Un retour et des promesses
Publié le 16 décembre 2011 à 22h30 parLigue Europa, Atlético Madrid 3 - 1 Stade rennais. Sans enjeu véritable, le déplacement madrilène de l'effectif rennais a permis à certains joueurs, comme Dimitri Foulquier et Yacine Brahimi, de s'affirmer ou de retrouver de la confiance. Onyekachi Apam a lui fait son retour à la compétition, vingt mois après son dernier match avec Nice.
- Montaño capitaine :
En l’absence de Kader Mangane, Romain Danzé ou encore Yann M’Vila, c’est Victor Hugo Montaño qui a récupéré le brassard de capitaine à Vicente-Calderon. À 27 ans, il était le joueur le plus âgé aligné par Frédéric Antonetti au début de la rencontre. Il avait également l’avantage d’être le seul joueur de l’effectif à parler espagnol couramment.
L’attaquant colombien est le cinquième joueur rennais différent à avoir droit au capitanat cette saison. Contre l’Udinese, c’est Youssouf Hadji qui avait eu droit à cet honneur. À la sortie de Montaño, c’est d’ailleurs l’attaquant marocain qui a récupéré le brassard.
- L’Atlético avec ses titulaires :
Ayant l’objectif de terminer première de sa poule pour éviter les gros calibres en seizièmes de finale, l’Atlético a présenté face au Stade rennais son équipe titulaire, seul Asenjo dans les buts et Koke au milieu faisant exception. En défense comme en attaque, Manzano avait choisi de faire confiance à ses titulaires habituels, ce qui ne laissait que peu d’espoirs de victoires à une équipe rennaise totalement remaniée pour sa part.
Pourtant, et malgré une supériorité manifeste des Madrilènes, ce sont bien les jeunes rennais qui se sont évertués à faire le jeu, sans réel complexe. Une prestation encourageante pour certains joueurs qui n’auront vraiment pas démérité. Hélas, les quelques erreurs commises auront immédiatement été payées.
- Une équipe très jeune :
Laissant ses cadres au repos, Frédéric Antonetti a aligné une équipe très jeune au coup d’envoi. Le onze titulaire avait une moyenne d’âge de 21.8 ans, avec notamment deux joueurs de moins de vingt ans (Foulquier 18 ans et Diallo 19 ans). Au milieu de cette jeunesse, Victor Hugo Montaño faisait figure d’intrus avec ses 27 printemps, de même que Tettey (25 ans) et Apam (24 ans).
- Dur intérim pour Diallo :
Coupable d’une erreur d’appréciation sur le deuxième but madrilène, Abdoulaye Diallo a vécu une soirée difficile. Le jeune remplaçant de Benoît Costil n’a eu qu’une seule réelle occasion de se mettre en valeur, se couchant sur un tir de Diego... concédé après un mauvais dégagement de sa part.
Déjà au Mans en Coupe de la Ligue, le gardien champenois (il est né à Reims) n’avait laissé qu’une impression mitigée, loin de confirmer les espoirs nés lors de la saison 2009-2010. À 19 ans, difficile néanmoins de lui en tenir rigueur, la maturité arrivant souvent plus tard au poste de gardien que pour les joueurs de champ. De par les occasions qui lui ont été données par Frédéric Antonetti, Abdoulaye Diallo peut en tout cas se targuer d’avoir joué ses quatre matchs pros... dans quatre compétitions différentes. Après ses débuts en Ligue 1 à Gerland, il avait joué au mois de janvier suivant en Coupe de France. Cette saison, s’y sont ajoutés un match de Coupe de la Ligue, puis donc de Ligue Europa.
- Soir de premières :
Turn over aidant, de nombreux joueurs ont fait ce jeudi à Madrid leurs débuts sur la scène européenne. Le jeune malien Cheick Fantamady Diarra, rentré en toute fin de match, en a lui profité pour faire dans le même temps ses débuts professionnels. Outre celui-ci, trois éléments alignés ce jeudi n’avaient aucune expérience européenne avant la rencontre : Abdoulaye Diallo dans les buts, Dimitri Foulquier en défense, et... Onyekachi Apam. Arrivé en France en 2006 en provenance du Nigeria, le défenseur n’avait pas eu l’occasion de disputer le moindre match européen avec l’OGC Nice.
