Quel avenir pour les joueurs prêtés ?
Publié le 19 avril 2011 à 14h41 parÀ un mois et demi de la fin de la saison, un bilan peut d'ores et déjà être tiré des expériences de prêt vécues par trois joueurs de l'effectif pro cette saison. Entre l'année difficile de Cheick N'Diaye, la franche réussite de Vincent Pajot, et la saison mitigée de Lhadji Badiane, retour sur les performances de ces joueurs et leurs perspectives sous le maillot rennais.
Lhadji Badiane, victime de son irrégularité
Prêté le 30 août à Dijon (Ligue 2), qui sait si Lhadji Badiane n’aurait pas eu un temps de jeu plus conséquent en restant en Bretagne ? Avec un secteur offensif régulièrement décimé, le jeune attaquant aurait pu prétendre jouer les solutions de secours pour pallier aux absences. Reste qu’après un prêt mitigé à Clermont en 2008-2009 (34 matchs, 6 buts), Badiane remet le couvert cette saison.
Sous les ordres de Patrice Carteron, le Dijon FCO vit une superbe saison, et peut prétendre à la montée en Ligue 1 (le club bourguignon est quatrième à sept journées de la fin, un petit point derrière le troisième et à quatre points du leader, Évian), mais Badiane ne joue lui qu’un rôle mineur dans ces bonnes performances.
Pourtant, les choses avaient bien commencé pour le joueur formé au Stade rennais. Le 10 septembre, première apparition avec une rentrée pour une demi-heure de jeu contre Le Havre, et premier but. Logiquement titulaire lors de six des sept journées suivantes, Badiane y ajoute une passe décisive, avant de retomber rapidement dans l’anonymat. Depuis, il joue les utilités dans l’ombre de Sebastian Ribas, meilleur buteur de Ligue 2 avec dix-neuf unités.
« Le problème, c’est que je n’avais pas l’habitude d’enchaîner les matches », plaidait Badiane dans les colonnes du quotidien local Le Bien public, mi-janvier. La saison dernière, le joueur l’avait passée en CFA avec la réserve (24 matchs, 3 buts), ne faisant que quelques brèves apparitions avec les pros.
Après ses bons débuts au DFCO, Badiane a surtout brillé par son irrégularité, et n’est pas parvenu à prendre sur la durée une place de titulaire. Depuis fin octobre, il a participé à treize matchs (sur dix-huit possibles), dont seulement trois comme titulaire. Tout juste a t-il pu ajouter deux autres passes décisives à son compteur, à l’issue d’une période également perturbée par une blessure aux adducteurs.
Sous contrat jusqu’en 2013, quel sera son avenir en Bretagne ? Difficile de deviner ce que lui réservent les dirigeants rennais. La saison passée, sa prolongation avait surpris tout le monde. Cette fois, toutes les options semblent ouvertes, que ce soit un transfert, un nouveau prêt, ou une nouvelle saison entre réserve et apparitions ponctuelles avec les pros.
Cheick N’Diaye, l’oublié du National
En arrivant au Paris FC (National), sans doute Cheick N’Diaye s’attendait-il à vivre une saison bien différente. En concurrence avec Vincent Demarconnay (titulaire du poste la saison précédente), le gardien sénégalais n’a jamais réussi à s’imposer.
Il aura d’ailleurs mis du temps avant de faire ses débuts en championnat avec le club parisien, une première finalement intervenue fin janvier. Son entraîneur Jean-Luc Vanucchi lui avait alors accordé sa confiance, surfant sur les prestations de N’Diaye en Coupe de France. Il est vrai que début janvier, en trente-deuxièmes de finale face à Toulouse, le gardien rennais avait fourni une belle performance, réalisant plusieurs arrêts décisifs.
Malheureusement, N’Diaye aura répondu au geste de son entraîneur par une série de bévues qui lui auront finalement coûté définitivement sa place de titulaire. Depuis début février, N’Diaye a de nouveau cédé les gants à Demarconnay, et est redevenu numéro 2.
« Je ne joue pas, mais je me dis que ça va venir, confiait-il mi-novembre auprès du quotidien 20 minutes. Dans ma tête, je me dis toujours que je vais jouer. En arrivant ici, j’avais l’ambition de jouer... Ce n’est pas le cas, mais j’attends. Peut-être que ça va venir ». La chance est venue, puis est repartie.
