Top 10 : le Stade rennais et la Corse
Publié le 23 avril 2012 à 22h41 parTop 10. Alors que se profile dimanche prochain la réception de l'AC Ajaccio, retour sur des figures qui ont (plus ou moins) marqué le Stade rennais, et qui ont pour point commun d'avoir également joué sur l'île de Beauté. La Bretagne et la Corse, deux régions si lointaines, mais toutes deux si particulières...
10. Philippe Lévenard
Comme son nom ne l’indique pas, Philippe Lévenard est né à Pero-Casevecchie, à quelques kilomètres au sud de Bastia. Très logiquement, c’est au SCB qu’il débute sa carrière professionnelle, au milieu des années 1980. Le club corse évolue en Division 1, mais Lévenard ne parvient pas à y percer. Son entraîneur, Antoine Redin, ne lui fait pas confiance, et il doit passer par la D2 pour lancer sa carrière. Direction alors... le sud, et le Gazélec d’Ajaccio, où il obtient une place de titulaire en défense.
Après un court passage en D3 par Sedan, c’est avec le SCO d’Angers que sa carrière décolle. Lévenard devient un joueur régulier en seconde division, et obtient même la montée dans l’élite en 1993. Dix ans après ses débuts à ce niveau, le défenseur retrouve la D1. Après trois autres saisons dans l’élite avec Lille, c’est un Lévenard trentenaire qui débarque à Rennes, version Guy David. Sans beaucoup de moyens en attendant l’arrivée de François Pinault, le recrutement est très hasardeux à l’été 1997, et Philippe Lévenard en fait partie. Deux bouts de matchs et trente minutes de jeu plus tard, il est mis au placard avant de retourner en Corse au mois de janvier suivant. Après avoir joué à Borgo, il travaille ensuite dans l’immobilier.
9. Youssouf Hadji
Si Youssouf Hadji reste davantage associé à l’AS Nancy-Lorraine, son club formateur, on en oublie peut-être que c’est à Bastia qu’il s’est révélé en Ligue 1. L’international marocain n’évoluait qu’en L2 avec son club formateur avant d’être transféré en Corse. En l’espace de deux saisons, sa technique et son jeu de tête séduisent les observateurs. Sa saison 2004-2005 sous les couleurs bastiaises, lors de laquelle il marque onze buts toutes compétitions confondues, reste l’une des meilleures de sa longue carrière.
Flairant le bon coup, et souhaitant compenser le départ d’Olivier Sorlin, le Stade rennais le recrute à l’été 2005 pour occuper le flanc droit de l’attaque. Hadji intègre un groupe renforcé en vue de la Coupe UEFA, avec les arrivées notamment de John Utaka et Erik Edman. Mais la mayonnaise prend mal, malgré des débuts encourageants, et le Marocain perd les faveurs de Laszlo Bölöni. L’arrivée de Pierre Dréossi au poste d’entraîneur lui sera fatale.
Transféré à Nancy en janvier 2007, il se refait une santé en Lorraine, avant de revenir - comme on le sait - l’été dernier au Stade rennais.
8. Georges Calmettes
À l’origine, Georges Calmettes est plutôt Montpelliérain. Né dans l’Hérault, ce milieu de terrain rejoint logiquement le club phare du département à l’âge de 17 ans, puis y fait ses débuts professionnels. Après un court passage à Cannes, il rejoint Rennes en 1967. Une équipe alors menée par Jean Prouff qui cherche à se renouveler après sa victoire en Coupe de France deux ans plus tôt. S’il est aligné à vingt-cinq reprises en championnat, Calmettes peine à s’imposer pour sa première saison en Bretagne, barré par d’autres joueurs, notamment le Franco-italien Victor Mosa.
Conséquence, il prend la direction de l’île de Beauté en signant à l’AC Ajaccio. Mais c’est surtout à Bastia, qu’il rejoint un an plus tard, que Georges Calmettes s’impose, devenant l’une des figures emblématiques du club de Haute-Corse au début des années 1970. Au total, il dispute près de 150 matchs avec le SCB, dont il est alors l’un des meneurs dans l’élite française.
7. Patrice Luzi
Où est donc passé Patrice Luzi ? Près de deux ans après son départ du Stade rennais, la question mérite d’être posée, puisque l’ancien portier a, semble-t-il, arrêté le football depuis cette date. Juin 2010 a ainsi marqué la fin d’une trajectoire étonnante pour le natif d’Ajaccio.
Formé au Gazélec puis à l’AS Monaco, il s’exile d’abord très jeune à Liverpool, où il ne fera quasiment aucune apparition chez les pros. Encore aujourd’hui, chez les fans des Reds, son nom reste associé à celui des pires gardiens connus par le club. Après trois saisons quasiment blanches, c’est en Belgique que Luzi retrouve du temps de jeu, d’abord à Mouscron puis à Charleroi.