- Apam, le bout du tunnel :
En début de saison encore, ce moment semblait irréel : Onyekachi Apam, enfin remis de ses problèmes de genou, aligné par Frédéric Antonetti pour un match de compétition officielle. Titularisé en défense centrale avec Georges Mandjeck, le Nigérian n’avait pourtant que deux heures et demie de match dans les jambes en début de rencontre, acquises consciencieusement avec la réserve de Laurent Huard.
Apam, dont la dernière rencontre officielle remontait au 17 avril 2010, a pu afficher de belles promesses. Car, bien qu’à court de compétition, le défenseur a livré une partie plutôt solide face à un adversaire pourtant consistant. Au final, seule son intervention manquée sur le but marqué par Turan est à mettre à son discrédit. Bref, plutôt encourageant pour la suite de la saison.
- Foulquier, une mobylette côté droit :
On l’avait quitté à la mi-temps d’un match compliqué à Lille où, mis au supplice par Hazard et Cole, il avait été remplacé à la mi-temps pour sa première chez les professionnels. Contre l’Atlético, Dimitri Foulquier a disputé une rencontre d’un tout autre calibre sur son côté droit, réussissant un match plein, en multipliant notamment les incursions offensives.
Une prestation convaincante, suffisamment en tout cas pour le classer parmi les meilleurs joueurs du match. Âgé de 18 ans, ce jeune guadeloupéen est issu du centre de formation du Stade rennais, qu’il a intégré en 2007.
- Rennes n’a pas ouvert le score :
Première dans cette phase de poules de la Ligue Europa. Si le Stade rennais n’y aura pas gagné le moindre match, il lui aura fallu attendre la dernière journée pour concéder pour la première fois l’ouverture du score lors d’une rencontre. En première mi-temps, il s’en est pourtant fallu de peu pour que Mavinga, de la tête, ne trouve le premier l’ouverture, mais la barre transversale d’Asenjo a finalement laissé ce privilège au Colombien Falcao sur penalty.
Le Stade rennais reste d’ailleurs sur une inquiétante série de quatre matchs où il n’est pas parvenu à ouvrir le score, que ce soit contre l’Udinese (0-0), à Nice (0-2), face à Brest (1-1) et enfin à Madrid (1-3). Une difficulté inédite depuis le début de saison, alors que les Rouge et noir ouvraient le score lors de la plupart de leurs matchs.
- Mandjeck : des maladresses, un but et un geste d’humeur
Forcément observé avec attention après la passe d’arme que lui avait réservé Frédéric Antonetti le week-end dernier, Georges Mandjeck a livré une partie moyenne à Vicente-Calderon. Après avoir commis une faute évitable ayant occasionné le penalty madrilène, le joueur camerounais a été mis dans le vent par Arda Turan sur le troisième but de la rencontre.
En fin de partie, le milieu reconverti en défense s’est en partie rattrapé en inscrivant l’unique but rennais de la partie, son premier depuis son arrivée en Bretagne il y a un an et demi. Une réalisation que le joueur n’a pas célébré, se contentant de retourner dans son camp, tout en esquissant discrètement un geste peu élégant, visiblement pour intimer le silence à son entraîneur (voir photo).
- Brahimi retrouve ses sensations :
Semblant avoir enfin mis de côté les problèmes physiques qui ont miné son début de saison, Yacine Brahimi a retrouvé des jambes contre l’Atlético. En-dedans il y a deux semaines contre Udine, le jeune milieu offensif a pu se lâcher à Vicente-Calderon, et a offert une prestation encourageante.
Récompense de ses efforts, Brahimi a donné sur corner sa première passe décisive de la saison. En 2010-2011, le franco-algérien en avait réussi trois, une lors de chaque rencontre de Coupe de France (contre Cannes, Vaulx-en-Velin et Reims).
- Ambiance contestataire à Calderon :
Au-delà de la victoire de l’Atlético, le comportement du public d’un stade Vicente-Calderon clairsemé a alimenté la plupart des discussions dans la presse espagnole après la rencontre. Cible de la plupart des quolibets, l’entraîneur Gregorio Manzano, mais également le manager général Miguel Angel Gil Marin, équivalent madrilène de Pierre Dréossi. Après la rencontre, Manzano n’a que peu commenté cette ambiance contestataire, préférant se concentrer sur la prestation de ses joueurs. « Je suis satisfait du travail fourni par les joueurs, a t-il affirmé. [...] Le vestiaire était content de cette victoire. Sauf le respect que je dois à nos supporters - et je les ai entendus ce soir - l’équipe a répondu en étant très professionnelle, en restant concentrée sur le match. Les fans ont pu rentrer chez eux avec la qualification en poche, et pourront profiter d’une autre rencontre éliminatoire ».
