Les supporters ont la parole !

Bilan, jeu et espoirs...

Cinquième avec 32 points, le Stade Rennais est en embuscade, cela vous parait-il satisfaisant ou insuffisant ? Le jeu rennais, beaucoup critiqué la saison passée, vous semble-t-il en progrès ou dans la même lignée depuis l’arrivée d’Antonetti ? Quelles perspectives pour la deuxième partie de saison ?

Tous s’accordent pour évaluer le bilan comptable de la première partie de saison comme satisfaisant. Utaka35 souligne le « bilan plus qu’honorable compte tenu de tous les matchs joués par le Stade depuis juillet ». Autre point positif, l’équipe « a réussi à aller prendre des points, là ou traditionnellement elle revenait bredouille comme à Marseille, Auxerre ou Sochaux » (cece35). À côté de cette satisfaction, le sentiment de frustration revient beaucoup également. L’« irrégularité chronique » mise en avant par arnanto est ressentie comme un frein à des objectifs plus ambitieux que ceux d’avant-saison. Ainsi, le Stade Rennais a « perdu trop de points contre des équipes assez moyennes » en raison du « peu de mouvement et d’imagination contre des équipes regroupées » (Valentin35).

S’agissant du jeu rennais, la plupart des membres du forum estiment qu’il « a beaucoup progressé », à l’image d’utaka35 et « le nombre de but marqués cette année par rapport à l’année dernière » (Glokir) l’illustre bien. Pour chris935 « cette progression n’est pas due à une amélioration du collectif mais simplement à l’apport des recrues offensives, Pitroipa et Féret qui ont amené un peu de créativité au jeu rennais ». D’ailleurs, pour Sylvainf, « le jeu rennais est assez semblable » à celui de la saison dernière. Il pense en outre que, plus qu’une progression collective, il faut chercher les progrès dans les arrivées du Burkinabé et du Costarmoricain, ainsi que dans la constance trouvée par Kembo. Boris ajoute que le jeu ne progresse pas depuis l’arrivée d’Antonetti, et reste stéréotypé et peu inventif en attaque placée, le Stade Rennais actuel demeurant « une équipe de contre » pour lui.
S’agissant des ambitions pour la seconde partie de la saison, la « cadence infernale » (Clecle-Rennais) des équipes de tête est à prendre en considération, ce qui explique que beaucoup se contenteraient volontiers d’une place dans le Top 5. Ainsi, pour Rossoneri, Rennes « est à sa place » et la deuxième partie de saison devrait être « dans le même lignée ». Certains sont plus optimistes et voient dans « le retour de Brahimi qui peut apporter un vrai plus s’il retrouve son top niveau » (asa-55), et le fait de jouer moins de matchs, des motifs d’espoir permettant « pourquoi pas d’aller chercher le podium » (yoyoceltik).

Ligue Europa, regrets éternels...

Le parcours en Ligue Europa est déjà terminé avec un bilan de 3 nuls à domicile et 3 défaites à l’extérieur. Pour vous, c’est toujours la même rengaine en Ligue Europa ou des progrès sont-ils à noter ?

S’il y a un mot qui revient dans la bouche des supporters rennais à propos du parcours en Ligue Europa, c’est bien « regrets ».
Tout d’abord, The-Bad-Seed rappelle la victoire à Belgrade contre l’Étoile Rouge, qui est assurément la plus belle victoire des Rouge et Noir en terre étrangère. L’implication montrée lors des rencontres face à Rustavi et l’Étoile Rouge s’est confirmée lors des deux premières rencontres de poule. « Les deux premiers matchs à Udine et à Rennes contre l’Atlético Madrid ont laissé entrevoir beaucoup d’espoir » (chris935), notamment « un gros match contre Madrid avec un pressing impressionnant » (Clecle-Rennais), le tout dans une ambiance rament vue Route de Lorient ont marqué les esprits. Ces deux bons matchs, qui ne se sont pas traduits par des victoires, et la suite laborieuse laissent un goût mitigé à beaucoup.
Afin d’analyser l’incapacité à gagner des matchs dominés, deux explications principales sont avancées. D’une part, le « manque d’expérience » (Glokir) des joueurs illustrant les limites d’un « recrutement axé sur des joueurs jeunes sans aucune expérience européenne » (Rossoneri). D’autre part, le « manque de confiance du club » et de « l’équipe surprise de pouvoir dominer ces équipes là ! » (utaka35).

