Cyril Chapuis, l’énigmatique

Publié le 19 décembre 2012 à 11h25 par Rodighiero

En marge de la rencontre opposant le Stade rennais à Ajaccio, pour le compte de la 19e journée du championnat de France de Ligue 1, Stade Rennais Online vous propose de revisiter la carrière d’un joueur commun à l’histoire des deux clubs, en l’occurrence celle de Cyril Chapuis.

« Le meilleur brésilien du Stade rennais »

Né le 21 mars 1979, Cyril Chapuis débute sa carrière à l’ASPTT Lyon, avant de quitter le club rhodanien pour Alès. Dans le Gard, il fréquente les équipes de jeunes du club cévenol durant cinq années, et y démontre déjà certaines qualités. Dans la foulée, René Cédolin fait alors des pieds et des mains pour le faire venir à Niort. Une fois dans les Deux-Sèvres, Cyril Chapuis fait d’abord ses gammes au sein de l’équipe des moins de 17 ans nationaux, où il côtoie d’ailleurs le futur attaquant parisien Peggy Luyindula. Il joue ensuite au niveau DH (Division d’Honneur), avant d’intégrer le groupe professionnel des « Chamois ». En quelques apparitions seulement en seconde division, il attire ensuite l’attention de Pierrick Hiard qui flaire le bon coup de cidre. Après vingt-sept matches de D2 seulement et cinq buts marqués, le Lyonnais d’origine prend ainsi la direction de la Capitale bretonne. À l’orée de l’exercice 2000-2001, le Stade rennais souhaite s’affirmer en D1, et recrute une forte colonie étrangère (Fabiano, Lucas et Turdo). Le tout pour un cocktail de quelques millions de francs. Arrivé comme doublure sur les bords de la Vilaine, Cyril Chapuis fait ses grands débuts en D1 devant sa famille à Gerland, lors de l’ouverture du championnat. Coïncidence heureuse, le natif de Lyon a ainsi vu sa motivation encore plus grande. Remplacé à dix minutes du terme de la rencontre par Fabiano, il a gêné l’arrière-garde rhodanienne par ses mouvements incessants sur le front de l’attaque rennaise. L’ancien niortais a grandement contribué au match nul rapporté par le SRFC (2-2). Puis, pour sa première apparition devant le public du stade de la route de Lorient, Cyril Chapuis trouve le chemin des filets à la demi-heure de jeu face au Paris Saint-Germain (1-1). Au cours d’un match qui a tenu toutes ses promesses, le Stade rennais n’a pas réussi à conserver le score, se faisant rattraper par la patrouille, et par un but de Stéphane Dalmat à quinze minutes de la fin du match. Ceci dit, le jeune attaquant rennais a marqué les esprits, et surtout celui de son entraîneur Paul Le Guen. Se faisant une place de choix entre les deux recrues estivales Turdo et Lucas, Cyril Chapuis frappe encore contre Guingamp, lors d’une défaite sur le score de deux buts à un. Ce soir-là, il est d’ailleurs le seul à avoir tenté quelque chose, devant un public rennais médusé par le réalisme de l’attaquant guingampais Fabrice Fiorèse, auteur d’un doublé. Généreux dans l’effort, l’attaquant stadiste fatigue inlassablement les défenses adverses par sa percussion et ses appels en profondeur. Quelques semaines plus tard, Cyril Chapuis offre la première victoire rennaise de son histoire sur la pelouse du Parc des Princes (1-0). Dans la foulée, il marque encore deux buts face à Lille puis à Strasbourg, et se révèle définitivement sur le front de l’attaque rouge et noire. Débarqué sur la pointe des pieds de Niort à l’intersaison, Chapuis est devenu l’une des révélations bretonnes de la première partie de championnat. Bon distributeur de ballons, il est aussi très adroit devant le but. Après une victoire à Monaco lors de la 21ème journée de première division, Cyril Chapuis compte déjà six réalisations au compteur, dont trois lors des quatre derniers rendez-vous. Il est ainsi l’attaquant rennais le plus efficace depuis le début de la saison. Son transfert de sept millions de francs est d’ailleurs le meilleur investissement rennais de l’intersaison, loin devant les cent quarante millions de francs de Severino Lucas (soit environ 21 millions d’euros) et les quatre-vingt millions de francs de Mario Hector Turdo (environ 12 millions d’euros). Raymond Domenech lance alors sous forme de boutade que : « Chapuis est le meilleur brésilien du Stade rennais ». Il n’attend d’ailleurs pas longtemps pour le convoquer sur le front de l’attaque de l’équipe de France Espoirs.

