Deux contrats pour un duo en or
Publié le 5 février 2005 à 23h07Après s'être beaucoup trompé en recrutant à tort et à travers, le Stade rennais s'offrira plus sûrement un avenir en conservant ses meilleurs joueurs...
La “jeunesse” comme principale recrue
Fin janvier, le mercato fermait ses portes sans faire de bruit. Le premier mois de l’année, qui à l’accoutumée s’avérait très prolifique en matière de transferts n’avait finalement pas eu son lot de rebondissements annuels. Et pour cause, certains clubs comme le Stade rennais ont préféré jouer la carte de la stabilité. Contre leur volonté ? Peut-être. Karytska et Maciel, deux joueurs surveillés par Rennes n’ont finalement pu rejoindre la capitale bretonne pour des raisons diverses. Cette absence de recrues n’allait pas pour autant mettre en difficulté l’effectif stadiste. Les "Rouge et Noir" peuvent en effet compter sur un vivier riche de talents leur permettant ainsi de se passer de la venue de plusieurs joueurs. Cependant, cette jeunesse n’étant pas gage de bons résultats à court terme, il lui faut encore progresser et ce, aux côtés de joueurs plus expérimentés.
À défaut de pouvoir faire signer de nouveaux joueurs, Pierre Dréossi - manager général - ainsi que tout le staff rennais chargé du recrutement ont tout fait pour conserver certains éléments essentiels en leur proposant à chacun une prolongation de contrat. En faisant resigner Didot jusqu’en 2008, le Stade rennais peut et pourra s’appuyer sur une valeur sûre pour encore quelques années. Les négociations ont été longues, la faute à un désaccord sur la durée du bail et à un Guy Roux souhaitant s’attacher les services du jeune milieu défensif rennais. Mais tout est bien qui finit bien : « Je pense avoir fait le bon choix. Mon désir est de gravir les échelons, de continuer à m’affirmer en L1 et de m’épanouir avec le Stade Rennais », a ainsi déclaré l’international espoir à Ouest-France.
Deux contrats pour un duo en or
Si les dirigeants rennais ont trouvé un accord avec Étienne Didot pour poursuivre l’aventure rennaise, il n’en est pas de même pour d’autres joueurs tout aussi importants dans l’effectif rennais. On y retrouve le capitaine Cyril Jeunechamp (« Il me reste un an de contrat avec le Stade Rennais, personne ne m’a encore parlé de prolongement de contrat. J’aimerais bien, maintenant tout dépend des conditions sportives, et quelle équipe il y aura pour l’année prochaine, il faut vraiment qu’il y ait un bon projet car je n’ai plus trop le temps d’attendre »), mais surtout le buteur Alexander Frei - déjà auteur de neuf buts cette saison ainsi que d’une passe décisive - et son pourvoyeur de ballons attitré en la personne d’ Olivier Monterrubio, qui affiche à ce jour huit buts et cinq passes décisives. Le Suisse verra son contrat expirer en juin 2006 tandis que le deuxième meilleur passeur de la Ligue 1 la saison passée ne sera plus rennais, contractuellement parlant, en juin 2005. « Je souhaite avoir un beau contrat, indique le gaucher rennais. Je veux voir si le Stade Rennais s’intéresse vraiment à moi. J’ai progressé et je pense qu’aujourd’hui, je suis plus mature pour aller dans un grand club. Une piste étrangère, pourquoi pas ? Je n’ai pas joué l’Europe depuis quatre ans que j’ai quitté Nantes. Cela me manque ».
Si l’on se fie à leurs statistiques, il n’est pas impossible que ce duo soit le plus performant du championnat. Des chiffres peu étonnants quand on sait toute l’amitié de ces deux joueurs qui, sur comme en dehors du terrain, se connaissent parfaitement : « Je retrouve avec Alex la même complicité que celle que j’ai eue avec Viorel Moldovan à Nantes. Il sait où je vais centrer », affirmait Monterrubio. De son côté, Frei est tout aussi élogieux avec son coéquipier en le félicitant pour la précision chirurgicale de ses passes. « Ma réussite, je la dois [....] à des joueurs comme Källström, Monterrubio ou encore Sorlin qui ont su me mettre en valeur », commentait le goleador sur son site officiel, - s’interrogeant même sur la non-sélection de son pote en équipe de France, précisant que cette dernière devait être très forte si Rubio n’était pas pris !
Maintenant que tout fonctionne, Frei n’oublie pas pour autant les moments difficiles vécus à son arrivée : « C’est ce naturel qui me plaît bien chez tout ce monde. Tout comme le sens de l’accueil dont les familles Monterrubio et Grenet ont fait preuve depuis mon arrivée en m’invitant régulièrement à manger. Ca peut paraître anodin, mais, pour moi, ces gestes-là ont beaucoup compté dans mon intégration et lors de mon combat pour ne pas abandonner ». Fini ce temps où l’abandon et la résignation hantaient l’esprit du joueur.
Maintenant, plus qu’un club, c’est toute une ville qui souhaite voir rester Frei. Chaque partie doit beaucoup à l’autre. Et par conséquent, le Suisse a pu se faire un nom qui dorénavant, dépasse l’hexagone. “Un ptit Suisse” comme il se définit qui n’a pas fini de grandir et de marquer de nouveaux buts sous les couleurs rennaises. Pour quelques années de plus, espérons-le. Et si possible, avec “Rubio”, avide de rendez-vous européens.
Viser l’Europe, c’est bien. Paraît-il que c’est encore mieux à deux...