Cette question épineuse a été un problème pour le Stade rennais ainsi que pour la ville. Une étape décisive va être franchie prochainement. Le club de la capitale bretonne a présenté vendredi le projet d’extension et de rénovation de son centre d’entraînement de la Piverdière, qui est situé au cœur de la zone naturelle de la Prévalaye. L’infrastructure sera agrandie d’environ 3,6 hectares, pour atteindre une superficie totale de 15 hectares. Les travaux devraient débuter en septembre 2023 comme nous le révèle le site d’actualités sportives spysports.net.
Il y a trois ans, l’ambition du club breton n’a pas fini de faire couler de l’encre. Le premier épisode de 2019 a vu Olivier Letang, alors président exécutif, s’énerver sur le niveau des taxes, menacer de quitter la Métropole et provoquer la colère des élus. Son successeur a rétorqué à ces propos quelques mois plus tard. Il était clair qu’il resterait à Rennes à construire un nouveau centre. Le club demanda 8 hectares supplémentaires pour améliorer la Piverdière. La SRFC se heurte à nouveau à l’opposition des groupes environnementaux et des associations vivant à proximité du site. Ils protestent contre l’artificialisation et la destruction des dernières terres arables de cette zone.
Quand l’écologie se heurte à l’évolution du club.
Le club estime que cet aménagement est indispensable à son développement sportif. « Le Stade rennais a une belle dynamique. Pour se développer, il faut avoir les bons outils. Nous devons nous projeter, il est urgent d’aller de l’avant », a déclaré Jacques Delanoë (président du conseil d’administration du Stade rennais), lors d’une conférence de presse tenue vendredi aux côtés d’Olivier Cloarec (président exécutif et directeur général) et de Nathalie Appere, maire de Rennes.
Jacques Delanoë a souligné que le club avait fait des efforts pour optimiser sa politique environnementale en utilisant une approche triangulaire : réduire, éviter, compenser. Il a précisé que cet engagement en faveur du développement durable ne date pas d’aujourd’hui. « La politique RSE (responsabilité sociale des entreprises) est très développée ici. »
Les riverains, les usagers de la Prévalaye et les écologistes protestent contre la « bétonisation et l’artificialisation » des espaces naturels proches de Rennes depuis l’annonce de ce projet en 2020. Ils ont multiplié les rassemblements sur le site et devant la maire de Rennes. Ils ont été informés par le club que celui-ci revoit sa copie, et en avril dernier, il a renoncé à son extension au sud de la route de la Taupinais.
Le centre d’entraînement passera de 7 à 8 terrains avec un demi-terrain supplémentaire et une zone d’entraînement pour les gardiens de but. Trois terrains supplémentaires seront ajoutés au site du Moulin-du Comte, dont un synthétique qui devrait être achevé à l’été 2023.
Le coût du projet est estimé à au moins 35 millions d’euros. « Cela ne coûtera rien au contribuable » Jacques Delanoë insiste sur le fait que l’ensemble de cet investissement est payé par le club et son actionnaire principal, La famille Pinault.
Nathalie Appere, maire de Rennes, s’est déclarée « heureuse » de voir ce projet aboutir. Le club avait auparavant envisagé de déménager ses structures à Liffre pour gagner l’espace nécessaire. « Nous sommes très heureux de rester à La Piverdière », a déclaré Olivier Cloarec, président du club.