Dix-huit mois en Bretagne

Mais en championnat, les résultats du SRFC sont mi-figue mi-raisin. Les joueurs bretons alternent le bon et le moins bon. En Coupe de France, le parcours rennais s’arrête même piteusement en seizièmes de finale. Le Stade rennais est ainsi défait à Amiens (3-1), alors pensionnaire du National. C’en est trop pour les supporters. L’ambiance est alors délétère à la Piverdière pour la reprise de l’entraînement. Les joueurs sont accueillis par une bordée de sifflets peu habituels dans la tranquille Capitale bretonne. En championnat, Rennes vise pourtant toujours l’Europe, mais perd ses dernières illusions lors d’une défaite à domicile contre Nantes (0-2). L’attaque bretonne est alors sans munition, se montrant très peu performante depuis quelques semaines déjà. À l’époque, Cédric Bardon se morfond sur le banc. Tandis que Lucas lutte avec vaillance mais sans réussite, et que Chapuis tire la langue, épuisé par ses débuts en fanfare. Il ressort pourtant sa panoplie de chasseur de buts le 17 mars 2001, lors d’une victoire historique à Guingamp (6-1). Doté d’une très bonne couverture de balle, il est encore cité au rayon des buteurs lors de la dernière rencontre de la saison à domicile face à Lyon (3-4). Cyril Chapuis a ainsi conclu en beauté sa première saison en D1, qui l’aura vu inscrire dix buts. Sous ses airs de « faux-lent », il a régulièrement rendu fou ses adversaires en les empêchant de se saisir du ballon. De son côté, le SRFC termine à la 6ème place de D1, mais n’accroche cependant pas le strapontin européen tant espéré en début de saison. Meilleur buteur du club, Cyril s’est imposé dans le onze de départ rennais. Devenu également vice champion d’Europe avec l’équipe B tricolore, Cyril Chapuis a su tirer son épingle du jeu, devenant la révélation de la saison 2000-2001 des « Rouge et Noir ». Mais sous la coupe de Christian Gourcuff, Cyril Chapuis ne connaît pas la même réussite. Malgré un magnifique but contre Aston Villa lors de la demi-finale aller de la Coupe Intertoto (2-1), Le technicien breton préfère s’appuyer sur Frédéric Piquionne et Olivier Monterrubio en attaque. Mis à l’écart du groupe, ce spécialiste du harcèlement des défenses adverses doute, et ne retrouve plus la même efficacité. Après avoir joué huit matches de championnat et marqué trois buts, Cyril Chapuis prend alors la poudre d’escampette en janvier 2002. En effet, il rejoint alors Marseille pour la coquette somme de cinq millions d’euros. Recruté par l’emblématique Bernard Tapie, ce pur gaucher découvre ainsi le bouillant stade Vélodrome, le 30 janvier 2002 contre Sedan. Mais l’ancien niortais tarde à s’imposer sur la Canebière. Au côté d’Ibrahima Bakayoko, Cyril Chapuis tente en vain d’imposer un pressing de tous les instants sur ses défenseurs directs, mais y laisse alors beaucoup d’énergie au moment de convertir ses occasions de buts. Ainsi, pour sa première saison à Marseille, l’international espoirs dispute neuf matches mais ne marque aucun but. Mais celui qui est désormais surnommé « le mystérieux » par ses partenaires, pour son tempérament relativement fuyant, ne s’en laisse pas compter et s’entraîne plus dur que jamais pour retrouver son meilleur niveau. Ses efforts sont finalement récompensés au cours de l’exercice 2002-2003, puisqu’il devient un titulaire en puissance de l’équipe d’Alain Perrin. Ironie du sort, c’est d’ailleurs face à Marseille, que Rennes s’effondre (3-1) en ce début de saison. Pire, c’est Cyril Chapuis qui précipite la perte des « Rouge et Noir ». Auteur d’un doublé pour son retour au stade de la route de Lorient, l’attaquant des « Ciel et Blanc » enfonce alors son ancien club le 24 août 2002.