À l’issue de son prêt, Cheick N’Diaye aura encore un an de contrat avec le Stade rennais. Celui qui est de façon surprenante le membre le plus ancien de l’effectif professionnel (arrivé il y a près de six ans, en 2005), n’a jamais réussi à faire son trou en Bretagne. Longtemps numéro 3 (successivement derrière Isaksson, Pouplin, Revault ou encore Luzi), passé numéro 2 en 2008-2009 (derrière Douchez mais devant Luzi), il avait alors connu un éclairage soudain en profitant de la blessure de Douchez en demi-finale de la Coupe de France, à Grenoble.
Quelques jours plus tard pour ses débuts en championnat, N’Diaye n’avait pas convaincu route de Lorient contre Bordeaux (2-3), avant que le soufflé ne retombe définitivement en 2009-2010, doublé dans la hiérarchie par le jeune Abdoulaye Diallo.
À maintenant 26 ans, son avenir en Bretagne semble tout aussi incertain que celui de Badiane. Probablement sera t-il lié à ceux de Douchez et Carrasso, pour qui toutes les options sont également ouvertes.
Vincent Pajot, la grande satisfaction
Dans la lignée des quelques prêts réussis des saisons passées (Brahimi à Clermont, Sow à Sedan...), celui de Vincent Pajot à Boulogne-sur-Mer (Ligue 2) s’est avéré particulièrement payant. Capitaine de l’équipe réserve la saison passée, le jeune francilien a confirmé ses belles promesses à l’étage supérieur, chez les professionnels.
D’entrée, Pajot s’est imposé comme le métronome du milieu de terrain boulonnais, surprenant agréablement les suiveurs du club nordiste. Depuis le début de saison, c’est simple, le jeune rennais a été titularisé lors de toutes les journées de Ligue 2, et n’a pas manqué une seule minute de jeu.
Positionné milieu défensif à Rennes, souvent dans un rôle de harcèlement du porteur de balle adverse, Pajot s’est montré davantage créateur durant son année de prêt. Dépositaire du jeu, il a inscrit trois buts et donné quatre passes décisives cette saison, faisant aussi bien étalage de ses qualités techniques que de son endurance. « Cette saison, ma position varie un peu entre devant la défense ou un petit peu plus haut quand on joue à trois milieux, expliquait-il auprès du site internet sport24.com, mi novembre. Mes qualités ne sont pas extraordinaires. Je suis plutôt un joueur qui essaie de jouer le plus simple possible. J’essaie d’être propre dans mon jeu. J’ai une faculté à récupérer beaucoup de ballons. C’est ce qui fait ma force ».
Modestie mise à part, ses performances ont logiquement attiré le regard du sélectionneur des Bleuets Érick Mombaerts, qui en a fait un titulaire dans l’entrejeu ces derniers temps. Un statut qui n’a pas non plus souffert du changement d’entraîneur opéré à la mi-saison par l’US Boulogne, Michel Estevan ayant remplacé Laurent Guyot.
« Quand je suis arrivé, je n’ai pas cherché à m’imposer mais à faire ce que je savais faire, rappelait Pajot récemment dans La Voix du Nord. Je me suis donné au maximum, puis on m’a fait confiance et je ne pensais pas jouer autant. Je suis content d’être venu car j’ai gagné en maturité et discipliné mon jeu. Évoluer à des postes différents m’a permis de montrer mes caractéristiques et de me remettre en question. Il faut encore que je progresse dans la dernière passe et les choix, être plus décisif et régulier et, de par mon statut, apporter davantage à l’équipe. Quand le nouveau coach est arrivé, j’ai crains de me retrouver sur le banc mais je me suis adapté et ce sont mes performances qui dicteront son choix ». Jusqu’ici, Pajot est resté le premier choix d’Estevan, qui n’a jamais manqué de chanter les louanges de son joueur.
Après avoir paraphé un premier contrat professionnel d’un an en juin dernier, Pajot devrait selon toute logique voir le Stade rennais lever l’option dont il dispose, portant son engagement jusqu’en 2013. Reste à savoir pour quel statut au sein de l’effectif professionnel rennais, alors que le secteur du milieu de terrain est déjà particulièrement fourni. Dans l’hypothèse d’un entrejeu rennais gardant tous ses éléments cet été (et en particulier Yann M’Vila), la solution d’un nouveau prêt, cette fois en Ligue 1, semblerait pertinente. Elle collerait en tout cas à la stratégie employée pour la génération Gambardella 2008, dont fait partie Pajot.