- Tettey, "l’homme de la Ligue Europa" :
Au terme de la campagne européenne du Stade rennais, un bilan peut être tiré concernant le temps de jeu dont ont disposé les différents joueurs de l’effectif. Chiffre significatif du turn over opéré par Frédéric Antonetti, le joueur le plus aligné aura été Alexander Tettey, le seul à avoir disputé les dix matchs de Ligue Europa joués depuis fin juillet, dont neuf comme titulaire (Doumbia et M’Vila lui avaient été préférés à Tbilissi). Un bilan paradoxal pour l’international norvégien, qui a davantage joué en compétition européenne qu’en Ligue 1 cette année (9 matchs, dont 2 titularisations).
Derrière Tettey, deux joueurs ont disputé neuf des dix rencontres, ne manquant que celle de ce jeudi face à Madrid : Benoît Costil et Jonathan Pitroipa. Enfin, Boukari, Féret et Montaño suivent avec huit rencontres jouées.
- Antonetti préfère garder le positif :
La rencontre du soir n’ayant aucun enjeu, sinon celui de voir la progression de certains de ses joueurs, Frédéric Antonetti a préféré faire le bilan de la saison européenne rennaise. Et d’en garder les aspects positifs. « J’avais dit avant de commencer cette campagne européenne que nous disputions cette Ligue Europa pour nous aguerrir. C’est ce qui s’est passé, a affirmé l’entraîneur rennais. Bien sûr, ce soir, nous péchons par naïveté, en commettant des erreurs défensives que l’on aurait pu éviter. Mais il faut faire des erreurs pour progresser. Pour moi, cette Ligue Europa doit faire prendre confiance aux joueurs qu’ils ont le niveau puisqu’ils y ont aussi montré de bonnes choses. [...] Je tiens à dire que si on laisse le temps au Stade rennais de grandir, son avenir est en marche ».
- Sources déclarations : Marca, L’Équipe
- Crédit photo : srfc.frenchwill.fr
Vos réactions (4 commentaires)
dup’s
16 décembre 2011 à 23h15Il faudra tout de meme des precisons sur l’entente entre l’entraineur et G.Mandjeck...
S’il fait le geste que je pense a son coach c’est que rien n’est reglé.
Affaire a suivre et c’est bien dommage car en defense centrale ce joueur peut avoir un gros coup a jouer car il la les capacités physique pour devenir tres bon !
Louis G
17 décembre 2011 à 06h42Cette campagne européenne avait comme objectif principal de faire progresser le Stade Rennais dont l’ambition de l’Europe est revendiquée depuis une dizaine d’années !...maintenant il faut utiliser au mieux le capital obtenu au niveau du championnat pour être à nouveau qualifié l’année prochaine !...un bon résultat en Corse ce W.E. s’impose car il ne ne faut pas laisser filer trop de points par rapport à des équipes où notre Club doit (devrait) gagner !!...
nostra
17 décembre 2011 à 21h21Qui aime bien chatie bien voila le credo d’anto, il sent chez mandjeck un gros potentiel et à mon avis il a raison. Maintenant si mandjeck a le malheur de le decevoir dans les mois qui viennent le clash sera ineluctable. Anto est un affectif clairvoyant, un super educateur mais sa patience a des limites, il est donc clair que mandjeck est a une periode charnière de sa carrière, soit le coup de pied au cul est salutaire soit il va l’enfoncer mais c’est aussi a ça qu’on reconnait un joueur de caractère et de classe. j’ai confiance en notre sorcier corse, ce qu’il fait meme sous le coup de l’emotion n’est jamais vain. Forza corsica et vive la bretagne.
Blacknight
18 décembre 2011 à 00h50Pour le match de demain contre Ajaccio, probabilité de voir Mangane au milieu aux cotés de M’vila, ça peut être bien de s’habituer à son absence en défense central tout de suite étant donné qu’il risque de partir cet été, de plus, il nous était arrivé de Lens en tant que milieu de terrain. Une défense APAM - KANA-BIYIK pour l’année prochaine serait amplement suffisante.