Stade rennais, saison 2000-2001

Une fin de carrière dans l’anonymat

Lyonnais de cœur mais fervent supporter de l’OM, Cyril Chapuis fait ainsi un peu mieux l’étalage de ses qualités dans la cité du Vieux-Port. Plutôt bon dribbleur, l’ancien niortais profite alors de la confiance d’Alain Perrin pour jouer trente-trois matches de championnat et inscrire quatre buts. Dans le même temps, l’Olympique de Marseille a terminé sa saison sur le podium de la Ligue 1, obtenant ainsi son précieux sésame pour la sacro-sainte Ligue des Champions. Dans la foulée, l’équipe phocéenne est fortement renforcée à l’intersaison, avec les arrivées de l’ivoirien Didier Drogba et de l’égyptien Mido notamment. Dorénavant barré sur le front de l’attaque marseillaise, Cyril Chapuis décide alors de s’exiler en Angleterre. Il rejoint le club de Leeds United, où il est prêté jusqu’en janvier 2004. Peu convaincant durant son périple Outre-Manche, Cyril Chapuis n’y joue qu’une seule malheureuse mi-temps. L’ancien stadiste est ensuite prêté jusqu’à la fin de la saison à Strasbourg. Priorité du recrutement d’Antoine Kombouaré, l’entraîneur alsacien aime sa protection du ballon, ainsi que sa conduite balle au pied. De son côté, Cyril Chapuis espère relancer sa carrière avec le Racing. Mais sa mission est plutôt délicate : celle de faire oublier l’efficace Danijel Ljuboja aux supporters strasbourgeois. Dans le même temps, il a aussi la lourde tâche de pouponner les jeunes pousses du club, comme Alexander Farnerud, Éric Mouloungui ou encore Salim Arrache. Toujours sérieux dans son travail, le périple alsacien de Cyril Chapuis s’avère pourtant être un échec. Si bien qu’il est de nouveau prêté, à Ajaccio cette fois-ci. Sur l’île de beauté, il ne réussit guère plus à se mettre en valeur. Buteur à trois reprises pour vingt-trois matches disputés, l’ancien rennais permet malgré tout à Ajaccio de se maintenir en Ligue 1. Mais alors qu’il lui reste encore un an de contrat avec l’OM, Cyril Chapuis n’est plus vraiment en odeur de sainteté sur la Canebière. Après un entretien passé avec Pape Diouf, le président marseillais de l’époque, les deux parties s’accordent alors pour rompre le contrat de l’ancien niortais. Il tente ensuite une deuxième aventure à l’étranger, en s’engageant en Belgique avec le FC Bruxelles. Mais son essai n’est pas plus convaincant dans le plat pays. L’ex-olympien se retrouve alors à Grenoble en Ligue 2. En Isère, il joue vingt-matches et trouve le chemin des filets à cinq reprises, au cours de l’exercice 2006-2007. Porté ensuite disparu pendant un long moment, Cyril Chapuis signe un contrat d’un an et demi en faveur du FC Metz, en janvier 2008. En Lorraine, il retrouve son ancien entraîneur au GF38, Yvon Pouliquen. Lanterne rouge de Ligue 1, Metz compte sur un retour en forme de l’ancien buteur niortais pour sauver sa place dans l’élite. Malheureusement, le club lorrain termine dix-neuvième et ne peut éviter une nouvelle relégation à l’échelon inférieur. La saison suivante, Cyril Chapuis ne dispute que quatre matches pour un but, si bien que son contrat n’est pas renouvelé. Mis à l’essai en 2010 par Arles-Avignon, l’attaquant ne convainc finalement pas les dirigeants provençaux. Cyril Chapuis s’est depuis engagé avec l’équipe de Bourg-Péronnas en National.. Au total, Cyril Chapuis a disputé 123 matchs en Ligue 1, 56 matchs en Ligue 2 et 1 match en Premier League, sans oublier quatre matchs en Coupe Intertoto. Malgré un indéniable talent, il n’aura réussi qu’une bonne saison au plus haut niveau à Rennes.