En 2007, c’est quasiment à la surprise générale que le Stade rennais le débauche. Son rôle ? Venir concurrencer Simon Pouplin après le départ de l’expérimenté Christophe Revault. D’abord remplaçant, il profite d’une blessure du Choletais pour glaner ses premières minutes de temps de jeu. Puis, au printemps, Guy Lacombe fraîchement arrivé le promeut titulaire. Un état de grâce passager, sans que Luzi ne convainque vraiment son monde, puis l’arrivée l’été suivant de Nicolas Douchez le condamne au banc de touche. Le portier corse ne jouera plus qu’un seul match en équipe première, restant au placard jusqu’au bout de son contrat deux ans plus tard, miné également par des problèmes de dos.
6. Pierre Maroselli
À l’instar de Philippe Lévenard, Pierre Maroselli n’a joué à Rennes que lors de la sombre saison 1997-1998. Mais à la différence de Lévenard, comme son nom ne l’indique pas non plus, Maroselli est né... à Rennes. C’est pourtant bien en Corse que ce défenseur grandit, réalisant sa formation au SC Bastia. Lancé chez les pros à la fin des années 1980, Maroselli devient l’un des piliers du club corse. Il y côtoie d’ailleurs Frédéric Antonetti, qui devient son entraîneur durant trois saisons, de 1994 à 1997. Joueur de club, il est de toutes les aventures bastiaises durant près de dix ans, participant notamment à la remontée en D1 en 1994.
En août 1997 finalement, Pierre Maroselli retrouve sa ville de naissance et signe au Stade rennais. Mais l’aventure tourne court, et Guy David ne le titularise que six fois, pour douze matchs disputés au total. Un bilan qui le fait partir l’été suivant à l’AC Ajaccio, où il boucle sa carrière professionnelle. Revenu vivre à Bastia, il y exerce désormais comme magnologue, une discipline non conventionnelle de la médecine.
5. Fabien Piveteau
Joueur du SC Bastia de 1996 à 1998, Fabien Piveteau n’a jamais joué au Stade rennais. Mais cet ancien gardien de but, devenu agent, a noué des liens particuliers avec le club rouge et noir ces dernières années. Conseiller de Michael Essien - qui a débuté sa carrière européenne à Bastia - Fabien Piveteau est aussi celui de Pierre Dréossi, Frédéric Antonetti, et de nombreux joueurs qui sont passés, sont présents ou même qui vont rejoindre prochainement le Stade rennais. Une influence qui fait même grincer quelques dents en haut lieu.
Dernier joueur en date « placé » par Piveteau au Stade rennais, le jeune international guinéen Sadio Diallo, qui rejoindra la Bretagne l’été prochain. Un lien supplémentaire entre cet ancien gardien du SCO d’Angers, la Bretagne et la Corse.
4. François M’Pelé
Redoutable buteur dans les années 1970, François M’Pelé a terrorisé les défenses de l’hexagone durant treize ans. L’AC Ajaccio le repère alors qu’il évolue dans son pays d’origine, le Congo, au Standard de Brazzaville. M’Pelé débarque donc en Europe via la Corse, et s’impose immédiatement comme un attaquant de premier plan. Durant cinq saisons, il est le fer de lance d’un club ajaccien qui fait l’expérience du professionnalisme, et qui peut compter sur la quinzaine de buts que le Congolais lui apporte invariablement chaque année.
Transféré en décembre 1973 au tout jeune PSG, M’Pelé connaît la même réussite dans la capitale, dont il devient l’un des premiers grands attaquants. Au total, il marque 129 buts dans l’élite, ce qui le place parmi les quarante meilleurs artilleurs de l’histoire du championnat, et ce malgré trois saisons passées en D2.
C’est d’ailleurs à cet échelon que le Congolais dispute la dernière saison de sa carrière, sous les couleurs du Stade rennais. Un buteur charismatique qui booste l’attaque rouge et noire malgré ses 34 ans. Auteur de seize buts, il ne permet pas à Rennes de remonter en D1, mais ouvre lui la voie avant de retourner dans son pays : c’est l’année suivante que les Stadistes obtiendront leur billet de retour dans l’élite.
3. Pierre-Yves André
Lannionnais de naissance, Pierre-Yves André a su se faire adopter par le peuple corse. Lui, l’attaquant costarmoricain, est devenu au fil des années l’un des symboles du SC Bastia et de ses supporters. Passé professionnel au Stade rennais, où il joue durant quatre saisons en D2 puis en D1 comme ailier gauche, il y fait admirer sa pointe de vitesse. Des qualités qui finissent par séduire le SC Bastia, où il évolue durant quatre ans et où il commence à régaler les supporters locaux.
Après un intermède à Nantes, Bolton puis Guingamp, Pierre-Yves André retrouve avec plaisir le stade de Furiani en 2004, dont il est resté l’idole. Malgré une descente en D2, le Costarmoricain lui reste fidèle, et devient le capitaine de l’équipe bastiaise. Un attachement qui se poursuit jusqu’à ses 36 ans, âge auquel l’ancien rennais décide de raccrocher les crampons. Malheureusement, cette retraite s’accompagne d’une descente du SCB en National, en juin 2010. Deux ans plus tard, le club corse s’apprête à retrouver l’élite.
