Au bon souvenir d’Étienne Didot

Ligue 1, Toulouse 1 - 0 Stade rennais. Unique buteur de la rencontre, Étienne Didot s'est rappelé au souvenir de son club formateur, quatre ans après l'avoir quitté. Un but sur coup franc, le premier face à son ancien club, synonyme de très mauvaise opération pour le Stade rennais.

- Sous les yeux de Boghossian :
Présent au Stadium, Alain Boghossian était venu superviser la rencontre entre Rennais et Toulousains. L’entraîneur-adjoint de Laurent Blanc a ainsi pu observer la performance de Yann M’Vila, à quelques jours de l’annonce de la liste des joueurs retenus pour les rencontres amicales des Bleus face aux États-Unis et à la Belgique, et de quelques autres joueurs que suivent l’encadrement de l’équipe de France (Sissoko, Féret...).

- Sans Danzé, Rennes ne gagne pas :
Touché au ménisque, Romain Danzé était absent des débats ce week-end au Stadium, ce qui a offert à Yassine Jebbour sa première titularisation de la saison en championnat. Depuis le début de la saison, la titularisation de Romain Danzé donne quelques gages de réussite à Frédéric Antonetti.
Avec sa présence dans le onze titulaire, le Stade rennais a remporté dix rencontres, concédé trois matchs nuls, et perdu une fois (à Udine). Lorsque l’entraîneur rennais a décidé de le laisser sur le banc ou au repos, son équipe a connu nettement moins de réussite, avec trois nuls, trois défaites, et... aucune victoire.

- Un rouge contesté :
Cinquante-cinquième minute. Monté côté gauche, Théophile-Catherine combine puis repique dans l’axe. Le défenseur rennais est victime d’un tacle engagé du milieu toulousain Antoine Devaux, les pieds décollés du sol, que M. Cailleux sanctionne d’un carton rouge, à la grande stupeur du public. Une décision qui provoque la fureur de ce dernier, qui sifflera le joueur rennais jusqu’à la fin du match, et ne manquera pas de vilipender l’arbitre.
C’est la première fois cette saison lors d’une rencontre du Stade rennais en championnat qu’un joueur est exclu, alors que les arbitres de L1 ont distribué 38 cartons rouges depuis la première journée. En Ligue Europa cependant, lors de la rencontre aller face à Rustavi, l’équipe géorgienne avait été réduite à dix dès la première mi-temps. Avec Lorient et Auxerre, le Stade rennais est pour sa part l’une des trois seules équipes à ne pas avoir enregistré d’expulsion cette saison en Ligue 1. Il s’agissait en revanche de la quatrième côté toulousain, le plus fort total à égalité avec Caen et Montpellier.

- Kana-Biyik blessé :
Un de plus... Touché aux adducteurs en première mi-temps, Jean-Armel Kana-Biyik a dû laisser sa place à Georges Mandjeck pour le reste de la rencontre à son poste de défenseur central. C’est lors d’un dégagement en catastrophe sur sa ligne que le Franco-camerounais s’est blessé, après que Benoît Costil ait involontairement repoussé un ballon sur son dos.
Une blessure qui s’ajoute à celle de Boye en défense centrale. Selon sa gravité, encore inconnue à l’heure actuelle, le jeune rennais pourrait laisser sa place à Mandjeck jusqu’à la trêve internationale en fin de semaine prochaine.

- Au bon souvenir d’Étienne Didot :
Ancien capitaine du Stade rennais, Étienne Didot s’est rappelé au bon souvenir de son club formateur en inscrivant l’unique but du match, sur coup franc, avec la complicité involontaire de Doumbia. Transféré au Toulouse FC en 2008, le Paimpolais y dispute sa quatrième saison et est logiquement devenu l’un des chouchous du Stadium.
Ce dimanche, Didot a inscrit son premier but face au Stade rennais, le sixième en Ligue 1 depuis qu’il a quitté la Bretagne. Cette saison, il est le deuxième ancien joueur du club à marquer face aux Rouge et noir, après Moussa Sow. On notera que cette journée de Ligue 1 a souri à de nombreux anciens rennais : outre Didot, Jimmy Briand et Yoann Gourcuff ont été les deux buteurs de la victoire de Lyon sur Saint-Étienne (2-0), alors que Cédric Barbosa a contribué au succès d’Évian face à Auxerre (3-1).