- Crédit photo Badiane : srfc.frenchwill.fr
Vos réactions (13 commentaires)
Louis G
19 avril 2011 à 15h23C’est une bonne chose le prêt des joueurs pour qu’ils puissent avoir du temps de jeu et s’aguerrir avant d’évoluer en Ligue1 !...mais quid de l’équipe B du Stade Rennais qui va se retrouver l’année prochaine en CFA2 ?...est-ce le bon niveau pour des joueurs qui reviennent de blessures et/ou pour les joueurs qui ne sont pas retenus en équipe A et qui ont besoin de jouer ??...
Vincent Pajot va revenir
Lhadji Badiane va partir
Cheikh N’Diaye dépendra du choix de Nicolas Douchez...
Alf29
19 avril 2011 à 15h52Moi j’avais trouvé Badiane pas mal au début de saison pendant les matchs amicaux et je pense que s’il était resté au stade il n’aurait pas été trop ridicule et aurait sortie son épingle du jeu quand Montaño s’est blessé.
Pour N’diaye je pense que s’il reste a Rennes se sera pour une place de numéro 3. Un gardien de 1er plan va venir et Diallo passera numéro 2.
Et en ce qui concerne Pajot, je lui prédis un avenir a la M’vila.
Djk
19 avril 2011 à 17h31Le SRFC va tout faire pour se débarrasser de N’diaye malgré le départ, sûr, de Douchez. Un nouveau gardien va arriver. Badiane risque lui aussi de partir parce qu’un nouvel attaquant de pointe va arriver (des infos disent que ce serait Nolan Roux). Il y aura donc 3 attaquants de pointes (Montano, Verhoek). Par contre Pajot a exactement le même profil que Lemoine donc je craints que ce dernier ne joue pas trop la saison prochaine car M’vila va rester (à moins d’un chèque de 20M€). La grosse erreur du SRFC, c’est d’avoir libéré Maxime Lemarchand. Il joue souvent au Havre et est arrière gauche, joueur dont nous aurions eu besoin parce Souprayen n’est pas bon à ce poste.
boogerman35
19 avril 2011 à 19h01Pajot moi je dis on le met avec les pros à rennes, le milieu de terrain rennais est certe bien fourni mais on manque quand même cruellement de créateur, alors si il arrive à le faire pourquoi pas...ça va dépendre si on recrute un créateur ou non et si Leroy resigne ou non pr 1 an de plus.
boogerman35
19 avril 2011 à 19h03D’autant que si on joue l’europa ou la LDC on peut pas cracher sur un joueur supplémentaire !à voir si il est prêt pour jouer en L1 maintenant !
concernant souprayen,il joue jamais donc il ne peut pas etre bon.
bonne chance au stade rennais
damvanou
19 avril 2011 à 22h02@ djk ce ne sont pas les seules erreurs que le staff rennais est fait ces deux dernières années... et je rajouterais que boukari est également un avant centre.
Kallcuff
20 avril 2011 à 00h15Tous les joueurs prêtés et encore sous contrats vont revenir et avoir leurs chances durant la préparation. Suivant leurs performances, Il resteront ou seront de nouveaux prêtés voir transférer. Par conséquent leurs avenirs ne se jouent pas maintenant mais dans 3 mois.
Personnellement, à l’heure actuelle, je vois bien Pajot rester ainsi qu’ Ndiaye pour être la troisième doublure.
R_F_K
20 avril 2011 à 11h59Prêter Pajot ? Surtout pas ! Le milieu de terrain est fourni, ça ne veut pas dire qu’il est de qualité. Ça manque de créativité et un mec comme Pajot ferrait beaucoup de bien.
Le milieu de terrain de la génération Gambardella 2008 c’était M’vila - Pajot - Brahimi, aujourd’hui ça aurait de la gueule en équipe première !
jylb
22 avril 2011 à 15h15je vois un milieu de terrain : pajot m’vila féret et comme remplaçants : fofana,du havre-lemoine et tettey
que deviennent nos espoirs : sorin et doucouré qui ont disparu depuis plusieurs mois ?
Sylvain
22 avril 2011 à 16h37Blessés tous les deux, pour Doucouré il a une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche, Sorin c’est une blessure aux adducteurs qui traîne
Ces habitudes que je n’accepte pas font que le football perd tout son esprit de compétitivité, chaque équipe doit donner le meilleur de soi même même s’il s’agit du foot de la ligue 2 que certains qualifient de championnat de 2ème catégorie, soyons justes soyons pro voilà ce que je pense