2. Frédéric Antonetti
Impossible évidemment de parler Corse et Stade rennais sans évoquer son entraîneur actuel. Frédéric Antonetti est encore aujourd’hui un symbole du SC Bastia, et le technicien devrait retourner avec émotion au stade de Furiani la saison prochaine. Né à Venzolasca, tout près de Bastia, il fait sa formation au SCB avant d’y débuter sa carrière pro puis d’y boucler son parcours de joueur professionnel.
À sa retraite sportive, il prend alors en main des équipes de jeunes du club, puis profite en novembre 1994 du licenciement de Léonce Lavagne pour prendre les rênes de l’équipe première, déjà secondé par Jean-Marie de Zerbi. Son travail paye, et Antonetti mène Bastia jusqu’en Coupe Intertoto. Après avoir dirigé le Gamba Osaka, Saint-Étienne, puis Nice, c’est au Stade rennais qu’il débarque en juin 2009. Premier entraîneur corse de l’histoire du club, il lui a apporté son caractère bouillant. Mais il lui reste encore à convaincre tout son monde, que ce soit dans le jeu déployé ou dans les résultats.
1. Pierrick Hiard
Gardien historique du Stade rennais, Pierrick Hiard est aussi un joueur mythique à Bastia. Né à Rennes, il est un vrai enfant du Stade rennais, qui y a débuté dès l’âge de 10 ans, et qui y est toujours présent, 47 ans après.
Sur cette période de 47 ans, Hiard n’a vécu qu’un intermède de cinq ans et demi hors de Bretagne. Englué dans des problèmes économiques, le Stade rennais est obligé fin 1977 de vendre ses meilleurs espoirs. Gardien prometteur, vainqueur de la Coupe Gambardella en 1973, Hiard est évidemment de ceux-là, et c’est le SC Bastia qui profite de l’aubaine. Après une saison et demie dans l’ombre du titulaire Marc Weller, il intègre le onze de départ pour la saison 1979-1980. Performant, il parviendra à intégrer l’équipe de France, mais aura surtout participé, dès 1978, à l’épopée bastiaise en Coupe UEFA. Auteurs d’un parcours ébouriffant, avec Hiard titulaire dans les bois, les Bastiais butent malheureusement en finale contre le PSV Eindhoven (0-0, 0-3).
Resté cinq saisons et demie en Corse, Hiard retourne à Rennes dès que le club rouge et noir retrouve l’élite, en 1983. Joueur jusqu’en 1992, il devient ensuite entraîneur des gardiens jusqu’en 2003, avant d’intégrer la cellule de recrutement dont il est aujourd’hui le responsable. Bref, une vie (presque) entière consacrée au Stade rennais, avec une touche de Corse.
Mais également...
Laurent Batlles, Jean-Pierre Brucato, Jean-Christophe Cano, Jacques Castellan, Cyril Chapuis, Émerick Darbelet, Philippe Delaye, Kaba Diawara, Réginald Dortomb, Éric Durand, Jean-Paul Escale, Jocelyn Gourvennec, Stéphane Grégoire, Cyril Jeunechamp, Serge Lenoir, Yves Mangione, Toifilou Maoulida, Christophe Meslin, Victor Mosa, Daniel Solsona, Daniel Thoirain, Grégory Ursule, Tony Vairelles, Dominique Vésir, Grégory Vignal, Stéphane Ziani...
Vos réactions (6 commentaires)
barrockaaa
23 avril 2012 à 23h09eric durand aussi
Et prochainement,DIALLO,je l’ai trouvé interressant hier soir contre la Berrichone.Pas avare de ses efforts et de la technique en plus et peut-être une interressante marge de progression.A voir !
likas
24 avril 2012 à 13h05Article pas super interessant je dois dire !!!! j’aimerais de loin un top 10 des flop du stade rennais !!!! lukas , turdo , vander , fleurquin , loechsbor , mornar, rochat etc....... alala nostalgie quand tu nous tiens !!! :)
och_bzh
24 avril 2012 à 13h51...Luizi, Pouplin, Camara, Montano,...
Autre idée : l’équipe de rêve du Stade rennais sur les 10 dernières années sous forme d’un sondage (l’équipe du siècle ayant été constituée en 2001 pour le centenaire).
exemple : 1ère semaine les internautes votent pour le meilleur gardien (isaakson, cech, douchez, costil).
Mais bon c’est pas le sujet.
Quant à cet article je le trouve approprié en raison du match à venir et de la montée de Bastia en Ligue1 l’année prochaine.
La Ouaach !
25 avril 2012 à 10h51Merci pour cet article qui permet de connaître les liens, les amitiés...
Sinon je souhaits que « Derrick » reste encore à Rennes une saison pour vraiment aller au bout des choses et d’un cycle.
Je crois en lui et je suis sur qu’il va faire quelque chose de grand au SRFC !
Let’s go Anto !
generationvdb
25 avril 2012 à 12h01P-Yves ANDRE associé à Wiltord & Guivarc’h en 96/97... C’était à mes yeux un trident détonateur, complémentaire... j’en garde un super souvenir...