Invité ce mercredi soir sur l’antenne de RMC, Frédéric Antonetti a livré son opinion sur divers sujets d’actualité, entre le transfert de Mevlüt Erding, l’intérêt d’Arsenal pour M’Vila, et la place du Stade rennais dans le football français. Verbatim.
« Pour l’instant, c’est le statu quo. Tant que les Parisiens n’ont pas leur attaquant, ils ne veulent pas se séparer d’Erding. On est d’accord, tout le monde est d’accord. On attend avec impatience, j’espère que ça va se décanter rapidement. C’est Leonardo qui a la clé ».
« Si on a la chance de recruter Erding, un type de joueur que l’on n’a pas aujourd’hui dans notre effectif, je pense que l’on aura vraiment une équipe complète. Je compte aussi sur le retour d’Apam. On l’a un peu oublié parce qu’il n’a pas joué depuis treize mois, mais c’est un super joueur. Il est en train de revenir petit à petit. Il a fini son programme de footing, il va attaquer les appuis. Ça a l’air d’aller mieux, donc je croise les doigts. J’espère que tout rentrera dans l’ordre. Si on a la chance de récupérer Apam et si on a la chance d’avoir Erding, on aura vraiment un effectif très compétitif. On ne rejoindra pas les quatre gros parce qu’ils ont trop d’avance sur nous, mais on s’en rapprochera. C’était le but de notre mercato ».
« Il y a eu une approche, ça c’est sûr, mais la réponse a été non. À partir du moment où la réponse est non, il faut que ça s’arrête. On a la chance d’avoir un propriétaire qui a les moyens de pouvoir dire non. Que ce soit Arsenal ou un autre - parce qu’il y a eu d’autres approches pour d’autres joueurs -, quand on dit non c’est non. Son départ n’est pas pour cette année, il est pour l’année prochaine ».
« Il y a un contrat, et on a le joueur avec nous. La difficulté c’est quand le joueur veut partir, mais on a la chance que Yann écoute et ne perde pas son temps ici en faisant un an de plus ».
« Yann a eu un creux à partir du mois de mars. C’est pour ça qu’il reste avec nous, pour justement gommer ses lacunes et partir beaucoup plus armé dans un club plus huppé. Ne pas avoir de creux, ça s’apprend. On est là pour l’aider, pour l’accompagner tout au long de la saison ».
« Il n’y a qu’à regarder les budgets... On a la chance d’avoir M. Pinault et son fils qui sont derrière le club, et qui peuvent donner un coup de main. S’il n’y avait pas M. Pinault et son fils, aujourd’hui Rennes serait un club très moyen du championnat de France, c’est à dire douzième ou treizième, parce que ça correspond à la taille de la ville de Rennes. Le fait qu’on ait des propriétaires qui aident et qui aiment le club, fait qu’on peut gagner à un moment donné sept ou huit places ».
« Pour Lille, je voudrais rétablir une vérité. Le LOSC travaille bien depuis maintenant dix ou douze ans. Ils sont montés en puissance, ils font un stade, ils ont fait un centre d’entraînement. Ils travaillent très intelligemment et c’est normal qu’ils aient des résultats. Mais ils ont réussi parce qu’ils ont changé de politique financière. Quand vous payez des joueurs 300.000 euros, vous pouvez les garder. Si vous ne les payez pas 300.000 euros, ils s’en vont. Personne ne le dit. L’année dernière, on dit +Lille a 70 millions d’euros de budget+. C’est vrai, mais à la fin le LOSC a dépensé 28 millions de plus et a un déficit. Le Stade rennais avait 52 millions d’euros de budget, et en a dépensé 50. C’est une question de politique financière. On essaye d’équilibrer le budget, on a la chance d’avoir un propriétaire qui nous aide. Lille a pris des risques parce qu’ils ont pu se dire +On a des joueurs qu’on peut vendre, il y a le nouveau stade qui arrive+. Ce sont des risques calculés, mais chacun a sa politique financière. Quand on voit Bordeaux qui n’est plus aujourd’hui en Ligue des champions, ils ont bien des difficultés à ce niveau-là ».
« J’ai appris une chose ici, c’est que la dernière marche est la plus compliquée à gravir. À Bastia, on avait le vingtième budget, mais j’arrivais, en étant malin, entre la septième et la dixième place très régulièrement. À Nice, on avait le quinzième ou seizième budget, on a fini une fois huitième, une fois neuvième, on ne se retrouvait pas très loin de ceux qui étaient européens. Quand Rennes m’a contacté, j’ai dis +Pourquoi ne pas faire la même chose ? Pourquoi ne pas gagner deux ou trois places ?+, mais c’est plus compliqué, parce que c’est plus dur de déloger ceux qui sont en haut ».
« Je ne suis pas du tout jaloux, je suis content. Ça tire tout le monde vers le haut, ça fait du bien au football français. Je voudrais que les trois ou quatre autres gros fassent la même chose. Automatiquement, ils prendront de meilleurs joueurs, nous récupérerons leurs bons joueurs, et ça fera un championnat beaucoup plus attractif ».