à la gare de Rennes, il y avait du monde partout et nous avions été portés par une vague rouge et noire jusqu’à la place de la Mairie. »
- Daniel Rodighiero (deuxième meilleur buteur de l’histoire du Stade Rennais avec 126 buts) : « Le Stade Rennais cherchait une victoire en Coupe de France depuis des dizaines d’années. Il avait réussi à atteindre les demi-finales à plusieurs reprises et même deux fois la finale mais sans jamais parvenir à décrocher le trophée. En 1965, on l’a ramené et offert à toute la Bretagne car à l’époque le Stade Rennais était vraiment le club qui représentait la région. Le Stade Brestois, En Avant Guingamp ou le FC Lorient étaient en retrait. On avait fini cette année-là la meilleure attaque du championnat, c’était vraiment une saison exceptionnelle. La demi-finale contre Saint-Etienne fut extraordinaire, certainement l’une des plus belles de l’histoire de la compétition. Les "Verts" étaient champions de France en titre, je crois, et également leaders du championnat [NDLR : 7èmes du championnat]. On les avait battus 3-0 ; on leur avait vraiment marché dessus. Lors de la première finale, contre Sedan, j’ai d’abord inscrit le but de l’égalisation qui nous a permis de rejouer la rencontre. Lors de la deuxième confrontation, j’ai réalisé un doublé. Ce fut la fin d’une épopée où chaque rencontre se jouait au couperet, il fallait se battre pour ne pas chuter. Il manque forcément quelque chose à un professionnel qui n’a pas gagné la Coupe. On avait reçu le soutien de tous les Bretons dispersés dans le monde et quand on a remporté le titre, on a reçu un accueil extraordinaire. Il y avait tellement de monde à la gare et même sur la voie ferrée que le train a dû arriver au pas. »