- Une défaite à onze contre dix :
En supériorité numérique pendant plus d’une demi-heure, le Stade rennais n’est pas parvenu à refaire son retard au tableau d’affichage pour finalement s’incliner. Le dernier scénario du même type n’avait pas non plus souri aux Rennais : face à Montpellier la saison dernière route de Lorient, les joueurs de Frédéric Antonetti avaient concédé l’ouverture du score par Joris Marveaux (43e), puis avaient bénéficié de l’expulsion de Bocaly peu après l’heure de jeu (63e). Ils n’en avaient alors pas profité pour revenir à la marque, d’autant que Mangane laissait également ses coéquipiers à dix en fin de match (81e).
Pour trouver trace du dernier match où le Stade rennais a dû s’incliner en jouant jusqu’au bout à onze contre dix, il faut remonter au 29 avril 2009. Une semaine et demie avant leur finale de Coupe de France, les Rouge et noir affrontent Bordeaux, futur champion de France, et un Yoann Gourcuff qui fait son grand retour route de Lorient. Danzé ouvre très rapidement le score (1re), puis Bordeaux est réduit à dix après l’exclusion de Planus (27e). Les joueurs de Guy Lacombe ne parviennent pas à faire le break, et se font punir après l’heure de jeu sur des buts de Gouffran (62e) et Gourcuff (70e). Sow égalise en toute fin de match (89e), mais Gourcuff arrache la victoire dans le temps additionnel (90e+2). Un succès qui aura beaucoup compté dans le titre de champion décroché par les Bordelais.

- Baisse de régime offensive :
Match après match depuis le large succès obtenu à Sochaux (6-2), la tendance d’un ralentissement de la production offensive rennaise se confirme. Sur les huit matchs disputés depuis, toutes compétitions confondues, le Stade rennais n’a marqué que six buts... soit autant que sur le seul match joué au stade Bonal.
Dans le même temps, les statistiques défensives se sont elles nettement améliorées (six buts encaissés en huit matchs également), ce qui suggère un rééquilibrage de l’équipe rennaise par Frédéric Antonetti. Les Rouge et noir sont désormais loin d’être la meilleure attaque de L1, pointant certes à la troisième place, mais à six buts de Montpellier. En revanche, ils sont remontés en dixième position du classement des défenses, après avoir longtemps figuré parmi les cancres du championnat.

- Triste cinquantième :
Hasard des choses, trois joueurs rennais ont fêté ce dimanche leur cinquantième apparition sous le maillot rouge et noir. Un chiffre atteint de façon logique - après un peu plus d’une saison comme titulaire - par Jean-Armel Kana-Biyik et Kévin Théophile-Catherine, tous les deux alignés d’entrée en défense.
De façon plus surprenante, il s’agissait également du cinquantième match de Youssouf Hadji, qui comptait déjà une saison et demie de présence au club avant d’y revenir cet été, mais qui n’avait alors cumulé que quarante matchs joués.
En plus des "centenaires" Danzé, Mangane et Kembo, seuls trois joueurs de l’effectif cumulent plus de cinquante matchs joués avec le Stade rennais. Il s’agit de Yann M’Vila (98), Alexander Tettey (66) et Victor Hugo Montaño (54). À noter que le milieu norvégien a lui fêté au Stadium son cinquantième match joué en Ligue 1.

- Antonetti déplore le « manque de réussite » :
S’il reconnaît que son équipe a mis une demi-heure avant de se mettre dans la rencontre, Frédéric Antonetti a surtout regretté que ses joueurs n’aient pas eu plus de réussite dans la dernière passe et dans le dernier geste. « On s’est créé des situations intéressantes sans se procurer d’occasions nettes, a jugé l’entraîneur rennais après la rencontre. Il a manqué un peu de justesse dans la dernière passe. Toulouse marque sans jamais nous inquiéter. Nous sommes entrés en deuxième mi-temps avec plus d’intentions. La logique aurait voulu qu’on égalise, au moins, mais en ce moment, on n’est pas en réussite ».

- Mauvaise opération comptable :
En s’inclinant à Toulouse, le Stade rennais a fait une bien mauvaise opération au classement. Alors qu’il avait, en cas de victoire, la possibilité de distancer son adversaire du jour, le club breton est finalement doublé par le Téfécé, et chute de la quatrième à la sixième place, également dépassé par Lyon.
On note qu’un début de trou s’est creusé avec le septième Lorient, relégué à quatre points des Rennais. Mais les Rouge et noir comptent désormais également huit points de retard sur le leader parisien, et cinq sur son dauphin montpelliérain. Dimanche prochain au stade de la route de Lorient, face à un Valenciennes lanterne rouge des équipes de Ligue 1 à l’extérieur (1 point récolté en six matchs), la victoire sera obligatoire pour s’accrocher à ce fameux "bon wagon", celui des places européennes.

- Source déclaration : ouest-france.fr
- Crédit photo : srfc.frenchwill.fr