Le Celtic Glasgow à la loupe

Histoire

Fondé en 1887 dans le quartier de Parkhead, dans l’est de Glasgow, le Celtic est créé par un moine mariste irlandais, Frère Walfrid, dans l’espoir de collecter de l’argent pour son organisation caritative « Poor Children’s Dinner Table » destinée à nourrir les enfants les plus défavorisés de la ville écossaise.
Le club fut nommé Celtic pour refléter ses origines irlandaises et écossaises, et son surnom, « The Bhoys », est inspirée de la prononciation du mot Boys avec un accent irlandais, toujours en honneur à la patrie d’origine de Frère Walfrid.

Le club joue son premier match officiel en mai 1888, face aux Glasgow Rangers. Un premier match remporté 5-2 face à l’équipe voisine qui deviendra le rival historique dans le contexte du « Old Firm », l’une des plus vieilles et des plus féroces rivalités de l’histoire du sport.
Depuis, les deux clubs de Glasgow se sont partagé la plupart des titres mis en jeu au nord du mur d’Hadrien, le Celtic remportant notamment 42 titres de champion d’Écosse, le dernier en date au terme de la saison 2007-2008. Les « Bhoys » ont également remporté 35 coupes d’Écosse, et la Coupe de la Ligue écossaise à 14 reprises.

Sous le célèbre maillot vert et blanc, adopté en 1903 dans sa forme actuelle, le Celtic s’impose au cours du vingtième siècle comme une force dominante non seulement en Écosse mais également sur la scène européenne, devenant en 1967 le premier club britannique – et à ce jour le seul club écossais - à remporter la Coupe d’Europe des clubs champions. Le Celtic est alors à son apogée et remporte les cinq titres mis en jeu cette année-là (Coupe d’Europe, Championnat d’Écosse, Coupe d’Écosse, Coupe de la Ligue et Glasgow Cup), au cœur d’une période qui voit le club remporter neuf championnats consécutifs entre 1965 et 1974, et atteindre une seconde finale de Coupe d’Europe en 1970, perdue cette fois face au Feyenoord Rotterdam.

Revenu dans l’ombre des Glasgow Rangers au cœur des années 1980 et 1990, le Celtic Glasgow se distingue encore en 2003, quand l’équipe écossaise, emmenée par Martin O’Neill, affronte le FC Porto de José Mourinho en finale de la Coupe UEFA. Suivi à Séville par près de 80.000 supporters, le Celtic s’incline finalement 3-2 après prolongation, malgré un doublé de leur attaquant vedette Henrik Larsson.
Malheureusement, les années 2000 sonnent aussi la déchéance du football écossais, proportionnelle à la montée en puissance de la Premier League anglaise. Un dernier baroud d’honneur en 2007, lorsque le Celtic manque d’un rien la qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions face au futur vainqueur, le Milan AC, marque la fin d’une époque pour le Celtic et le football écossais, aujourd’hui bien mal en point aussi bien sportivement qu’économiquement.

Forme du moment

En difficulté sportivement, le club est également victime d’une pression extérieure néfaste à la suite de comportements et attitudes sectaires qui ont fait leur réapparition et pris en otage le football écossais depuis quelques temps. Le manager du Celtic Neil Lennon, lui, est sous une pression de plus en plus forte en raison de la forme récente du club et de son incapacité à tenir le rythme en SPL.
En effet, en ce début de saison, le Celtic s’est montré particulièrement inconstant dans le championnat écossais, où il occupe la troisième place à 10 points du leader et grand rival, les Glasgow Rangers, qui mènent la danse avec 29 points en 11 matches, malgré un match en retard chez le promu Dumferline.
La préparation du match contre Rennes ne s’est pas non plus passée de la meilleure des manières, puisque les Bhoys étaient menés 3-0 sur le terrain de Kilmarnock avant de revenir à trois partout. Le club n’a gagné que deux de ses cinq derniers matchs en Scottish Premier League, un total inhabituel pour les clubs de Glasgow, et qui inclut une défaite chez les Hearts (2-0) et une autre lors du premier Old Firm de la saison face aux Rangers (4-2).

En Ligue Europa, la participation du Celtic est le sujet de nombreuses controverses. Les Suisses du FC Sion avaient en effet éliminé le club de Glasgow durant le tour de barrage, avant qu’il ne soit révélé que le club avait aligné des joueurs inéligibles, résultant à son élimination sur tapis vert. Une opportunité inespérée pour le Celtic de porter les couleurs écossaises, devenant le dernier représentant du pays dans les compétitions européennes cette saison, même si le FC Sion continue sa bataille judiciaire pour être réintégré.
Sur le plan sportif, le Celtic possède un point après deux matchs, tout comme Rennes, mais reste sur une performance de très bon niveau face à l’Udinese. Un penalty de l’international sud-coréen Ki Sung-Yeung en début de match avait donné l’avantage aux Écossais, mais Almen Abdi égalisait pour les italiens, lui aussi sur penalty, en toute fin de match. Avant cela, Glasgow s’était incliné logiquement face à l’Atlético Madrid (2-0) grâce a des buts de Falcao en début de match, et Diego en deuxième mi-temps.
Avec Madrid et l’Udinese plus que jamais en position de favoris dans ce groupe, le Celtic, tout comme Rennes, se doit d’arracher une victoire pour continuer a espérer une qualification pour le tour suivant. Il ne faudra donc pas sous-estimer les Bhoys dans cette rencontre cruciale pour les deux équipes.