Au moment de faire un bilan de cette campagne, les avis divergent. Certains estiment « qu’on a clairement joué l’Europe cette saison et que le turn-over d’Antonetti était intelligent » (Clecle-Rennais), et que des progrès sont à noter, l’équipe n’ayant « jamais été surclassée par un adversaire » (cece35). En revanche, « le bilan est très décevant » pour Valentin35, qui juge que l’équipe a trop vite abandonné. Boris partage cet avis, estimant que la compétition a été « bradée » avec « un turn-over à gogo qui a minimisé nos chances dès la réception de Glasgow ». « Les supporters rennais qui ne demandent qu’à s’enflammer y ont cru, mais comme souvent avec le Stade, on est vite redescendu de notre nuage », résume chris935.
Pour que cette expérience devienne positive, il est « important de savoir très vite la répéter » (Sylvainf), pour espérer enfin obtenir des résultats dans cette compétition.

Un recrutement satisfaisant

Costil, Mavinga, Pitroipa, Féret, Hadji... Comment jugez-vous l’apport des recrues estivales ?

Le recrutement de l’intersaison a dans son ensemble satisfait, ainsi The-Bad-Seed estime qu’il s’agit « indéniablement d’un bon recrutement ».

Dans les buts, « Benoît Costil a remplacé à merveille Douchez », en se montrant « décisif à plusieurs reprises, notamment à Marseille au cours d’un match époustouflant » (Clecle-Rennais). Sylvainf souligne « cette belle réussite », qui apparaissait comme « un gros pari » au départ, avec seulement Diallo en solution de remplacement.

Au poste de latéral gauche, Chris Mavinga apparait « assez fragile défensivement, se laissant trop prendre dans son dos » (Clecle-Rennais) et « très en dessous d’un Kévin Théophile-Catherine » (arnanto). Pourtant, beaucoup s’accordent à penser que ce joueur possède un « grand potentiel » (Glokir), s’appuyant notamment sur « sa bonne qualité de centre » (yoyoceltik).

En tant que meneur de jeu, Julien Féret confirme à Rennes qu’il est un « excellent joueur », rendant le jeu plus « fluide », d’après cece35, sachant à la fois marquer et délivrer des passes décisives. Si « le jeu rennais est plus attractif cette saison, il n’y est pas étranger ». Son apport sur les coups de pied arrêtés est souligné par asa-55. Toutefois, Julien Féret a pu se montrer « transparent » (utaka35) sur certains matchs et doit « gagner en régularité » (asa-55) pour la suite de la saison.

« Excellent techniquement, rapide, il a apporté cette folie et cette créativité qui manquait devant » (asa-55). Évidemment il s’agit de Jonathan Pitroipa, un joueur capable « de changer la physionomie d’une rencontre » (utaka35), qui plait forcément aux amateurs de prouesses techniques. Il « apporte un plus en attaque » (The_Bad_Seed) et fait « lever le stade » (Sylvainf). Que demander de plus ? Et bien l’exigeant supporter rennais attend plus de régularité de sa pépite et plus d’actions décisives.

Enfin au poste d’attaquant (de pointe ?), Youssouf Hadji est la recrue qui pose le plus question. Arrivé au dernier moment, le « choix par défaut » (Boris) suite à la non-venue d’Erding tarde à convaincre. Ses « bons débuts » n’ont pas été confirmés pour Clecle-Rennais, qui met en avant le fait que le Marocain « décroche beaucoup trop ». Il semble « totalement inadapté au poste d’avant-centre dans un 4-3-3 », estime Sylvainf qui considère Hadji comme « un bon joueur, mais mal utilisé », qui serait plus utile « dans un rôle de neuf et demi » (Boris). « Sachant qu’il a été recruté pour jouer n°9 et qu’il était acquis qu’Antonetti ne bougerait pas de son 4-3-3, du coup c’est une mauvaise pioche du recrutement » (Sylvainf).

