Derby à enjeux

Publié le 17 mai 2007 à 23h46 par Thibaud

Samedi soir, 20h45 au stade de la Route de Lorient. Que rêver de mieux qu’un derby pour fêter une qualification en Coupe d’Europe pour la saison prochaine ? Car, en effet, le Stade Rennais peut bel et bien s’assurer d’une qualification pour la Coupe de l’UEFA au terme de la 37ème journée. Explications.

La fin de saison dernière avait eu un goût amer sur les bords de la Vilaine. Après avoir égalé un record de victoires consécutives dans le championnat de France de Ligue 1 en s’imposant huit fois de suite, Nice mit fin à cette série en s’imposant par deux buts à un face à des Bretons marqués par une saison éprouvante. Après un mois d’août calamiteux (quatre défaites en cinq rencontres et seize buts encaissés), les coéquipiers de Kim Källström et Olivier Monterrubio étaient encore 15ème au soir de la 26ème journée. Les supporters des “Rouge et Noir” n’avaient alors rien à attendre de cet exercice. Et pourtant, à quatre journées de la fin du championnat, Rennes était troisième après cette incroyable série.
C’est à partir de la 35ème journée que les hommes de Bölöni ont commencé à piétiner avec cette défaite à Nice, tout d’abord, puis des matches nuls concédés face au PSG et à l’AS Saint-Étienne. Restait la réception de Lille pour sauver la saison. Après avoir mené 2-0, les Rennais concèdaient deux buts sur des inattentions. Ils disaient alors adieu à l’Europe, et à Bölöni, Freï, Källström et Gourcuff du même coup.

La physionomie de l’exercice 2006-2007 est comparable à la saison précédente : après un mois d’août difficile, Rennes a fini par faire sa place dans le “ventre-mou” de cette Ligue 1. Jamais constants, les “Rouge et Noir” enchaînent bonnes performances et désillusions. La bonne série rennaise de ce championnat débuta lors du déplacement à Nice après une défaite étriquée à Auxerre. C’est le début d’une série – toujours en cours - de neuf matches consécutifs sans défaite. Dans une course à l’Europe très serrée à deux journées de la fin du championnat, les jeux sont loin d’être faits pour la Ligue des Champions et la Coupe de l’UEFA. Retomber dans les travers de la saison passée serait, certes, pour l’heure inimaginable et très dommageable au vu du travail accompli. Mais les observateurs confirmeront après la rencontre de Troyes, qui a vu des Rennais éprouvés et incapables de produire du jeu, que rien n’est acquis.

Mettons les superstitions de côté à présent pour regarder devant nous : dans la configuration actuelle du classement, Rennes est européen. En effet, les 4ème, 5ème, et 6ème places sont qualificatives pour la Coupe de l’UEFA : Bordeaux ayant remporté une Coupe de la Ligue qualificative pour l’UEFA et étant en position au classement de disputer cette compétition la saison prochaine, libère une place, attribuée au cinquième du championnat. Or, le cinquième n’est autre que Sochaux, le tout récent vainqueur de la Coupe de France, également qualificative pour la Coupe de l’UEFA. Le finaliste étant Marseille, actuel dauphin de Lyon au classement, cette qualification pour la C3 redescend donc à la sixième place, qu’occupent les hommes de Dréossi actuellement.
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Conséquences au classement :

Concrètement, si le Stade Rennais s’impose face à Lorient samedi, alors que son poursuivant Toulouse s’incline à la Beaujoire (chez des Nantais qui ont battu Bordeaux la semaine dernière), il sera mathématiquement qualifié pour la coupe de l’UEFA. Dans le même temps, on observera les résultats des Sochaliens à Nancy, des Bordelais au Mans, et des Lensois face à Nice qui, s’ils font un faux-pas, laisseront entrevoir une lueur d’espoir pour, pourquoi pas, espérer mieux. Une dernière journée palpitante à Lille s’offrirait alors aux “Rouge et Noir”.
Si, cependant, les hommes de Dréossi manquent un ultime tournant dans leur saison, les choses se compliqueront de nouveau pour l’Europe, les Toulousains étant toujours à l’affût au classement.
Une défaite du Stade Rennais face à Lorient anéantirait ses espoirs de jouer l’Europe (sauf en cas de résultats défavorables de tous ses concurrents).

Sans ce billet en poche, un rude mercato s’annoncerait alors pour Pierre Dréossi.