Tactiques et joueurs

Cette saison, Neil Lennon a adapté ses tactiques au style de l’adversaire, préférant le plus souvent une formation en 4-5-1 ou en 4-4-2, et basant son jeu sur une transmission rapide et directe vers l’avant.
Dans les buts, Fraser Forster est le premier choix habituel de Neil Lennon, mais il a été laissé en dehors du onze de départ pour le match face à l’Udinese. Forster est favori pour commencer le match face à Rennes, mais Neil Lennon pourrait donc décider de répéter ce scénario et d’offrir la place de titulaire a Lukas Zaluska pour cette rencontre.

La défense est probablement le point faible du Celtic aujourd’hui, avec des manques qualitatifs et quantitatifs. Daniel Majstorovic se démène pour colmater les brèches à l’arrière, mais il est bien seul et le club recherche toujours un joueur capable de s’imposer comme un titulaire indiscutable à ses côtés.
Charlie Mulgrew, formé au club et ancien international espoirs écossais, devrait être associé au suédois en défense centrale, tandis qu’Adam Matthews et Mark Wilson pourraient débuter le match respectivement au postes de latéraux droit et gauche. Matthews se distingue par sa vitesse et son apport offensif, alors que Wilson, capable de jouer sur les deux côtés de la défense, est l’un des défenseurs les plus solides de cet effectif.

Le milieu de terrain est aujourd’hui le point fort du Celtic, malgré l’absence du capitaine Scott Brown, blessé à la cheville. La doublette composée de Ki Sung-Yeung et Biram Kayal reste sur quelques performances de très bon niveau pour le club. Kayal est en pleine négociation pour signer un nouveau contrat après avoir éveillé l’intérêt de nombreux clubs européens. Les deux joueurs peuvent créer le danger si la défense adverse leur laisse le temps et l’espace nécessaires. Ki, notamment, a marqué de nombreux buts pour le Celtic sur des frappes de loin.
Sur les ailes, le jeune ailier international écossais James Forrest est l’un des principaux atouts offensifs de son équipe et un choix évident dans le couloir droit, tandis Joe Ledley, un milieu plus défensif, devrait débuter le match sur le flanc gauche. Si Neil Lennon décidait de densifier son milieu de terrain, la titularisation de Victor Wanyama est envisageable, dans un poste de pur milieu défensif derrière Ki et Kayal.

En attaque, le Celtic compte sur Gary Hooper, son principal atout offensif, qui sera probablement accompagné d’Anthony Stokes, Mohamed Bangura ou Giorgios Samaras. Bangura n’a pas encore marqué pour le club, qu’il a rejoint cet été, tandis que Samaras n’a marqué que deux buts sur ses trente-deux derniers matchs avec le Celtic.
À son sujet, Neil Lennon a récemment admis que sa confiance en l’international grec pourrait finir par lui coûter son poste d’entraineur du Celtic. Malgré cela, le scénario le plus probable est la titularisation d’un duo d’attaque compose de Stokes et Hooper si le Celtic devait démarrer le match avec des intentions offensives, de Hooper seul en pointe si le Celtic vient avec des intentions plus défensives.

Un homme à surveiller : Gary Hooper

Jeune attaquant de 23 ans, Gary Hooper brille depuis son arrivée à Celtic Park en provenance de Scunthorpe United, dans le cadre d’un transfert évalué à 2.4 million de livres (2.7 million d’euros). L’attaquant anglais a marqué 22 buts toutes compétitions confondues la saison dernière (au total désormais 27 buts en 47 matchs avec le Celtic), et est capable de saisir les chances de mettre la balle au fond des filets dès qu’elles se présentent.
Il possède la force physique pour causer le trouble dans les solides défenses écossaises, et pourrait s’avérer dangereux pour Rennes si l’arrière garde bretonne faisait l’erreur de lui laisser trop d’espace. Capable de jouer seul en pointe ou avec un attaquant de complément, Hooper n’a pas le vécu d’un Di Natale ou les statistiques d’un Falcao, mais il reste un danger permanent pour les défenses, et est redoutable dans les duels avec le gardien adverse.
Son explosion au plus haut niveau n’a pas échappé aux médias anglais qui lui imaginent déjà un avenir sous le maillot aux trois lions, tandis que plusieurs clubs anglais dont Newcastle United et Queens Park Rangers lui font déjà le forcing pour le ramener vers l’Angleterre dès cet hiver.

Merci à Jason Milligan (http://www.frenchfootballweekly.com)
Crédit photos : Ronnie Macdonald