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Guy Lacombe : je t’aime, moi non plus

Duhault 3 mars 2010 à 22h16 10 commentaires

Tantôt adulé, tantôt contesté, Guy Lacombe aura laissé une image plutôt contrastée du côté du Stade Rennais, malgré un bilan positif. À quelques jours de son retour Route de Lorient, portrait d'un entraîneur pas comme les autres.

L’homme de la situation

Décembre 2007. Au soir de la 17e journée de championnat, le Stade Rennais se retrouve en situation précaire après six défaites consécutives. Aux abords de la zone de relégation, le club connaît une période délicate malgré un début de saison tonitruant. Après un revers à domicile contre Caen (1-2), Pierre Dréossi prend du recul pour revenir à ses premières fonctions. A la recherche d’un entraîneur, le club rentre en contact avec Guy Lacombe, libre après son passage au Paris Saint-Germain. Homme au caractère bien trempé, il aura pour objectif de relancer une formation en manque de confiance.

D’emblée, Lacombe impose sa marque de fabrique en n’accordant aucun privilège à ses joueurs. Face à l’émergence de Fabien Lemoine en équipe réserve, le technicien aveyronnais n’hésite pas à reléguer Etienne Didot sur le banc. Par la suite, ce sera au tour de Sylvain Wiltord de faire les frais des choix de son entraîneur. Revenu dans son club formateur avec de fortes ambitions, l’international français connaîtra un passage mitigé au regard de son faible temps de jeu pour un élément de son standing.

Les décisions de Lacombe feront grincer quelques dents sur les bords de la Vilaine, mais elles seront vite apaisées par les résultats positifs du club breton. Pratiquement relégable à la fin de la phase aller, le Stade Rennais terminera à la sixième place, qualificative pour la Coupe Intertoto, après un succès à Nancy grâce notamment à un doublé de Pagis (2-3, 38e journée).

Un collectif cohérent

Tactiquement, la patte de Lacombe se fait sentir sur le rectangle vert. Forts d’une organisation sans faille, les « Rouge et Noir » joueront les trouble-fêtes lors de cette saison 2008-2009. Qualifiés laborieusement en Coupe de l’UEFA après un tour de Coupe Intertoto épique du coté de Simferopol, les Rennais assureront le spectacle lors de leur première du coté de la Route de Lorient face à l’Olympique de Marseille (4-4, 1ere journée).

À l’image de son entraîneur, Rennes se distinguera par sa rigueur défensive et son agressivité devant le porteur du ballon. Détails qui feront la force de la formation stadiste sous Lacombe, qui restera invaincue pendant 19 matchs d’affilée. Lors de son passage, l’ancien entraîneur parisien inculquera une culture de la gagne à ses joueurs qui se repercutera indéniablement sur le terrain.

Articulé autour d’une base défensive solide, d’un milieu de terrain à forte densité physique avec la présence de M’bia dans un rôle de sentinelle, le collectif rennais se caractérisera par sa propension à vite se projeter vers l’avant. Capables de revirement de situation improbable, les Rennais seront un candidat crédible au podium au tiers du championnat avant que tout ne s’effondre pour diverses raisons.

Le contrat de la discorde

Dès le début de l’année, la direction stadiste cherche activement à prolonger le contrat de Lacombe, qui arrive à échéance à la fin de la saison. Une prolongation de deux ans est à l’étude afin de garder une certaine continuité dans le projet du club.

Cependant, les discussions traîneront et achopperont pour des raisons financières et sportives. N’ayant pas eu les garanties nécessaires, Lacombe décide de ne pas continuer l’aventure avec Rennes. Au grand dam de la famille Pinault, selon les dires de l’ancien entraîneur breton dans les colonnes de France Football : "C’est lui qui m’a fait venir car j’ai vite compris que je n’étais pas le premier choix de la direction locale. M. Pinault aurait aimé que je reste. Il connaissait mes conditions".

Il faut dire que les relations entre l’Aveyronnais d’origine et le duo Dréossi - Saint-Sernin n’ont jamais été au beau fixe. N’étant pas le premier choix du manager général rennais, qui lui préférait Vahid Halilhodžić, Lacombe mettra souvent en cause le manque d’ambitions de ses dirigeants, notamment lors du mercato hivernal de la saison 2008-2009 où il fera des pieds et des mains pour obtenir une nouvelle recrue et compenser les départs de Sorlin et Wiltord. En vain...