Sa carrière en bref

Olympique d’Alès
1998-2000 : Chamois Niortais FC
2000- janvier 2002 : Stade rennais FC
janvier 2002-2005 : Olympique de Marseille
juin 2003- janvier 2004 : Leeds United (prêt - Angleterre)
janvier 2004- juin 2004 : RC Strasbourg (prêt)
juin 2004- juin 2005 : AC Ajaccio (prêt)
janvier 2006- juin 2006 : FCM Bruxelles (Belgique)
2006-2007 : Grenoble Foot 38
janvier 2008-juin 2009 : FC Metz

Sources :
- Wikipedia
- Cyril.chapuis.free.fr
- Archives Ouest France

Crédit photo : FC METZ/Pira

Vos réactions (5 commentaires)

  • crouton56

    19 décembre 2012 à 12h04

    Comme quoi, aller voir si le pelouse n’est pas plus verte ailleurs, n’est pas la meilleur solution !! tant pi pour lui !!

  • Dirk diggler

    19 décembre 2012 à 16h36

    Cyril Chapuis,une étoile filante !!
    l’image qu’il m’en reste c’est celle d’un type qui a chopé le boulard après une bonne saison. Il est aussi vrai qu’a l’époque ou il flambait au Stade Rennais je pensais qu’il avait une belle carrière devant lui car inscrire 10 buts pour ces débuts en ligue 1 à 21 ans c’est une sacré perf.
    En mème temps rappelons nous de tous ces joueurs qui ont à un moment de leur carrière flambé 6 mois ou 1 an et que l’on a perdu de vue par la suite (il y en a un paquet).
    Dans le cas de Chapuis je pense que c’est le mental qui n’a pas été a la hauteur. Une fois signé a l’OM il s’est cru « arrivé ». Ajouté à ça apparemment un caractère un peu sombre,un peu spécial.
    Depuis son départ de Rennes ça a été la chute sans fin..

  • Louis G

    19 décembre 2012 à 17h32

    Oui après sa très bonne saison 2000-2001 , nous avions nourri beaucoup d’espoir pour Cyril Chapuis qui avait su se frayer un chemin entre des recrues brésiliennes peu convaincantes ...est-ce le changement d’entraineur qui lui aura été fatal ?...est-ce le sentiment de quelqu’un « d’arrivé » qui l’a empêché de se remettre en cause ??...toujours est-il qu’au final j’ai une impression de gâchis concernant ce jeune footballeurde talent !!...

  • fada29

    19 décembre 2012 à 20h37

    Bonsoir.Dirk a résumé la chose,"il" ne sera pas la prochaine recrue du SRFC,dommage pour lui d’être placé au rayon des oubliettes ,nombreux les joueurs qui quittent RENNES et plouf....et en parlant de recue(s),le mercato d’hiver :quequette à en croire notre cher président,donc coupes + championat avec la CFA en renfort tant qu’à faire,je ne sais pas ce que vous en pensez mais ça fait « lège »,attention à la grosse désillusion(je n’espère pas...)en attendant victoire samedi.

  • Bibi peau de chien

    21 décembre 2012 à 11h31

    Rien à voir avec C. Chapuis - tout ou presque a été dit .
    Donc , je découvre la sanction pour K.B. 2 fermes + 1 avec sursis . Qu’on le veuille ou non , je trouve celà assez sévère , surtout avec le contexte d’un arbitrage assez « psychédélique » .
    On peut supposer que le brillant « Rain - gard - ville », s’en tire avec les félicitations du jury !

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