Quatre promesses à tenir

Lhadji Badiane

Originaire d’Alsace, Lhadji Badiane a mis une saison pour s’adapter à son nouveau club. Arrivé au Stade Rennais en 2005, Badiane a passé une première saison année décevante pendant laquelle il a dû prendre ses marques.
La suite est plus heureuse. L’ancien membre des équipes de jeunes du SC Schiltigheim et du FC Gueugnon bénéficie de circonstances favorables en début de saison 2006-2007, et prend sa chance.

Premier match de CFA de la saison, le 5 août à Quevilly. Les nombreuses absences en équipe premières se répercutent fortement sur l’effectif de la réserve. La défaite est lourde (1-4) mais l’effectif présenté était trop juste. Interrogé par Ouest-France le lendemain, Landry Chauvin se justifie :
« Il ne faut pas se cacher derrière de fausses excuses. Nous sommes tributaires des pros et hier, l’équipe présentée n’était pas de niveau CFA. Certains avaient d’ailleurs tout juste le niveau 18 ans nationaux l’an dernier. La marche était trop haute.
Cela met chacun devant ses responsabilités. Nous n’avions pas les armes pour lutter, mais la réaction à 3-0 sur un troisième coup de pied arreté a été intéressante. Badiane, qui a fait pour sa part un grand match, a eu sa récompense en réduisant la marque ».
Venant du nouvel entraîneur-adjoint du groupe professionnel, le compliment est de taille, et présage d’une excellente saison.

Barré par une trop forte concurrence en attaque, Badiane ne fera pas ses débuts en équipe première. Pas cette année. Mais qu’importe ! Il en profite pour enquiller les buts en CFA avec Jirès Kembo Ekoko, alors même qu’il doit régulièrement s’exiler sur l’aile gauche.
Badiane-Ekoko. Un duo qui fera mouche à 34 reprises cette saison, certainement le plus efficace de CFA, tous groupes confondus.
À gauche, il joue moins de son efficacité que de sa rapidité, de sa puissance et de son dribble. Mais il déborde, repique au centre, adresse une passe ou tente sa chance. Recette souvent gagnante, mais à travailler, à varier, pour fonctionner face à des défenseurs plus expérimentés.

En 2007-2008, Lhadji Badiane tentera sans doute sa chance dans un club de Ligue 2, en prêt. Une nouvelle occasion à saisir pour faire son chemin, et - pourquoi pas - revenir encore plus fort.

Guillaume Borne

Des quatre, c’est le plus connu désormais.
Son nom apparaît fin décembre dernier, alors qu’une sinistrose rémoise s’est abattue sur des supporters rennais dépités par la non moins piteuse élimination en Coupe de la Ligue.

L’alerte rouge est déclenchée par un Pierre Dréossi mis en difficulté. Avant un derby lorientais synonyme de dernier match de l’année 2006, le manager emmène ses troupes pour un mini-stage de trois jours à Carnac. Un peu à la surprise générale, Guillaume Borne fait partie du voyage.

Ce jeune défenseur originaire de Castres va même faire ses débuts en Ligue 1, bombardé titulaire au Moustoir aux côtés de Grégory Bourillon. Et celui qui fut élu une année "meilleur joueur du centre de formation" ne déçoit pas, bien au contraire. Il fait valoir son calme et son sens de l’anticipation, si bien que Pierre Dréossi n’hésite plus à le titulariser quand les habituels titulaires du poste manquent à l’appel.
Passé par le Centre de préformation de Castelmaurou (équivalent dans le Sud-Ouest de ce qu’est le Centre de Ploufragan en Bretagne), Guillaume Borne, arrivé à Rennes en 2002, profite de sa mise en lumière pour intégrer l’Équipe de France des moins de 19 ans.

Et si une vilaine blessure est venue entâcher sa fin de saison, il devrait être parfaitement opérationnel la saison à venir, prêt à suppléer la moindre absence ou la moindre défaillance des Mensah, Hansson et Bourillon, avec l’assurance de ne pas être une solution au rabais.

Kévin Bru

Dans la famille Bru, je demande le petit frère !
Après Jonathan Bru, dont la carrière professionnelle rennaise fut quelque peu... météoritique, voici Kévin Bru, de trois ans son cadet.
Comme Jonathan, Kévin est passé par l’INF Clairefontaine ; comme Jonathan il est milieu de terrain ; comme Jonathan il fréquente régulièrement les équipes de France.

Kévin choisit en 2003 d’intégrer le centre de formation rennais, et la présence de son frère n’y est sans doute pas étrangère. Mais les comparaisons s’arrêtent là. À la différence de Jonathan, Kévin Bru est un joueur offensif, un vrai meneur de jeu. Et sa progression, si elle a été plutôt régulière, a pris un sérieux coup d’accélérateur à l’automne dernier.

Remplaçant en début de saison en CFA, Bru montre à Landry Chauvin qu’il a le niveau pour assumer l’animation du jeu de l’équipe réserve, et s’éxécute avec succès. Habile tireur de coups de pied arrêtés, il alimente parfaitement le duo Badiane-Ekoko en ballons de but.
Très solide physiquement, doté d’une certaine aisance technique, on peut lui reprocher parfois un petit côté dilettante, voire de la lenteur. À lui de développer encore son excellente vision du jeu.

Appelé par Pierre Dréossi comme Guillaume Borne à Carnac fin décembre, Kévin Bru a dû attendre janvier et la rencontre de Coupe de France face à Romorantin pour s’exprimer avec les pros. Une performance moyenne sur une mi-temps, où le jeune Bru a alterné les orientations de jeu intéressantes et les approximations décevantes.
Dans la foulée, il signe un premier contrat professionnel de 3 ans, rallongé d’une année supplémentaire ce mercredi.

Il devrait obtenir en 2007-2008 un temps de jeu plus important, afin de montrer à nouveau ses qualités au public rennais.

Fabien Lemoine

Lorsque le 27 avril dernier le site officiel du club annonce le passage chez les professionnels de Fabien Lemoine, le parallèle est vite fait avec l’exemple de Romain Danzé.

Comme le Finistérien, Lemoine a obtenu un premier contrat professionnel d’un an, assorti de deux années en option. Le pied à l’étrier, ce natif de Fougères devra donc saisir sa chance pour imiter Danzé, et se faire une place au soleil.

Milieu récupérateur et relayeur, le seul joueur de l’effectif né en Ille-et-Vilaine a aligné les titularisations en CFA. Au Stade Rennais depuis de nombreuses saisons déjà, il a progressé sagement, au sein d’une génération (1987) qui ne restera pas parmi les plus brillantes de l’histoire du centre, au contraire de sa devancière de 1986 (Gourcuff, Marveaux, Danzé...), et dont il est le seul représentant à passer chez les pros (Badiane ayant été recruté en "post-formation", NDLR).
Appliqué, sérieux, Lemoine sait aller de l’avant. Il devra néanmoins gommer de son jeu des choix de passes parfois approximatifs, quelques erreurs techniques regrettables, et surtout une sale manie à récolter des cartons jaunes inutiles.

S’il devrait commencer la saison avec la réserve, il aura sans doute - au fil des blessures et des suspensions - l’occasion de s’exprimer chez les pros.