En relation conflictuelle avec ses dirigeants, le technicien stadiste décide d’un commun accord avec sa hiérarchie de ne pas continuer l’aventure au Stade Rennais sans pour autant l’officialiser.

Si près, mais si loin...

Après 38 ans de disette, Lacombe et ses joueurs se qualifient pour la finale de la Coupe de France. En obtenant son ticket un soir d’avril à Grenoble (0-1), le Stade Rennais se donne la possibilité de garnir un palmarès quasi-vierge.

Depuis son arrivée au club, la famille Pinault arrive peut-être à l’apothéose avec ce périple au Stade de France. Après un parcours sans embûche, caractérisé par une réelle maîtrise lors de chaque tour, l’environnement interne et externe du club ne semble pas voir venir l’impensable.

À Saint-Denis, Rennes ne se montrera pas à la hauteur de l’évènement. Inhibés par l’enjeu, les protégés de Lacombe bafouilleront leur partition. Face à la vivacité guingampaise, les coéquipiers d’Hansson se feront surprendre deux fois par Eduardo, qui hantera à jamais les nuits des supporters rennais.

L’incompréhension sera de mise dans le microcosme rennais, qui attendait tellement de cette journée pour trouver des successeurs aux Aubour, Loncle, Rodighiero et compagnie. Cette déroute ne sera que l’éternel symbole d’un Stade Rennais aux allures de jeunes premiers, là où il aurait fallu endosser un rôle de favoris.

Lacombe au révélateur

Bien évidemment, Lacombe a sa part de responsabilité dans l’échec Stade de France. Tenace, le technicien stadiste ne déviera pas de chemin sur le positionnement de Thomert en pointe. Indispensable en première partie de saison sur le flanc gauche du milieu de terrain rennais, l’ancien Lensois ne sera que l’ombre de lui-même à un poste qui n’était pas le sien.

Affaibli par les absences conjuguées de Briand et Mangane, Lacombe tentera tant bien que mal de trouver une formation compétitive. Piliers de l’équipe-type de l’entraîneur breton, la défection des deux internationaux laissera un vide incontestable au Stade Rennais. De suite, le jeu rennais s’en ressentira avec une certaine fébrilité dans toutes les lignes.

Au centre de nombreuses polémiques, il se mettra à dos une bonne partie des supporters rennais en laissant Pagis sur le banc de touche. Situation amusante quand on sait que le joueur fut décrié par la Route de Lorient à ses débuts, avant que Lacombe ne le relance et qu’il devienne le chouchou local...

Malgré un travail de qualité accompli dès son arrivée, celui-ci sera occulté par l’épisode de la finale de la Coupe de France et d’une fin de saison où le Stade Rennais terminera à la septième place. Certes, des résultats mitigés au regard de ce qui tendait aux bras des « Rouge et Noir », mais qui ne seront pas en deça des saisons antérieures.

Toutefois, force est d’admettre que le passage de Lacombe à Rennes laissera une empreinte indélébile au sein de l’histoire du club. Que ce soit pour ses partisans ou ses détracteurs...

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10 commentaires

  1. damvanou
    3 mars 2010 à 23h14

    sniff guy je t’aime reviens on a les mêmes à la maison

  2. penvins 56
    4 mars 2010 à 10h20

    Je crois que ni Guy Lacombe ni Frédéric Antonnetti ni tous les cadres et dirigeants ne sont responsables du malaise du SRFC. Le seul jugement c’est que le championnat de France est d’un tout petit niveau européen. Le foot c’est tranformé. On voit d’autres matchs et on compare . erreur ! le Stade Rennais à un tout petit centre de formation qui peut fermer car à long terme aucun joueur ne reste meme par respect de son club formateur. J’ai 53 ans supporter du Stade depuis ma naissance. connu des descentes en D2 puis remontées en D1 Mais je garde en mémoire mes idoles de ma jeunesse Lamia, Cédolin , Chlosta, Rodighiero, Berlin,Ascencio, Pellegrini etc...
    Dommage jeunes supporters que vous n’ayez pas connu cette époque .... A 5 ans, j’allais au Stade à tous les matchs et maintenant je les écoutes à la radio voilà l’évolution de la passion d’un supporter. Ca ne m’interesse plus d’aller route de Lorient. faites comme moi Boycottez les tribunes. Je supporterais toujours Rennes mais pas de la meme manière . Je n’irais pas enrichir des pantins

  3. fada 29
    4 mars 2010 à 12h40

    Guy Lacombe,on aime ou on aime pas mais force est de reconnaitre que c’est un très bon entraineur,dommage qu’il n’est pas eu les coudées franches à Rennes.Seul bémol,la finale de la coupe de France quoique pour moi sur ce match il y a eu un truc pas clair........!Bon sur ce salut à tous et pourvu que l’on gagne samedi,ALLEZ RENNES !!!!!

