Dalmat : « Je ne suis pas un bad boy »

« Je vais parler sans langue de bois », avertit Pierre Dréossi en préambule de la présentation de Stéphane Dalmat à la presse ce mardi matin. Le manager général du Stade rennais se lance dans une « opération déminage ». Il sait que la réputation du milieu de terrain de 31 ans a précédé sa signature de deux ans au sein de son club. Un embarrassant fait-divers colle aux crampons du joueur depuis plus d’un an. Le 30 mars 2009, Stéphane Dalmat avait été surpris, ivre, à la sortie d’une discothèque parisienne. Lorsque la police était intervenue, le joueur avait frappé un officier et écopé de deux mois de prison avec sursis.

« J’ai commis une erreur, j’ai payé »

Autant dire que l’histoire passe mal dans le club lisse, à la communication maîtrisée qu’est le Stade rennais. Pierre Dréossi le sait et s’empresse de rassurer qui veut l’entendre. Il admet que « le problème judiciaire du joueur a posé un souci au niveau du transfert. Nous nous sommes posés des questions. Nous avons pris nos renseignements sur le joueur et l’homme. Tout ce que nous ont dit dans ses anciens clubs, auprès des présidents, des entraîneurs, des supporters… nous a rassuré. »

Au tour de Stéphane Dalmat de se justifier : « Je ne suis pas un bad boy ». Il s’agace : « Toute ma carrière, cette réputation m’a suivie. Ça a commencé à Paris. C’est très loin de ce que je suis vraiment. Je me considère comme un homme simple qui mène tranquillement sa vie et adore son métier. » Son déboire judiciaire ? « J’ai commis une erreur et j’ai payé. Maintenant, je veux oublier cette histoire. »

« Je ne suis pas un donneur de leçons »

Désormais, le joueur, passé par onze clubs dont Paris, Marseille, l’Inter Milan, veut causer football. « Au bout d’un cycle et d’une aventure à Sochaux », l’ex capitaine doubiste arrive en Bretagne pour jouer « au milieu dans l’axe afin de faire le lien entre l’attaque et le milieu ». Le trentenaire a même revu ses prétentions salariales à la baisse pour rejoindre Rennes.

A 31 ans, le nouveau numéro 10 fait d’ores et déjà parti des cadres de l’effectif de Frédéric Antonetti. Sans garantie de temps de jeu, l’ancienne gloire montante du foot français sait ce que l’entraîneur attend de lui : « être le plus décisif possible, apporter mon expérience et encadrer les jeunes. Je compte être un leader sur le terrain. Je ne suis pas un donneur de leçons. Je ne vais pas crier : "fais-çi, fais-ça". Je préfère glisser parfois quelques phrases à des moments précis. » Un leader dans l’âme qui réclame qu’on le juge « sur le terrain et pas ailleurs ».

Benjamin Keltz - Le Mensuel de Rennes

Crédit photo : www.lemensuelderennes.fr