À l'occasion de son numéro sur la “défense rennaise”, l'excellent mensuel Breizh Foot publie ce mois-ci deux interviews de Grégory Bourillon et Jacques Faty. Stade Rennais Online vous propose de découvrir ou de relire, à travers certains extraits, les propos sans langue de bois de deux exemples de l'excellente formation à la rennaise mais pour lesquels l'avenir s'annonce très différent...
Ils sont nés la même année, jouent aux mêmes postes, ont débuté en Ligue 1 la même saison, fréquentent la sélection des Espoirs français et sont deux éléments de la génération victorieuse en Gambardella (2003). Grégory Bourillon et Jacques Faty affichent de nombreux points communs mais si l’un poursuit sa progression au Stade Rennais en tant que titulaire, l’autre ne joue plus beaucoup et devrait partir la saison prochaine.
« Honnêtement, je me voyais titulaire mais plutôt au milieu (ndlr : il a toujours dit qu’il préférait jouer milieu défensif). Sincèrement, au départ, j’ai eu du mal à me faire à ce poste de défenseur, j’avais peut-être un problème de confiance en moi qui faisait que j’avais du mal à jouer derrière, mais je me suis vite adapté et je prends maintenant beaucoup de plaisir à évoluer à ce poste. Je m’y suis vite fait et je pense même que je vais y rester pas mal de temps. » analyse Grégory Bourillon. « Depuis que je suis passé défenseur central, cela se passe bien. J’ai avancé et c’est donc à moi de continuer dans cette voie pour franchir un palier et devenir un titulaire indiscutable. » Ce qu’il n’est plus loin d’être. Son repositionnement libère une place au milieu mais accentue la concurrence à un poste de défenseur central où les changements de joueurs sont rares. Si le natif de Laval joue derrière, c’est parce qu’il a su saisir sa chance pendant les blessures d’Adailton et Faty. « L’année dernière, nous étions cinq pour deux postes. Comme il n’y en a que deux qui jouent, les autres vont sur le banc. Pour l’instant, oui, c’est vrai, c’est Jacques (un peu gêné) ». Grâce à des qualités que sont « le jeu de tête, la lecture du jeu, les relances », Bourillon est maintenant bien installé au sein de la défense centrale rennaise. Mais ne lui dites surtout pas qu’il est bon parce qu’il a Mensah près de lui, comme a pu le faire maladroitement Pierre Dréossi. « Cela ne fait pas plaisir à entendre [...] Je peux m’adapter à n’importe quel autre défenseur central. » À Zubar avec les Espoirs chez lesquels il est devenu titulaire, par exemple.
De son côté, Jacques Faty ne peut compter que sur la blessure ou la suspension d’un défenseur central pour jouer. Titulaire à Valenciennes en l’absence de Mensah, il avait été très bon, repoussant avec la défense rennaise toutes les tentatives adverses jusqu’à sa sortie. « Qu’est-ce que j’ai à me tordre le cou à Valenciennes ? qu’est-ce que j’ai à me prendre un carton jaune qui me suspend contre Bordeaux ? ». Blessure, suspension...et Mensah, très difficile à déloger de son poste de titulaire. « Mais moi, j’aurais bien voulu voir une défense Mensah-Faty
». C’est même la charnière centrale que voulait Dréossi en fin de saison dernière. Mais le courant ne passe plus vraiment entre l’entraîneur et son joueur et certaines choses ont été difficiles à entendre pour Faty. « Lorsqu’en Coupe, Mensah est sorti, il a dit à la presse : “La sortie de Mensah nous a déséquilibrés”. Autrement dit, on peut presque penser que c’est moi, en rentrant qui ai déséquilibré l’équipe. Indirectement, c’est cela. [...]En entendant des choses pareilles je ne suis pas content. J’ai alors deux solutions : soit j’entre dans le conflit, soit, et c’est ce que je fais, je ne dis rien et je continue à bosser pour lui poser, à l’avenir, des problèmes dans ses choix.
»
Sous contrat au Stade Rennais jusqu’en juin 2008, Grégory Bourillon n’est pas du genre à brûler les étapes. « Je pense que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre, il est un peu trop tôt pour partir. Mais je veux quand même savoir ce que le club veut faire de moi, s’il compte vraiment sur moi. Il faut que cette volonté de travailler ensemble aille dans les deux sens. Il faut faire deux ou trois saisons pleines avant de songer à partir et je pense que ce serait dommage de le faire maintenant. » Il avoue avoir eu certains contacts mais pas d’offres concrètes. « Je veux faire les choses dans l’ordre, franchir les étapes une par une et on verra. » “Boubou” semble donc parti pour rester.
Ce qui est loin d’être le cas de Jacques Faty, resté pour mieux partir. En effet, son contrat se termine en juin 2007. Rennes pourrait donc laisser partir gratuitement un de ses bons joueurs formés au club. Peut-être vers la Juventus de Deschamps qui souhaite le recruter. « “Il m’a dit Je te veux dans mon club. Tu es polyvalent, tu peux jouer dans l’axe, en n°6...Cela m’intéresse” ». En tout cas, « Rennes va me perde. Ca c’est certain ». Catégorique. « Pierre Dréossi est venu me dire qu’il était intéressé pour me faire une prolongation de contrat mais j’attends toujours cette proposition. » Michel Dupont, journaliste à Breizh Foot confronte Jacques Faty à la situation suivante : Pierre Dréossi vient vers lui avec une proposition pour prolonger. « Je m’assoirais avec lui et nous discuterions mais franchement...Enfin bon, je n’oublierai pas ce qu’il m’a fait là. », à savoir l’avoir “coupé” alors qu’il revenait après une blessure et était performant. « Je ne demande pas au coach de m’aider mais s’il ne m’aide pas, qu’il ne me détruise pas ».
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