  4. Kim Källström
    4 mars 2010 à 15h09

    Guy Lacombe est le meilleur entraineur de ces 10 dernières années, le jeu n’était peut-être pas spectaculaire mais les joueurs avaient plus d’orgueil. Combien de matchs mal embarqués on a su gagner en s’arrachant jusqu’à la dernière seconde du match.
    On verra bien qui et surtout quand on retournera en finale de la coupe de France. La défaite en finale est purement due à une faute professionnelle des joueurs.

  5. Mr S
    4 mars 2010 à 20h44

    Kim Kallstrom, comme d’hab , bravo , très bonne analyse.

  6. 4 mars 2010 à 21h06

    BIEN VU PENVINS 56 L EPOQUE CEDOLIN ETE MEILLEUR QUE LES PANTINS D ANTONNETTI IL FAUT LES PAYER AU MACTH GAGNER ET UN PEUT MOINS

  7. rehel
    5 mars 2010 à 12h53

    Tout a fait d’accord avec les « anciens » Penven 56 et autres. Moi aussi j’ai 52 ans et j’ai connu les bonnes heures du football à Rennes ou on allait en famille le dimanche à 15h et ou nous étions debout dans les « virages ». pas le confort actuel ou tout le monde est maintenant assis bien sagement. il nous fallait arriver 1h30 avant le coup d’envoi pour avoir une bonne place debout.Dans ce temps là il y avait de l’ambiance dans le stade, les joueurs se battaient pour un résultat pas pour un contrat en or comme celà se passe actuellement.Souvenirs, souvenirs..............

  8. JPS61
    5 mars 2010 à 13h15

    Moi aussi j ai 57 ans , je suis né accidentellement à RENNES, je n ai jamais vécu en bretagne mais mon grand pere m emnmener au match à RENNES quand nous étions en vacances voilà pourquoi je suis supporter du SR .Je me souviens de mon premier match contre GRENOBLE en 1962, nous avions gagné 3à0, mon idole du moment était Marcel LONCLE . J ai assisté aux 4 finales de coupe ,les 2 1965,celle de 1971 et la plus mauvaise de l’an passé .Désormais j habite l’Orne ,je vais régulierelment au match ,400 kms par match pour voir souvent de mauvais matchs mais quand on aime on ne compte pas ALLEZ RENNES

  9. momo1
    5 mars 2010 à 19h27

    j’ai adoré l’époque de loulou cardier ,rodiguéro marcel loncle marcel aubourd dommage pour les jeunes car l’ambiance dans le stade était formidable ce n’était pas une ambiance feutrée et timide j’ai 60 ans et trés decu du comportement du stade il manque de l’engagement et de la hargne pour mouiller son maillot bon courage et faite plaisir a vos supportes...

  10. PEPETTE
    5 mars 2010 à 20h37

    C’est bien ce moment de Nostalgie , que l’on embellit
    en plus car tout n’était pas si rose , j’ai trés bien
    connu aussi cette période et il y avait de fichus
    moments au Stade Rennais .
    Bref ce fut un bon moment , mais revenons en 2010 pour
    essayer d’avancer .
    Tout n’est pas moche , le jeu a changé , en vitesse et physiquement c’est autre chose qu’il y a 30-40 ans ,
    les efforts quand ils sont répétés auraient mis à genoux
    les Cédolin et compagie en moins de 30mn .
    Ca c’est indiscutable , le niveau s’est élevé et pour
    les joueurs qui vraiment donnent tous c’est beaucoup
    plus difficile actuellement .
    Les écarts que j’ai connu à cette époque sont désormais
    bannis pour un vrai joueur pro.QUI FAIT SON METIER .

    Maintenant le seul probléme il est la : il faut tout
    donner sur un match aujourd’hui comme il y a trente ans.

    Demain soir les joueurs Rennais vont réconcilier ces
    époques passées en battant princiérement , la principauté Monégasque .

    Un amoureux Rennais de toujours ,mais qui ne veut pas
    rester à Colombe ou il était ce si beau jour , il veut
    avancer avec son club MAINTENANT et Demain .

    Le temps , l’argent , les joueurs , les hommes passent
    le Stade Rennais est toujours la , cest l’essentiel .

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