Le bilan de ce recrutement apparait globalement positif avec trois joueurs répondant ou dépassant les attentes placées en eux et qui ont comme point commun de devoir progresser en régularité. Concernant les deux autres recrues, plus que leur niveau, c’est avant tout leurs profils de « défenseur central de formation » (Boris) pour l’un, et d’attaquant de soutien pour l’autre qui sont mis en cause. Rossoneri regrette le recrutement « d’un arrière gauche sans expérience, quand il fallait un arrière gauche expérimenté » et « d’un joueur moyen, quand on avait urgemment besoin d’une pointure ». Les refus de Morel et d’Erding ont pesé sur le recrutement rennais, le club se retrouvant à racler les fonds de tiroirs tel Laurent Blanc.

Cap ou pas cap ?

Le débat sur le cap à franchir revient sans cesse parmi les supporters rennais. Par quoi passe ce fameux cap : investissement de l’actionnaire, politique à long terme avec Antonetti ou un autre entraineur, renforcement de l’identité, autres... ou bien ce cap ne serait-il qu’une illusion ?

Alors que le Stade Rennais a longtemps été connu pour sa pratique de l’ascenseur régulier entre Division 1 et Division 2, aujourd’hui, ses supporters entendent qu’il emprunte l’escalier menant au toit de la Ligue 1. Quiconque se prétendant sérieusement supporter rouge et noir n’a pas pu échapper à la sempiternelle question du cap, du pallier à franchir pour le club.
D’après The_Bad_Seed, un « premier cap est clairement passé depuis longtemps » avec le maintien du club dans le top 10 depuis près de dix ans. Comment aujourd’hui passer un deuxième pallier ? Les propositions diffèrent...

Glokir croit fermement au « projet commencé avec Antonetti depuis l’année dernière qui semble avoir des bonnes bases ». « Chaque projet doit avoir son lot de risques tel qu’investir » sur des joueurs confirmés et permettre à Antonetti de disposer des armes nécessaires aux ambitions des supporters. « La continuité impose que les meilleurs restent au stade le plus longtemps possible et donc que le salary cap soit plus élevé » (chris935), « ce cap ne sera qu’illusion sans investissement », ajoute Rossoneri.
En ces temps de crise, utaka35 tempère ces ardeurs dépensières, rappelant que le Stade Rennais ne « sera jamais l’OL, l’OM ou Paris » et que « sortir des perles du centre de formation est la bonne solution ». Le cap passera par « l’audace » et la « mentalité » d’après lui. Cela sera t-il suffisant ?

Clecle-Rennais affiche son scepticisme, se demandant si « c’était une illusion en effet, et si le Stade Rennais ne pouvait pas faire mieux en championnat que ce qu’il fait depuis quelques saisons ? Si la Ligue des champions était trop difficile d’accès ? » En outre, « plus les années passent et plus ce cap devient difficile à atteindre », précise Sylvainf, « la Ligue des champions crée des écarts financiers entre les clubs, et plus ça va, plus il est difficile pour les "petits" de se faire une place parmi les gros ». Il s’interroge également sur la réelle volonté de l’actionnaire de voir le club passer ce cap. Alors comment fait-on sans coup de pouce de Monsieur Pinault ?
« Rennes en a largement le potentiel avec un beau stade, le meilleur centre de formation de France », analyse Valentin35, qui estime que l’équipe a surtout « besoin de joueurs de caractère ». Le départ de Fabien Lemoine constitue dès lors un mauvais signal. Boris adhère à ce discours et préconise de « revenir à nos fondamentaux, renforcer l’identité par l’arrivée de joueurs de clubs ». En outre, Pinault était prêt à « faire des chèques de 15 millions d’euros sur Rémy, ou 10 sur Erding », c’est donc l’attractivité du club qui est à travailler.
Beaucoup se rejoignent alors pour considérer qu’un succès en Coupe de France marquerait un tournant dans l’histoire du club, et pourrait renforcer l’attractivité de l’équipe.

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